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Déclaration de Marie Claude, seule survivante ayant témoigné au procès de Nuremberg, face aux accusés:
"Regardez-moi bien, car à travers mes yeux des milliers d'yeux vous regardent, et, par ma bouche, des milliers de voix vous accusent".
Afficher en entierLa plupart des 2 000 hommes que l'abbé Stock accompagna au poteau d'exécution affrontèrent la mort, écrirait-il plus tard, avec un courage exceptionnel, refusant d'avoir les yeux bandés, silencieux, méprisants et forts.
Afficher en entierCe que Charlotte, Marie-Claude, Adélaïde et les autres Françaises toujours détenues à Ravensbrück avaient parfaitement compris, c'était qu'une course était lancée entre les Allemands, déterminés à détruire toutes les preuves de leurs atrocités, et les prisonnières, déterminées à survivre jusqu'à la Libération, qu'elles savaient proche. Dans cette dernière bataille pour la survie, elles renouvelèrent d'efforts pour se protéger les unes les autres.
Afficher en entierCollaborer avec les Allemands? Pensez à Voltaire...
Un vrai aryen doit être blond comme Hitler, mince comme Göring, grand comme Goebbels, jeune comme Pétain, et honnête comme Laval
Afficher en entierD'humeur de plus en plus hostile et moqueuse, ils opéraient en racontant des blagues. "Collaborer avec les Allemands ? disait l'une d'entre elles. Pensez à Voltaire... Un vrai Aryen doit être blond comme Hitler, mince comme Göring, grand comme Goebbels, jeune comme Pétain et honnête comme Laval."
Une autre commençait par la question : " Vous savez ce qui s'est passé ? À 21h20 un Juif a tué un soldat allemand, lui a ouvert la poitrine et mangé le cœur ! Impossible ! Pour trois raisons. Les Allemands n'ont pas de cœur. Les Juifs ne mangent pas de porc. Et à 21h20, tout le monde écoute la BBC."
Afficher en entierDu dehors, je suis un vivant parmi les vivants. Mais je ne suis pas vivante. Je suis morte à Auschwitz et personne ne le voit.
Afficher en entierLes survivantes se sentaient maintenant plus sages car elles avaient compris les profondeurs dans lesquelles un être humain pouvait tomber, mais aussi jusqu'où il lui était possible de s'élever.
Afficher en entierLe problème encore plus difficile à aborder était de savoir où situer la ligne entre la violence légitime et illégitime en temps de guerre.
Afficher en entierDéclaration du procureur général lors de l'ouverture du procès de Nuremberg en 1945:
"Les méfaits que nous avons à condamner et à punir, font preuve d'une telle infamie et ont été si nuisibles que la civilisation ne pouvait se permettre de passer outre, parce qu'elle ne pourrait continuer à exister si jamais ils devaient se répéter".
Afficher en entierLe 22 avril, les trente Françaises restantes furent convoquées dans les bureaux, placées en rangées de cinq et informées qu'elle allaient prendre une douche. Pour les survivantes d'Auschwitz, la douche ne signifiait qu'une seule chose. Mais près d'elles se tenaient des hommes et elles apprirent que plusieurs camions de la Croix-Rouge étaient arrivés pour évacuer les Français. Elles eurent du mal à y croire. Plus incroyable encore, lorsque les SS tendirent aux femmes du pain moisi pour le voyage, les officiers de la Croix-Rouge ordonnèrent aux Allemands de le remplacer par leur propre pain, bien meilleur - et les SS obéirent. Lentement, pleines d'incertitudes et d'appréhension, les femmes s'approchèrent des camions et grimpèrent à bord. Elles ne découvrirent que plus tard qu'elles avaient eu la vie sauve uniquement parce que les lignes téléphoniques étaient coupées et que le message d'Hitler ordonnant l'extermination des femmes n'avaient pas pu être transmis. Elles étaient en vie, Marie-Élisa, Madeleine, Simone, Germaine et les autres; et elles rentraient chez elles, à travers un pays en ruine et sous les bombardements. Mais aucune ne savait ce qu'elles trouveraient en arrivant, ni ce qu'elle ressentiraient.
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