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Le fait est que, par ici, dans la France profonde, le racisme est ordinaire. Mehdi l’a maintes et maintes fois constaté. On dit « bougnoule » comme on dit « négro ». Sans gêne. En riant, même. Mais les gens vous diront qu’ils ne sont pas racistes. Non, c’est juste qu' »il y a trop d’immigrés », « trop d’Arabes ». Qu' »ils n’ont pas à nous imposer leur religion », « leur religion de terroristes ». « Mais je ne dis pas ça pour toi », le rassurent ceux osent sortir ces clichés devant lui. Mehdi ne compte plus les fois où on lui a avoué : » Je n’aime pas les Arabes, mais toi je t’aime bien ». Cette phrase résume à elle seule la stupidité de leur raisonnement. Si tant est qu’ils raisonnent. Car en réalité ils ne connaissent pas d’Arabes (ou alors un ou deux, mais qui ne sont pas représentatifs, à leur avis), n’ont aucune idée ni de ce qu’est l’Islam ni du contenu du Coran.
Afficher en entierSon doberman, en revanche, couché dans l’herbe fraîchement tondue, a remarqué le visiteur. Le chien lève la tête, fixe David deux secondes avant de se ruer sur lui. Élancé, musclé, d’un noir luisant contrastant avec les touches de feu : il est magnifique. David s’accroupit pour qu’il se jette dans ses bras, et manque de peu de se faire renverser. Ils s’adorent. Le jeune homme a contribué à son éducation, à son dressage.
Afficher en entierSylvie filme l’arc de cercle formé par le groupe d’individus, tout en s’arrêtant quelques secondes sur chaque personne. Allant jusqu’à zoomer pour capter l’expression de leur visage. La caméra tourne depuis qu’elle est descendue de voiture. À présent, il est temps pour chacun de revêtir sa cagoule. Heureusement, ça, Hélène ne l’a pas oublié.
Afficher en entierFrançois, fin prêt, fait tourner son trousseau dans sa main gauche, jusqu’à saisir la clé qu’il lui faut pour ouvrir l’arrière de sa voiture. Il se tient à présent devant les portes. Après avoir réglé l’inclinaison de sa frontale, de sa main droite il sort sa matraque télescopique de son étui et, d’un vif coup de poignet, la déplie. François approche la clé de la serrure. Avec son avant-bras, il essuie son nez qui goutte. Il enfonce la clé, lève sa matraque en l’air, prêt à l’abattre si cela s’avère nécessaire. Il n’a pas peur, mais il préfère se méfier. Il tourne la clé : ça remue à l’intérieur. François pose la main sur la poignée de la porte, appuie, et ouvre rapidement tout en faisant un pas en arrière pour prévenir un éventuel bondissement. Rien de tel ne se produit.
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