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La peur est une chose étrange. Elle se fixe à la poitrine, elle pénètre la peau, les couches de chair, de muscle et d’os, et s’accumule dans un trou noir de la taille de l’âme, elle prive la vie de joie, de plaisir, de beauté. Mais pas d’espoir. L’espoir, lui, résiste à la peur, et c’est cet espoir qui rend possible de continuer à respirer, à marcher, qui permet chaque minuscule acte de rébellion, même si cette rébellion consiste à simplement rester en vie.
Afficher en entier— La seule chose qui compte pour moi, la seule chose qui me fait vraiment peur en ce monde, c’est qu’il puisse t’arriver du mal. Tu le sais ? Je pense que je pourrais tout affronter, tout endurer, si j’étais certain que tu es en sécurité et en bonne santé. Je ne peux pas servir le Seigneur comme je le dois, je ne peux pas être le genre de prêtre que je veux être, et avoir l’âme pleine de crainte. Ma foi est noyée par les craintes que j’ai pour toi.
Afficher en entierSans un mot, il lui tendit le bras. Mais elle refusa de le prendre.
— S’il te plaît, Angelo, va-t’en. S’il te plaît.
— Je veux te ramener à la maison. J’ai besoin de te voir en sécurité.
— J’ai besoin que tu me laisses seule.La voix d’Eva devenait plus sonore.
— Je ne t’abandonnerai pas, affirma-t-il, pour la faire céder une fois encore.
— Tu m’as déjà abandonnée. (Quand elle leva les yeux vers lui, la petite fille avait disparu.) Va-t’en, Angelo.
C’est lui qui dut céder.
Le cœur gros, il tourna les talons et sortit de la chapelle silencieuse, sachant que, cette fois, Eva ne le suivrait pas. Elle ne le suivrait plus jamais.
Afficher en entier» Quand tu joues, Eva, j’entends ma vie s’envoler de ton violon. J’entends les notes tenues, les gammes, les larmes et les heures. Je nous entends, toi et moi, dans cette pièce. J’entends mon père, les choses qu’il m’a apprises et que je t’ai transmises. J’entends tout, et ma vie se joue et se rejoue, encore et encore, quand tu joues.
Afficher en entierLa musique est une porte, et l’âme s’échappe par la mélodie.
Afficher en entier— Autrefois, mon père croyait en l’Italie. L’oncle Augusto croyait même au fascisme. Fabia croit au pape, Santino croit au travail, et toi tu crois en l’Église. Tu sais en quoi moi, je crois, Angelo ? Je crois en ma famille. Je crois en mon père. Je crois en Santino et Fabia. Et je crois en toi. Les gens que j’aime le plus au monde. L’amour est la seule chose en laquelle je crois.
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