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Extrait ajouté par Underworld 2019-10-11T01:05:32+02:00

** Extrait offert par Abby Green **

1.

Rico réprima un mouvement d’humeur. Son esprit ne cessait de vagabonder et il peinait à demeurer concentré. Qu’est-ce qui n’allait pas chez lui ? Il se trouvait dans l’un des restaurants les plus sélects de Londres, en compagnie de l’une des plus jolies femmes au monde. Pourtant, rien n’y faisait : il avait le sentiment qu’aucun son ne l’atteignait, excepté le martèlement de son cœur dans sa poitrine.

Il avait à peine conscience de la présence d’Elena en face de lui. Très animée, la jeune femme parlait sans discontinuer ; ses yeux brillaient un peu trop. Souvent, d’un mouvement gracieux de la main, elle repoussait son épaisse chevelure rousse pour dégager ses splendides épaules dénudées. Malheureusement, les efforts de séduction qu’Elena déployait restaient vains.

Rico avait maintes fois vécu des scènes de ce genre ces dernières années. Habituellement, il jouait le jeu, mais ce soir il ne ressentait pas le moindre désir pour cette femme pourtant resplendissante. Il regrettait même d’avoir cédé à l’impulsion de l’inviter lorsqu’il avait su qu’il devait passer quelques jours à Londres.

Curieusement, une réminiscence lointaine occupait toutes ses pensées. Car à l’instant où il avait pénétré dans ce restaurant, la silhouette de l’une des serveuses avait attiré son attention. Quelque chose dans sa manière de se mouvoir avait ravivé en lui un souvenir qui l’avait ramené deux années en arrière. L’image d’une femme s’était alors imposée à son esprit pour ne plus en sortir. Une femme unique, différente des autres, qui avait su percer ses défenses et l’atteindre au plus profond de son être.

Ils avaient partagé une nuit… Une seule nuit, et pourtant, jamais il n’était parvenu à l’oublier.

Sous la table, Rico serra les poings sur ses genoux. Peut-être ce douloureux souvenir était-il lié à ce séjour impromptu à Londres, précisément la ville où l’inconnue et lui s’étaient rencontrés. Depuis, il n’y était plus jamais revenu.

Il s’efforça de sourire à une remarque d’Elena dont il n’avait pas perçu le sens. Visiblement, il avait réagi de manière appropriée puisqu’elle était repartie dans un long monologue, qui n’appelait aucune réponse. Elena aimait visiblement s’écouter parler. Que son babil intéresse ou non son interlocuteur n’avait pour elle pas la moindre importance.

Le soir où il avait rencontré Gypsy, pour autant que la mystérieuse inconnue se fût réellement prénommée ainsi, elle avait posé une main sur sa bouche pour l’intimer au silence au moment où il avait voulu se présenter. Puis, d’une voix fervente, elle avait déclaré en sortant de la boîte de nuit :

— Je ne veux pas savoir qui vous êtes… Peu importe.

Bien sûr, ce geste l’avait intrigué. Il avait même douté un instant de sa sincérité : peut-être jouait-elle avec lui, sachant pertinemment qui il était — les journaux avaient suffisamment parlé de lui à cette époque… Mais il s’était tu, se contentant d’admirer son beau visage, ses grands yeux lumineux, son sourire éblouissant. Elle lui avait semblé si jeune, si délicieuse, si fraîche et si pure que tous ses soupçons s’étaient envolés.

— Comme vous voudrez, avait-il fini par déclarer. Et si nous nous contentions de nous dire nos prénoms ?

Comme cette idée semblait lui convenir, il avait poursuivi :

— Eh bien, je suis Rico… Pour vous servir, jolie tentatrice !

— Et moi Gypsy, avait-elle répondu après une brève hésitation.

Il se souvenait avoir ricané et haussé les épaules tant ce prénom lui paraissait inventé.

— De toute façon, qui que vous soyez, ce soir c’est vous qui m’intéressez, pas votre prénom…

***

Soudain, un rire bruyant en provenance d’une table voisine ramena Rico au présent. Mais l’image de Gypsy flottait encore devant ses yeux. Il se rappelait son parfum, la douceur de sa peau, la passion qu’ils avaient partagée, leurs étreintes, leurs baisers, leurs soupirs de contentement après l’amour… Seigneur, jamais il n’avait éprouvé plus pur plaisir avant cette femme. Ni après, d’ailleurs…

— Rico chéri…, gémit Elena, avec un sourire boudeur sur ses lèvres trop rouges. Tu te trouves à des années-lumière de moi… Pitié, ne me dis pas que tu pensais à ce travail si ennuyeux auquel tu consacres tout ton temps !

Rico réprima un sourire cynique. Ce travail si ennuyeux qu’évoquait Elena lui rapportait un argent fou, raison pour laquelle il était si populaire auprès des femmes. Il n’avait qu’un geste à faire et elles étaient toutes à ses pieds, prêtes à mendier une seconde d’attention.

Brusquement, un malaise l’étreignit. Il lui semblait que le fantôme de Gypsy rôdait autour de lui…

Gyspy, la seule personne qui ne s’était pas pâmée devant lui lorsqu’il avait posé les yeux sur elle. Au contraire, elle avait tenté de lui résister. Puis, le lendemain de leur nuit d’amour, elle avait disparu de sa vie… Depuis, il pensait régulièrement à cette désertion. Et chaque fois cela lui serrait le cœur.

Agacé, Rico chassa son trouble d’un froncement de sourcils et tenta de prendre part à la conversation avec Elena. Alors qu’il allait émettre une quelconque platitude, une serveuse les contourna pour dresser la table voisine. Une vive émotion s’empara de nouveau de Rico. Totalement déconcerté, il suivit la jeune femme des yeux. La même qui, un peu plus tôt, avait ravivé tant de souvenirs douloureux…

Etait-il en train de devenir fou ? Il lui semblait avoir perçu une odeur connue, la réminiscence d’un passé enfoui. Nerveusement, il passa une main dans ses cheveux et reporta son attention sur Elena.

— Quel parfum portes-tu ? lui demanda-t-il d’un ton léger.

— Poison… Tu aimes ? répondit son invitée avec une moue enjôleuse.

Elle lui tendit la main pour qu’il le respire à son poignet délicat. Comme il demeurait de marbre, ignorant son bras tendu, le regard tourné vers la serveuse occupée à une autre table, Elena se leva, excédée.

— Je vais aller me rafraîchir un peu, déclara-t-elle sèchement. Peut-être qu’à mon retour, tu seras un peu moins distrait.

Indifférent à son mouvement d’humeur, Rico ne se donna pas la peine de répondre. Au contraire, il fixa son attention sur la silhouette délicate de la serveuse qui lui tournait le dos. Elle avait la taille fine, comme le révélait sa petite jupe noire ajustée. Ses jambes étaient fuselées, ses chevilles d’une extrême finesse. Elle portait un chemisier blanc, et ses cheveux couleur miel étaient noués en une queue de cheval souple. Ils étaient ondulés, brillants comme ceux de…

Secouant la tête, il tenta de chasser les émotions qui refluaient en lui. Pourquoi ces souvenirs remontaient-ils à la surface précisément ce soir ?

La jeune femme tourna la tête pour répondre à un client et Rico put enfin entrevoir son profil. Elle avait le nez fin, un petit menton volontaire et une bouche délicieuse, ourlée de lèvres pulpeuses, exactement comme celles de Gypsy. Seigneur, se pouvait-il que… ?

Son rythme cardiaque s’accéléra lorsqu’il la vit de face, le visage baissé sur son calepin. Immobile, elle inscrivit quelques mots puis, après avoir saisi des menus, elle se dirigea droit vers lui. Totalement galvanisé par cette apparition, Rico attendit qu’elle se rapproche et, dans un mouvement incontrôlable, il lui agrippa le bras.

Rien ni personne n’aurait pu empêcher ce geste déplacé…

***

Gypsy ne comprit pas immédiatement ce qui lui arrivait. Lorsqu’elle se rendit compte que quelqu’un lui serrait le poignet, elle ouvrit la bouche pour riposter, mais aucun son ne put franchir ses lèvres. Un regard gris acier la transperçait littéralement.

Instantanément, elle se figea, retenant son souffle. Elle cilla, abasourdie par le choc de cette rencontre incroyable.

Ce ne pouvait pas être lui…

Elle devait rêver — ou plus exactement être plongée en plein cauchemar. Elle se sentait livide. Le temps paraissait suspendu ; les bruits environnants semblaient provenir de très loin.

Ces yeux inoubliables qui la hantaient depuis si longtemps ne pouvaient appartenir qu’à cet homme qu’elle essayait vainement de déloger de sa mémoire depuis deux longues années : Rico Christofides, chef d’entreprise richissime, mi-grec, mi-argentin, une légende dans le monde des affaires.

— C’est bien vous ! déclara-t-il très bas.

Sa belle voix grave, reconnaissable entre toutes, la troubla profondément. Assaillie d’un vertige, elle agrippa le dossier d’une chaise. Elle avait les jambes flageolantes ; son cœur battait la chamade. Elle ne pouvait quitter les yeux gris qui paraissaient fouiller son âme. Toutes les particularités de ce visage s’étaient inscrites dans sa mémoire : cheveux de jais, long nez aquilin, sourcils bien dessinés, mâchoire volontaire…

Après le choc vint la douleur, encore présente, même après autant de temps. Elle se rappela la note trouvée à son réveil sur la commode de la chambre d’hôtel ce matin-là : « La chambre est payée. Rico. »

Une forme se manifesta à leurs côtés, mais ni lui ni elle ne tournèrent la tête, leurs regards rivés l’un à l’autre.

— Quelque chose ne va pas avec ta commande, Rico ?

Une voix. Une voix de femme. Qui prononçait ce prénom maudit. Gypsy enregistra qu’il s’agissait de cette splendide femme rousse dont elle avait croisé le regard un peu plus tôt dans la soirée. La compagne de Rico, donc…

— C’est bien vous, répéta-t-il comme pour se pénétrer de cette évidence.

Gypsy secoua la tête en signe de dénégation et parvint dans le même temps à dégager son poignet de l’emprise de Rico. Elle cherchait quelque chose de sensé à dire, quelque chose qui lui permettrait d’échapper à ce cauchemar. Après tout, elle n’avait partagé qu’une nuit avec cet homme : comment pourrait-il se rappeler son visage ? Sans compter qu’il l’avait quittée de la manière la plus sordide qui soit.

— Je suis désolée, parvint-elle à articuler clairement. Vous devez me confondre avec quelqu’un d’autre.

Sur ces mots, elle s’éclipsa en hâte pour gagner les toilettes du personnel. Elle se sentait nauséeuse tout à coup et craignait d’être malade. Les mains humides de sueur, elle s’appuya au lavabo pour prendre une profonde inspiration. Cette rencontre inopinée l’avait bouleversée et elle n’avait qu’une envie : fuir le plus loin possible de cet homme.

Pourtant, depuis le jour où elle avait découvert qu’elle était enceinte, elle savait qu’il lui faudrait un jour avouer à Rico Christofides qu’il avait une fille.

Une fille de quinze mois qui avait hérité des mêmes yeux que son père.

Gypsy fut prise de nausées de nouveau, mais parvint à surmonter son malaise. Elle se rappelait le sentiment de terreur qui l’avait envahie à l’idée d’être mère, remplacé peu après par une ferveur bouleversante qui lui avait fait comprendre qu’elle ferait tout pour protéger son enfant.

Par la suite, elle avait eu connaissance des frasques de Rico, un homme courtisé qui méprisait les femmes au point d’humilier au tribunal celles qui osaient prétendre porter un enfant de lui. Jamais Gypsy n’aurait supporté de subir le même sort, même si elle était en mesure de prouver la paternité.

Enceinte, elle s’était sentie affreusement vulnérable. Effrayée à l’idée d’être rejetée par Rico dès qu’elle lui aurait annoncé la nouvelle, elle avait préféré garder le secret de la naissance de Lola. Elle avait décidé de prendre sa vie en main et de trouver un emploi lui permettant de subvenir aux besoins de sa fille. C’est ainsi qu’elle avait accepté de travailler dans ce restaurant chic, espérant trouver un jour quelque chose de plus correct.

Un sentiment de panique la saisit soudain. Si elle ne quittait pas les lieux immédiatement, Rico Christofides finirait par se rappeler les circonstances de leur rencontre, la manière dont elle était tombée presque instantanément dans ses bras. Submergée par une vague de désir foudroyante, elle avait succombé à son pouvoir de séduction et s’était donnée à lui sans retenue. Assaillie de honte à ce souvenir, Gypsy ferma un instant les yeux. Puis, après s’être rafraîchi le visage avec de l’eau, elle prit la résolution d’aller voir son patron.

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Extrait ajouté par smarttille 2015-02-02T14:11:49+01:00

Rico attendit qu'elle se rapproche et, dans un mouvement incontrôlable, il lui agrippa le bras.

Rien ni personne n'aurait pu empêcher ce geste déplacé...

Gypsy ne comprit pas immédiatement ce qui lui arrivait. Lorsqu'elle se rendit compte que quelqu'un lui serrait le poignet, elle ouvrit la bouche pour riposter, mais aucun son ne franchit ses lèvres. Un regard gris acier la transperçait littéralement.

Instantanément, elle se figea, retenant son souffle. Elle cilla, abasourdie par le choc de cette rencontre incroyable.

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Extrait ajouté par smarttille 2015-02-02T14:07:51+01:00

Le soir où il avait rencontré Gypsy, pour autant que la mystérieuse inconnue, se fût réellement prénommée ainsi, elle avait posé une main sur sa bouche pour l'intimer au silence au moment où il avait voulu se présenter. Puis, d'une voix fervente, elle avait déclaré en sortant de la boîte de nuit:

- je ne veux pas savoir qui vous êtes... Peu importe.

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