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Un oiseau en cage Tome 1



Description ajoutée par Emilie34 2015-08-03T00:37:27+02:00

Résumé

Imaginez que quelqu'un ait découvert, il y a longtemps, une solution pour une meilleure exploitation du cerveau. Imaginez qu’il ait partagé sa découverte avec tout son entourage et qu’ils aient décidé de garder ce secret pour eux, vivant reclus, en pleine forêt, pour protéger ce pouvoir du monde fou des hommes. Et si sans le savoir, vous rencontriez l’un d’eux, et que pour vous sauver, il vous ramenait chez lui…

Amy a dix-sept ans quand elle part travailler comme animatrice dans un Ranch du Montana. Là-bas,elle part à cheval, en randonnée, sous la protection d'un Indien, qui est chargé de veiller sur eux. Lors d’un incident où il vient la secourir, Amy prend conscience qu’il a des qualités extraordinaires. Sauf qu’on vit dans le monde réel et qu’il n’y a ni vampire, ni loup-garou, ni être immortel. Alors qui est Tom et comment se fait-il qu’il puisse accomplir toutes ces choses ?

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Classement en biblio - 28 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par tsukki 2015-08-03T19:05:31+02:00

Chapitre 1

Quand l’avion atterrit à l’aéroport de Great Falls, une petite ville perdue du Montana après 17 h de vols et de transferts depuis Paris, j’étais exténuée, mais ravie d’être là. Je réalisais un rêve d’enfant : venir travailler dans un Ranch. Ce n’était que pour un été, et c’était plus pour faire animatrice auprès des enfants que pour déplacer des troupeaux de chevaux vers de plus verts pâturages, mais qu’importe. J’allais avoir dix-huit ans, je venais de terminer mes études et j’étais aux États-Unis. Tout cela avait un goût de liberté dont je comptais bien profiter. Les voyages me manquaient. Petites, nous suivions papa aux quatre coins du monde pour son boulot jusqu’au jour où maman a décidé qu’il était temps de poser nos valises pour notre scolarité. Nous étions en France, nous y sommes restés. Suzaline, ma sœur jumelle, a adoré. Moi, un peu moins. Je crois que j’ai juste patienté en attendant de pouvoir à nouveau m’évader. Et ce jour est en fin arrivé !

 

Avant de récupérer mes valises, je passai par les toilettes et vis ma tête. Ce n’était pas fameux : mes longs cheveux châtains étaient tout emmêlés de la nuit passée assise à remuer sur mon siège et mes yeux verts bizarres étaient cernés.

Pourquoi « vert bizarre » ? Parce que si ce vert émeraude est parfait pour des vêtements, ou pour l’océan, pour des yeux, ça fait juste bizarre.

J’aurais aimé qu’on me dise que j’avais de jolis yeux, mais la plupart du temps, on me demandait juste si j’avais mis des lentilles. Je tenais cette couleur de mon père, qui le tenait lui-même du sien.

 

Je passai les douanes sans soucis avec mes valises et cherchai mon nom parmi les affiches dans le hall d’accueil de l’aéroport en espérant qu’ils ne m’avaient pas oubliée. Un responsable était censé venir me chercher pour m’emmener en voiture jusqu’au Ranch, qui se trouvait dans le Comté de Pondera, au cœur du parc de Glaciers. Un endroit perdu en pleine nature. Tout ce que j’aimai ! J’essayais de me remémorer si j’avais bien leur numéro de téléphone sur moi, afin de les appeler quand je vis une pancarte, portant mon nom : « Amy Stuart » suivi d’un smiley, tenue par un grand jeune homme dégingandé aux yeux marron, le visage souriant auréolé d’une tignasse bouclée de couleur châtain. Il avait vraiment l’air sympa et comme j’allais passer quelques heures en voiture avec lui, j’espérais fortement que ce soit le cas ! Je m’avançais vers lui en souriant, essayant de faire bonne impression.

« Hé Salut Amy ! Comment vas-tu ? As-tu fait bon voyage ? Moi, c’est Sam ! Enchanté de te connaître ! » Ce n’est peut-être pas exactement ce qu’il m’a dit, mais c’est la traduction que j’en ai faite ! Il parlait vite, avec un accent américain, assez peu compréhensible pour la petite Française que j’étais…

Je grimaçai, lui rendis les politesses d’usage et lui demandai d’être patient, mon anglais n’étant pas merveilleux ! C’était un euphémisme !

Ohlala, le trajet allait être long !

 

En fait, pas du tout. Sam se révéla une perle. Il jacassait comme une fille, mais prenait bien soin de parler lentement et avec des mots simples. À la fin du trajet, je connaissais toute sa vie, tous les détails du camp, je savais tout sur les animateurs qui allaient être présents et qui revenaient d’année en année. Et je m’étais fait un ami. Oh miracle ! Enfin, je n’avais pas fait grand-chose pour cela, rien d’autre que de l’écouter et de sourire, ce qui était naturel, car Sam était attendrissant. Il s’arrêtait pour laisser passer les chiens, portait les valises des vieilles dames, adressait la parole à tout le monde. Et rigolait tout le temps ! Il était originaire du Montana, il avait vingt-et-un ans et venait au camp depuis trois ans tous les étés. C’était lui qui était passé me prendre, car l’aéroport était sur son chemin pour aller au Ranch. Le trajet est passé super vite, les paysages étaient somptueux et en arrivant au camp, j’en savais tellement, que je me sentais déjà chez moi ! Enfin, presque…

 

On arriva à l’heure du souper et tout le monde était à table. Il régnait un brouhaha assourdissant dans la pièce et comme tout le monde parlait en même temps, en anglais, autant dire que je ne comprenais rien du tout. C’était l’heure des retrouvailles pour la plupart, et chacun avait quelque chose à raconter. Je n’avais pas réussi à dormir dans l’avion et j’étais crevée, mais le fumet du ragout et la bonne ambiance qui régnait dans la pièce me firent passer l’envie d’aller me coucher. Ils étaient tous attablés à une longue table en bois et rigolaient, essayant de rattraper en quelques heures toute l’année passée sans se voir. Tous les animateurs avaient entre dix-sept et vingt-cinq ans. Assis à gauche, ce devaient être les patrons du Ranch, qui m’avaient embauchée. Ils étaient plus âgés, la quarantaine environ, le look buriné des gens d’ici ciselait leurs traits et le coin des yeux étaient marqués par les rides du sourire qui semblait ne jamais déserter leur visage. Une jolie blonde, assise à côté d’eux, toute bronzée, vêtue d’une chemise à carreaux rouge et d’un jeans moulant, avait une ressemblance flagrante avec la patronne. Ce devait sûrement être Alicia, leur fille, dont Sam m’avait parlé. Il ne m’en avait dit que du bien (je le soupçonnais d’ailleurs de l’aimer un peu plus qu’il ne voulait bien l’avouer), mais si elle était manifestement très jolie et sûre d’elle, elle me regarda arriver avec Sam d’un air froid et hautain qui n’était pas bon signe ! Son regard passa de moi à Sam d’un air mauvais, puis finit par s’arrêter sur Sam et lui sourit. Mon nouvel ami s’illumina, manifestement touché de l’attention.

 

Tout le monde s’arrêta de manger, se tournant vers nous pour nous souhaiter la bienvenue, et Sam fit les présentations. Nous étions six animateurs en tout, plus les propriétaires du Ranch qui assuraient le ravitaillement sur les camps. Mary prit la parole, profitant que tout le monde était arrivé pour expliquer le déroulement de cet été :

— Bonjour à tous, ravie de vous retrouver pour une nouvelle année parmi nous. Et bienvenue à notre petite nouvelle Amy, commença-t-elle en souriant, tandis que je piquais déjà un fard, gênée de l’attention qu’avait suscité notre arrivée. Mais Mary me sourit et continua :

— Pour l’organisation, vous serez répartis en deux groupes : les trois animateurs qui resteront sur le camp avec les moins de douze ans seront Sean, Virginie et Amy ; vous camperez au Ranch et randonnerez en étoile quand vos cavaliers seront prêts à partir plus loin. Les trois autres, Sam, John et Alicia partiront après demain avec les douze/dix-sept ans durant un mois. L’itinéraire est déjà établi, mais selon la météo, vous pourrez le modifier. Il faudra voir ça avec Tom quand il arrivera ! Au bout d’un mois, vous reviendrez pour accueillir le deuxième groupe d’enfants.

 

Mary continua de donner des explications sur la préparation de la rando, mais j’étais distraite. Apparemment, les groupes étaient déjà faits et j’étais déçue. J’avais espéré pouvoir partir en randonnée. En plus, la seule personne que je connaissais maintenant sur le camp ne serait pas avec moi, et les deux animateurs de mon équipe étaient manifestement en couple et j’allais tenir la chandelle. J’essayai de ne pas montrer ma déception et de voir le positif ! Je m’assis à table avec le sourire collé sur les lèvres, essayant vainement de faire bonne figure en prenant place à côté de Virginie et j’entrepris de faire connaissance avec mes nouveaux collègues. Ils avaient tous les deux l’air très gentils, mais c’était le genre de couple fusionnel qui se suffit à lui-même et je me sentis rapidement exclue : une fois les présentations et deux, trois questions de politesses achevées, ils se remirent à parler ensemble, trop vite pour que je comprenne tout ce qu’ils se disent. Je regardai autour de moi, Sam était allé s’asseoir à côté d’Alicia et tous deux paraissaient contents de se retrouver, quoique mal à l’aise. Ces deux-là avaient sûrement une histoire, et j’étais curieuse de la connaître. Je croisai le regard de John, un petit jeune homme assez maigre, avec des cheveux châtains mi longs. Il était assis au fond, et comme moi, semblait être en retrait. Il tourna la tête dans ma direction, et grimaça en souriant semblant également remarquer notre situation similaire. Il me fit un clin d’œil et je lui répondis par un sourire. Il avait un air de play-boy avec sa longue mèche à la « One Direction » ! N’ayant personne à qui parler, j’en profitai pour gouter le ragout qui était super bon et j’observais tout ce petit monde pendant un moment, tentant de comprendre les conversations autour de moi quand Seth se tourna vers moi. Il me questionna sur mon expérience dans les chevaux et je fus bien obligée de mettre mon anglais en pratique pour lui répondre que je sortais tout juste d’une école d’équitation en France, spécialisée dans la voltige et le spectacle équestre. Nous avions fini notre dernière tournée, la semaine dernière. Donc je n’avais aucune expérience avec les enfants, mis à part quelques baby-sittings, mais, depuis quelques années, je passais plus de temps à cheval qu’à pied. La discussion était agréable malgré son accent rocailleux. Seth savait écouter et observer. C’était également un amoureux des chevaux et de son Ranch. Il avait beaucoup d’anecdotes à raconter. Il me plut immédiatement.

 

On débarrassa la table tous ensemble, j’étais contente d’avoir rencontré toute l’équipe. Ils avaient l’air tous plutôt sympas ! Il manquait encore quelqu’un. Durant le trajet, Sam m’avait également parlé d’un homme, « un protecteur », qui devait accompagner la randonnée, pour les protéger des animaux sauvages et des dangers du terrain ou de la météo. Il s’y connaissait également en médecine urgentiste en cas de pépins sur le terrain. Sam m’avait dit qu’il engageait un Indien de la réserve voisine (je n’ai pas retenu le nom) pour ce boulot parce que personne ne connaissait mieux le coin qu’eux ! J’étais curieuse de voir mon premier Indien, mais il ne semblait pas être là ce soir et je me demandais quand il arriverait.

 

En sortant de la pièce, je surpris la conversation d’Alicia et Sam. Curieuse, je ralentis, elle lui chuchotait à l’oreille : « Tu es content, c’est moi qui ai fait les groupes et nous allons passer l’été ensemble en randonnée. On pourra profiter comme au bon vieux temps… », lui lança-t-elle avec un clin d’œil. Il la regarda quitter la pièce, aussi étonné que moi. Je sortis à mon tour pour aller m’asseoir sur la terrasse dans le rocking-chair et je profitai du coucher de soleil sur les montagnes. C’était spectaculaire, et même si je restais au Ranch, j’avais de la chance de travailler dans un endroit aussi éblouissant ! Sam vint me retrouver et prit place sur le banc à côté de moi.

— Alors tes impressions ? me demanda-t-il.

— Ça va être un été fabuleux, répondis-je rêveuse. Mais pour être tout à fait franche, je regrette de ne pas partir en randonnée avec vous.

Sam rougit et prit un air contrit :

— Tu as entendu ce qu’elle m’a murmuré près de la porte, n’est-ce pas ? J’ai vu que tu étais tout près. 

Je hochai la tête et le taquinai.

— Il semblerait que tu ne m’aies pas tout dit…

Il prit un air gêné et ne soutint pas mon regard vert (rien d’étonnant), mais poursuivit néanmoins :

— L’année dernière, Alicia et moi étions tous les deux sur la rando et l’été a été vraiment sympa. Tu sais, un mois en randonnée, ça crée des liens. On était dans une bulle. On est sorti ensemble et tout semblait parfait. En septembre, retour à la réalité ! Je suis rentré chez moi, bien décidé à la revoir au plus vite. Mais dans le courant de l’année, la distance a créé des tensions entre nous, on s’est disputé à plusieurs reprises, j’ai rencontré quelqu’un d’autre, avec qui j’ai eu une aventure. Elle l’a appris et ne m’a plus adressé la parole, jusqu’à aujourd’hui. Franchement, j’ai longuement hésité à revenir, puis je me suis dit que comme chaque année on choisissait chacun où on voulait travailler, il suffirait que je me mette dans le groupe qui restait ici et je passerai un excellent été comme chaque année. C’est un job sûr, bien rémunéré et où je m’amuse. Je n’avais pas envie de faire une croix là-dessus. Tu comprends ? Je ne m’attendais pas à ce qu’elle veuille qu’on retravaille ensemble, mais il semble qu’elle m’ait pardonné, conclut-il avec un petit rire, un peu gêné de s’être confié. Il hésita un instant, puis continua d’un air soucieux :

— Mais alors, pourquoi elle a mis John avec nous, ça, je ne sais pas !

— Sans doute parce que c’est un garçon, remarquais-je, commençant à mieux comprendre la situation.

— En tout cas, ce n’est pas lui qui l’a demandé. Il aime le confort du Ranch. En fait, on n’a jamais travaillé ensemble, je ne le connais pas très bien, m’expliqua-t-il, celui qui nous a accompagnés l’année dernière, Baptiste, n’est pas revenu. Il s’est pris la tête avec Tom après avoir tué un animal durant le séjour. Il est revenu au camp tout fier avec sa proie, en annonçant qu’il y aurait de la viande fraiche pour le repas et Tom s’est mis dans une colère noire. Je ne sais pas exactement ce qu’il lui a dit, mais Baptiste a quitté le camp avant la fin de l’été. Et on n’a plus eu de nouvelles de lui depuis. — Tiens, Mary a également parlé de Tom pendant le repas. C’est le protecteur ? m’informais-je.

— Oui, il devrait arriver demain. Tu vas voir, il est trop cool ! Très secret, mais vraiment gentil… et impressionnant. Quoi qu’il arrive, nous ne partirons pas sans lui. Il y aurait trop de dangers qu’il arrive un accident…

— Ce n’est pas vraiment un nom d’Indien, remarquais-je.

Ce qui fit rire Sam.

— De nos jours, les Indiens peuvent s’appeler Bill ou Bob, tu sais, Amy ! Bon, allez, je file me coucher. Une grosse journée nous attend demain. Bonne nuit, Amy. Ravi d’avoir fait ta connaissance !

— Bonne nuit, Sam, dors bien ! À demain, lui répondis-je.

— Bonne nuit, John, ajouta-t-il en croisant l’animateur qui sortait du gite.

 

John vint prendre sa place à côté de moi, et commença par rapprocher sa chaise.

— Salut Amy, on n’a pas encore eu l’occasion de se parler. Moi, c’est John, John Withaker, dit-il avec un sourire jusqu’aux oreilles, à la manière dont on disait : « Bond, James Bond ! ». Il me regardait avec les yeux d’un prédateur qui a repéré sa proie, mais un petit prédateur : il était mignon (et il le savait, manifestement)… mais il était petit, plus petit que moi en tout cas, disons 1m65 grand max (je mesurais 1m70). Et peut-être un rien efféminé avec sa mèche qui tombait sur ses yeux marron et son grand sourire, nickel pour la prochaine pub Colgate. Il faut dire que côté virilité, il fallait tenir la comparaison au pays des cow-boys. Enfin bref, il n’était pas mon genre. Puis, je n’étais pas là pour me trouver un amoureux (on y croit, on y croit !). Bonjour l’angoisse d’avoir son copain de l’autre côté de l’Atlantique !

Voyant que je ne réagissais pas, il enchaina :

— Bon, Virginie est avec Sean, Alicia va remettre le couvert avec Sam, il me semble qu’il ne reste que nous…

Il n’acheva pas sa phrase, me laissant le soin de la compléter. (Ce n’était plus une perche, c’était un tronc d’arbre qu’il me tendait !) Il pouvait toujours attendre… Je me tournai vers lui pour lui signifier que j’avais entendu, mais ne répondis rien, ne voulant pas l’encourager, et ne sachant pas si je devais rigoler ou devenir cassante pour en finir tout de suite. D’habitude, je n’aurais pas hésité, je suis un peu revêche quand on m’embête. Mais c’était le premier jour, Alicia avait déjà l’air de se méfier de moi, Virginie et Sean étaient inséparables, je n’allais pas me mettre John à dos parce qu’après, il ne resterait pas grand monde avec qui papoter. Dans le fond, ça m’énervait de l’avouer, mais il n’avait pas tort. Il me regarda, intrigué par mon silence, puis continua, persévérant :

— Et donc tu parles français ?

Peut-être voulut-il vérifier que j’avais bien compris la perche qu’il m’avait lancée… Je soupirai, puis, voyant qu’il ne lâcherait pas l’affaire si facilement, je finis par lui répondre, en anglais, pour le rassurer, cherchant un chemin diplomatique :

— Je suis vraiment heureuse de faire ta connaissance John, quel dommage que nous ne soyons pas ensemble durant cet été, tu as vraiment l’air sympa. Mais puisque toi tu pars dans les montagnes, nous nous croiserons à peine durant l’été. Tu as beaucoup de chance d’aller en rando, tu vas bien t’amuser avec Sam et Alicia.

J’espérais qu’il comprendrait qu’il ne servait à rien de continuer son petit jeu de séduction, puisqu’on serait séparé durant les deux mois à venir, et qu’il allait abandonner… Pas du tout ! Il se leva et dit d’un air buté :

— Je ne voulais pas aller en randonnée. D’habitude, on peut choisir où on travaille durant la saison. J’irai voir Mary et je resterai avec toi sur le camp. Ne t’inquiète pas ma belle, on passera l’été ensemble et ce sera formidable !

Et il partit, sûr de lui et satisfait !

Et Flûte !!! Je n’avais plus qu’à espérer que Mary ne l’écouterait pas, ou mieux : nous échangerait.

 

Je soupirai de soulagement de me retrouver enfin un peu seule et je laissai mon esprit divaguer vers les infinies étendues qui me faisaient face, en essayant de ne pas penser à ce premier contact, bien loin de ce que j’avais espéré.

— Alors Amy tu as fait bonne route avec Sam cet après-midi, m’apostropha Alicia, d’un ton cinglant.

Elle revenait des écuries, et plongée dans mes pensées, je ne l’avais pas entendue monter sur la terrasse. Elle me regardait, une moue boudeuse et un air de défi sur le visage. Décidément, qu’est-ce qu’ils avaient tous ce soir ?

Je tentai de rester zen, me recroquevillant inconsciemment sur le fauteuil pour contrer l’attaque et je lui répondis cordialement (enfin, j’espère avoir pris un air cordial !) :

— Le paysage était superbe.

Elle me jaugea et je vis à son regard qu’elle n’en avait pas fini avec moi. (Mince !) Elle sembla réfléchir un instant, puis cessa de tergiverser, s’assit et me fit face :

— Écoute Amy, je suis sûre que tu as entendu notre conversation à Sam et moi près de la porte ! 

Punaise, ils m’avaient tous captée, fallait vraiment que j’apprenne la discrétion…

Elle enchaina, sans me laisser le temps de répondre :

— Je vais être franche avec toi : Sam et moi, on était ensemble l’année dernière et j’ai bien l’intention de le récupérer. Je te conseille donc de ne pas t’en approcher si tu veux qu’on s’entende toutes les deux. Je n’ai rien contre toi, mais je n’aime pas partager !

J’aurais pu me vexer, mais dans le fond j’appréciai sa franchise. Au moins, là, je savais à quoi m’en tenir !

— Tu n’as pas à t’en faire, Alicia, répondis-je calmement, je ne suis pas ici pour me trouver un copain. Même si Sam est très sympa et que je suis contente d’avoir fait sa connaissance, je suis là pour les chevaux et le Montana… et mon anglais, qui va très vite progresser à l’allure où ça va ! Et pour tout te dire, Sam a passé le trajet à me décrire toutes tes qualités. Tu n’as donc pas de soucis à te faire ! 

C’était un rien exagéré, mais je vis que, même si elle essayait de le cacher, ça lui fit plaisir et qu’elle aurait bien aimé en savoir plus ! J’espérais qu’elle apprendrait à me faire confiance. Je n’étais pas du genre à piquer un mec à une copine, et si on n’en était pas encore là, j’espérais que ça allait s’améliorer !

Ce n’était pas gagné. C’était une dure à cuire et elle reprit son air sceptique et hautain :

— Mouais, on verra, en attendant garde tes distances, me dit-elle en tournant les talons et me laissant à nouveau seule sur la terrasse.

Grrrr, l’été commençait bien ! Qu’avaient donc tous ces gens à me chercher des noises dès le début ? Super, la première journée, je m’étais déjà fait plein d’amis ! Ma meilleure amie Judith me manquait terriblement ! Avec elle, tout roulait toujours ! Qu’aurait-elle fait à ma place ? me demandais-je. Ben déjà, en entrant dans la salle à manger elle serait allée directement vers Alicia, remarquant son animosité et s’en serait fait une copine avant la fin du repas. Mais par timidité, ou lâcheté (les conflits ce n’est pas trop mon truc, je suis du genre pacifiste, moi), je m’étais assise à l’opposé. J’allais me résoudre à me lever, dépitée, quand l’escalier de la terrasse craqua une nouvelle fois, signifiant que quelqu’un arrivait.

 

— Allez ! Encore un ! Qu’est-ce qu’il me veut, maintenant, celui-là, ne pus-je m’empêcher de grommeler, en tournant la tête vers le nouveau venu, fatiguée de toutes ces discussions et déçue d’avoir encore une fois été nulle pour me faire des amis.

Je ne connaissais pas l’homme qui venait de s’imposer sur la terrasse ! Il marcha dans ma direction d’un pas calme et assuré et s’arrêta en me dévisageant. Il avait un regard couleur glace, encadré par une crinière sombre. Un air un peu sauvage, triste, mais doux. Indéchiffrable. Mon ventre se serra, ma colère retomba dans l’instant tandis que mon cœur s’emballa : ce gars était beau à se rouler par terre. Grand, très grand même, bâti comme un Dieu, des épaules larges et solides moulées dans un T-shirt noir, un jeans usé tombait sur sa taille mince et donnait un aperçu de ses fesses musclées, mon regard continua de remonter timidement vers son visage bronzé où deux yeux bleus-gris clairs me fixaient. Ses cheveux presque noirs en bataille lui donnaient un air un peu sauvage. Il avait des lèvres délicates et pleines, un joli nez droit, et un sourcil relevé qui lui donnait un air moqueur. Ses joues mal rasées et son chapeau de cow-boy chiffonné dans sa main le rendaient encore plus viril. Il aurait pu poser pour des magazines de mode, tant il était bien foutu, mais avait bien trop de présence, de profondeur pour s’abaisser à ces futilités. Le superbe chien-loup qui l’accompagnait vint près de moi, l’air d’attendre, comme si son maître allait s’attarder. Il avait une telle aura que tout semblait s’arrêter autour de lui pour l’écouter, même mon cœur se figea, attendant qu’il parle. Mais il ne dit rien. Il détourna le regard, comme si je n’existais pas (rien de nouveau sur la planète) et c’est avec une force tranquille que rien ne semblait pouvoir ébranler qu’il continua son chemin et rejoignit les écuries. Son chien resta là un instant, à me fixer tranquillement, comme s’il attendit quelque chose. Je tendis la main pour lui caresser la tête, mais il se redressa et repartit comme il était arrivé, me laissant seule sur la terrasse. Je recommençai enfin à respirer. J’avais les joues en feu. Cette journée ne s’arrêterait donc jamais ! Mon Dieu, qui était-ce ?

Mais quelle idiote je faisais ! J’aurais au moins pu lui dire bonjour ! « Salut, moi c’est Amy, et toi ? »… ou, je ne sais pas, sourire… Quelle misère !

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Commentaire le plus apprécié

Lu aussi

Mouais.. La magie n'a pas opéré sur moi. L'idée de départ était originale. Le début était prometteur: voyager au cœur du parc des glaciers dans le Montana, parcourir les forêts à cheval et découvrir un mystérieux indien envoûtant. Voilà un programme alléchant. Mais voilà il a fallut que ça coince à un moment donné. A partir du moment où Amy se retrouve dans le village de Tom, j'ai complètement décroché. Ca m'a paru long et ennuyeux. De plus, Tom qui, au départ, était mystérieux et charismatique s'est révélé par la suite moins mature qu'il n'y paraissait.

Enfin bref, vous l'aurez compris, cette lecture a été loin d'être un coup de cœur pour moi.

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par Enora-Gaby 2020-05-10T22:25:56+02:00
Argent

Une agréable lecture. Ce que je préfère c’est ce monde en accord avec la nature, j’ai toujours aimé les indiens pour cette osmose avec le monde qui les entoure et je trouve que l’histoire respecte cette aspect de la culture que je m’en fais en rajoutant le côté fantastique des capacités.

Les personnages sont sympathiques.

C’est un un jolie début je lirais la suite.

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Commentaire ajouté par catswoo 2018-01-25T11:28:45+01:00
Or

Je viens de terminer le tome 1 et franchement j'ai été emballée. Amy et Tom sont attendrissant et le récit est plein d'humour. Ils sont partagés entre rester ensemble dans une tribu coupée du monde car elle cache des dons surnaturels ou être séparés et libre pour Amy...

Terrible dilemme!!!

Captivant et très interressant

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Commentaire ajouté par caizy 2017-05-24T15:45:54+02:00
Or

Je n'ai pas écrit mon commentaire tout de suite après ma lecture, donc je ne me rappelle pas vraiment les détails de l'histoire, mais je garde en mémoire un bon moment de lecture pour les deux premiers tomes et je lierai le dernier avec plaisir quand il sortira.

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Commentaire ajouté par MARIANE16 2016-02-10T19:56:52+01:00
Bronze

Pas trop mal, mais il y a mieux, j'attend la suite pour savoir la fin.

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Commentaire ajouté par snowgirl 2015-12-24T09:13:41+01:00
Lu aussi

encore un bouquin bien bateau... On reconnaît même des situations vues dans d'autres bouquins.

L'histoire est ce qu'elle est, je ne vais pas m'appesantir dessus. Ce qui me gêne ce sont les innombrables apartés qui n'apportent rien et finissent pas être insupportables, l'auteur aurait pu utiliser un autre artifice pour "apporter" de l'humour, et l'expression redondante le "bel Indien" déclinée à toutes les sauces est tellement cliché ! et lassante !! Oui il est beau, oui il est Indien, on a compris !!! bouquin très très moyen

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Commentaire ajouté par ninon64 2015-08-21T16:57:20+02:00
Bronze

j'ai bien aimé, rien de transcendant mais je lirais le deuxième avec joie

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Commentaire ajouté par elynias 2015-08-15T22:07:33+02:00
Lu aussi

Mouais.. La magie n'a pas opéré sur moi. L'idée de départ était originale. Le début était prometteur: voyager au cœur du parc des glaciers dans le Montana, parcourir les forêts à cheval et découvrir un mystérieux indien envoûtant. Voilà un programme alléchant. Mais voilà il a fallut que ça coince à un moment donné. A partir du moment où Amy se retrouve dans le village de Tom, j'ai complètement décroché. Ca m'a paru long et ennuyeux. De plus, Tom qui, au départ, était mystérieux et charismatique s'est révélé par la suite moins mature qu'il n'y paraissait.

Enfin bref, vous l'aurez compris, cette lecture a été loin d'être un coup de cœur pour moi.

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Date de sortie

Un oiseau en cage Tome 1

  • France : 2015-08-01 (Français)

Activité récente

caizy l'ajoute dans sa biblio or
2016-11-29T10:31:33+01:00

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Note globale 6.67 / 10