Un parfum de péché

Assez ! Il était adulte, voyons, pas un jeunot en manque de sexe. Il s’efforça de se ressaisir et d’oublier ses tétons magnifiques.

— Comment vous sentez-vous ?

Dur et douloureux, s’entendit-il répondre mentalement. Il s’efforça de faire taire cette agaçante petite voix intérieure.

— Je n’ai presque plus mal, regardez, fit-elle en agitant le pied. Ce n’est même pas gonflé. C’est surtout mon amour-propre qui en a pris un coup. Et encore, heureusement que je n’avais pas de jupe quand je me suis étalée les quatre fers en l’air.

— En effet.

Ou plutôt, dommage, compléta-t-il dans son for intérieur, car il aurait aperçu ses jolies fesses. Moulées dans quel genre de sous-vêtement ? Quelque chose d’aussi léger et suggestif que son soutien-gorge ? A moins qu’elle ne porte rien du tout…

— Ça va, Evan ?

— Euh, oui, fit-il alors qu’il n’en était rien.

— Vous êtes sûr ? Vous avez l’air… vous êtes tout rouge.

— C’est à cause de l’éclairage. Et aussi… euh… à cause de l’effort.

Elle plissa le front.

— Dites tout de suite que je suis grosse !

Cette petite contrariété était sa chance. Tout était bon pour dissiper le désir qui le taraudait.

— Pourquoi les femmes posent-elles toujours des questions idiotes ?

— Et pourquoi les hommes aiment-ils les insinuations perfides ?

— Je n’insinuais rien. Et puis vous n’êtes pas grosse. Vous êtes…

— Je suis quoi ?

Magnifique. Sexy. Vous faites battre mon cœur si fort que ma poitrine va exploser.