Extraits

"Si j’ai plus ou moins perdu ma méfiance et ma peur, je ne me suis jamais totalement débarrassé de ma timidité. Quand j’y repense, j’ai l’impression que, de ce point de vue, je n’ai jamais évolué. Comme l’arbre et la bicyclette. J’ai grandi autour et elle fait désormais partie de moi-même. "

- Tu vois, poursuit-il, parfois je m’inquiète tellement que je ne sais plus où regarder. Et mon oreille me dit : « Regarde sa bouche », et mes yeux : « Regarde tout sauf sa bouche ! » Dur quand on a pris l’habitude de ne jamais regarder les gens.

- C’est un gars tranquille. Les quelques fois où je l’ai vu ici, c’était en même temps que cette fille, Lea. Et ils sont toujours trop timides l’un devant l’autre, au point qu’ils ont du mal à se sourire. Comme si on voyait leur approche amoureuse se dérouler sous nos yeux.

J’ai particulièrement remarqué deux de ces petits mignons, car ils se jettent des regards langoureux chaque fois qu’ils croient qu’on ne fait pas attention à eux. Mais, dès que leurs voisins se manifestent, ils détournent les yeux.

C'est tellement chou que je ne sais pas quoi en penser.

Alors, je leur apporte une part de gâteau en plus, en espérant que ça leur donnera envie de revenir ici.

La fille, c'est une autre histoire. Je repère toujours les lecteurs dans mon bus. En ce qui me concerne, je ne peux pas lire dans un véhicule qui roule. Ça me donne mal au coeur.

Pourtant, elle, elle lit tout le temps. Et lui, il s'accroche comme s'il avait mal au bras. Et je reste assis dans les parages et je pense à eux.

Au terminus, ils descendent ensemble, bien qu'il ne s'adresse pas la parole. Tous les deux me remercient, ce sont à peu près les seuls qui le fassent.Ça me fait plaisir, et je trouve qu'ils devraient se parler, mais j'imagine que je n'ai pas le contrôle sur ce genre de chose.

La porte s’ouvre encore, et l’étudiant numéro vingt fait son entrée. Il a l’air épuisé, essoufflé, mais quand il s’aperçoit qu’on le regarde, il nous adresse un sourire timide. Il va s’asseoir à la première place libre près de la porte, à côté d’un garçon qui tire la tronche et d’une fille qui paraît plus jeune – et plus anxieuse – que les autres. Le temps d’un clin d’œil, il croise le regard de la fille, mais tous deux rougissent et se détournent aussitôt.

I sit up straight. She's talking to me. No one ever talks to me. Oh, how I wish I knew human and could answer her.

Squirrel!

I hope they're laughting.

I hope they like acorns. Maybe I'll throw some acorns at them. No, that's a bad idea. I don't want to lose my acorns. I don't want to share. Call me aa bad squirrel, but I do not like to share my acorns.

Maybe that makes me a good squirrel. The consummate squirrel. The very definiton of squirrel.

I did lose some of my wariness and my fear as I matured, but I've never quite shaken my shyness. When I think about it, it's like I would have never been able to grow out of it. It's like the tree and the bicycle. I grew around it and it became part of me.