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Ce qui est violent, ce n'est pas le temps qui passe, c'est l'effacement des sentiments et des émotions. Comme s'ils n'avaient jamais existé.
Afficher en entierAvec certains êtres, très rares, il faudrait ne pas parler. Il faudrait tout de suite être dans les bras, caresser le visage, les paupières, les joues, les lèvres, les effleurer d'un doigt, lentement d'abord, puis dans un baiser, passionnément. S'embrasser. S'étreindre. Les mots sont inutiles. Les mots viendraient plus tard confirmer ce que les corps ont su dès les premiers instants.
Afficher en entierDehors l’air est tendre. Tu marches à côté de moi, lentement. Nos pas s’accordent. Ils se sont toujours accordés.
Afficher en entierParfois, ce qu'on vit et ce qu'on éprouve ne coïncident pas. [...] La vie fragile, qu'on ne sait comment retenir, la vie qui vous file entre les doigts, qui perd son battement, sa pulsation. Un jour on se dit que c'est fini, elle ne reviendra plus, notre tour est passé, on a été vivant, traversé par des énergies, des espérances plus grandes que soi, des rêves qui nous dressaient vers le ciel, et on est devenu autre chose, non plus dressé mais courbé, quelque chose entre le mort et le vivant, comme une poupée dont le mécanisme s'est cassé et qui désormais ne danse plus et reste immobile, les yeux éteints ; et puis si, la vie revient, c'est comme si elle s'était plu à nous jouer un tour, elle revient, c'est violent, fulgurant, ça vous coupe le souffle et vous fait monter les larmes aux yeux, alors on comprend qu'on ne saura jamais rien de ça, de cette vibration mystérieuse, la vie qui peut soudain nous abandonner puis parfois nous reprendre, nous rendre au présent.
Afficher en entierNe réinvente-t-on pas tout sans cesse, dans l'espoir fou de donner du sens aux instants détachés et flottants de notre vie?
Afficher en entierLa distorsion entre le rêve et le réel n’a pas besoin de beaucoup d’espace pour s’accomplir.
Afficher en entierQu’y a-t-il de plus intime que la lecture ? Ce chuchotement qui nous atteint au plus profond de nous, comme si, tout autour, une nuit accidentelle était tombée sur le monde et l’avait rendu silencieux. Soudain il n’y a plus rien. Il n’y a plus que le texte, qui résonne en nous.
Afficher en entierNe réinvente-t-on pas tout sans cesse, dans l’espoir fou de donner du sens aux instants détachés et flottants de notre vie ?
Afficher en entierMes yeux me piquent. Ce doit être le froid. Je me souviens avoir pensé, il n'y a pas encore si longtemps, que la vie ressemblait à un rêve. J'aimais cette manière incertaine de me tenir au bord de la vie, en équilibre précaire, sur la pointe des pieds, comme au bord d'une mer immense dans laquelle jamais je ne me résoudrais à plonger ; de vaciller légèrement, de croire que même les chutes les plus brutales se font dans une improbable douceur, une image soyeuse et molle ; que rien ne nous atteint jamais vraiment, sauf la mort, qui nous emporte vers une nuit froide, que j'imaginais infiniment calme. Une larme coule sur ma joue. C'est peut-être le froid. La vie n'est pas un rêve. Je suis atteinte. Vous m'avez réveillée. Vous m'avez saisie. Un coup dans la tête, un coup dans le ventre, là où le désir naît, là où il grandit avant de tout dévaster.C'est d'une violence inouïe. Mais rien n'a jamais été aussi doux.
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Je marche dans la nuit, je voudrais ne penser à rien, n’être qu’un corps qui marche, un corps en mouvement dans la ville endormie.
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