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Un sacré caractère



Description ajoutée par x-Key 2014-04-20T13:55:28+02:00

Résumé

« Ma mère est-elle un monstre ? » se demande parfois la narratrice – une jeune trentenaire qui doit revenir vivre chez sa génitrice après avoir perdu son travail –, écrasée par le tempérament explosif et la folle vitalité de cette sexagénaire tellement plus jeune qu’elle. Aux yeux de la fille, malmenée par la vie, la villa du nord de Barcelone semblait être un abri sûr où elle se serait volontiers contentée de couler des jours rêveurs dans le cocon maternel retrouvé. Mais s’il est une notion étrangère à la terrible et séduisante Júlia Ares, c’est bien celle du cocooning. Pour elle, vivre c’est sortir, s’exposer, risquer, s’imposer, jouir. Aussi se fait-elle bientôt un devoir de tarabuster sa fille pour la tirer de sa passivité, avec un plaisir non exempt de sadisme. Drapée d’une mauvaise foi confondante, elle balaie toutes les excuses que lui oppose sa fille en les qualifiant de jérémiades et se donne comme exemple de réussite. L’écriture obsessionnelle et l’humour acide d’Imma Monsó rendent irrésistible ce huis clos entre deux caractères que tout oppose.

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Classement en biblio

extrait

Extrait ajouté par tekyla 2017-09-16T08:06:53+02:00

Ma mère disait «faire le grand seigneur» d'un ton légèrement moqueur qui laissait clairement entendre que cette façon d'agir était non seulement frauduleuse mais en outre à la portée de n'importe qui. Elle disait aussi «seigneur ou porc, on l'est par nature», pour signifier combien il est aisé d'apercevoir le «porc» qui se cache derrière le soi-disant «seigneur». Parmi les multiples défis lui tombant quotidiennement dessus, démasquer les porcs qui se cachaient derrière de soi-disant seigneurs était l'un des plus excitants à ses yeux. S'il y avait bien une chose qu'elle ne supportait pas, disait-elle, c'était la feinte. Et de fait, la seule hostilité invariable dans son discours était le mépris puissant, excessif peut-être, qu'elle ressentait envers l'acte de feindre. Le reste de ses opinions, toujours véhémentes, variait en fonction des différentes batailles qui se présentaient à elle.

Ses opinions pouvaient donc, sans aucun problème, se contredire, puisqu'elle les revendiquait avec une franchise et une sincérité toujours persuasives. Et aussi parce que, grâce à la force de son regard, à son physique expressif et à son tempérament, elle réussissait à donner à toutes ses affirmations un aspect axiomatique ; les axiomes étant des vérités qui ne nécessitent pas de démonstrations, elle n'avait jamais besoin de prouver, d'expliquer ou de justifier quoi que ce fût.

Comme si elle pressentait que toutes les histoires ont déjà été racontées, toutes les opinions exprimées, tout ce qui peut se dire déjà dit, elle se contentait de faire de son discours et de ses attitudes une affaire de style. C'était un style impétueux, et même quand il était allusif et évasif, il était clair et étincelant comme un glacier, sombre comme une nuit dans les gorges de l'Aar. Sa pensée glissant rapidement, elle éclaboussait et projetait des étincelles en forme de déclarations définitives, d'anathèmes et d'apostrophes, d'aphorismes de son cru et également de proverbes populaires renvoyant aux chats échaudés et aux vieux singes, aux chiens qui aboient et à la peau de l'ours, au premier de son village et au dernier à Rome, aux grands seigneurs et aux porcs par nature. Ces derniers, bien sûr, faisant souvent irruption au milieu des anecdotes concernant notre père absent.

Notre père, elle l'avait mis dehors juste après ma naissance. Ma soeur, âgée de six ans, était au lit avec de la fièvre, et moi j'étais encore dans une couveuse à l'hôpital. Mon père avait pris les valises que ma mère avait mises devant la porte et il était parti en Amérique. C'était du moins la version officielle. Cette génération partait en Amérique, sans préciser où. À la différence de la nôtre qui se rendait à Seattle, au Québec ou au Nicaragua, mais jamais en Amérique. Notre génération avait fait un saut considérable. Même originaire d'un tout petit village, n'importe qui partait poursuivre ses études sur d'autres continents et travailler un temps dans l'autre hémisphère. Et la famille de province s'enorgueillissait d'avoir des jeunes qui faisaient leurs études à Boston ou en Californie, sans se rendre compte que la moitié de leurs voisins avaient des fils ou des neveux à Boston, en Californie, ou plus loin encore, et qui accomplissaient des missions de la plus haute importance dans des lieux comme la NASA, Houston, le Pentagone ou Washington ; le monde était réduit à des proportions misérables et, comme disait ma mère : «Rien ne fait plus rêver de nos jours.» Elle voulait dire par là que quand elle était jeune, le fait d'avoir un fils à la NASA ou au Pentagone constituait un événement, alors que maintenant cela ne suscitait aucun intérêt exceptionnel, cela ne valait même pas la peine de le raconter, or le fait est que le monde perdait une grande partie de sa beauté si on ne pouvait rien raconter, avec une profusion d'exemples bien sûr.

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Date de sortie

Un sacré caractère

  • France : 2014-04-09 (Français)

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