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A quoi ça sert, une mère, quand elle s'est effondrée ?
Une mère, ça n'a pas le droit de pleurer!
Ou alors, juste sur ses enfants. Ca n'a mal qu'à cause d'eux, ça n'a peur que pour eux. Une mère, ça ne vit pas pour soi. Ca guette par la fenêtre quand on rentre, ça ne regarde pas pendant des heures la pluie tomber sur son malheur. Ca n'a un cœur que de mère, ça n'a été femme qu'une fois, et encore... on ne veut pas le savoir. Ca n'a pas de corps, à part le maternant, celui aux bras ouverts, à la bouche qui murmure, à l'odeur d'avant. Ca ne dort pas vraiment, puisque quand on appelle, c'est toujours là, debout, pour nous.
Ca bouge et parle tout le temps, ça ne reste pas les yeux chavirés, regardant en dedans, et le corps prostré, recroquevillé, comme un enfant.
Ce n'est pas un enfant, ce n'est pas une femme, ce n'est même pas quelqu'un. C'est juste une présence, une constante, toute-puissante, une bienfaisante permanence. Parfois tant, que ça soûle, mais c'est rassurant; parfois trop et ça étouffe, mais c'est enveloppant. Une mère c'est toujours, c'est partout, c'est qu'à nous.
Une mère n'est que mère, elle est toujours la même, elle est toujours la mienne. C'est ma mère.
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