Un vent de liberté

J'ai toujours eu une forme d'admiration pour Florence Arthaud. Pourtant, je ne connais rien d'elle. C'est étrange : Elle fait partie de ces quelques êtres dont je me sens proche sans connaître leur vie, leur personnalité ou leurs exploits. Est-ce son goût pour l'aventure, son attirance pour la mer, son amour des côtes déchirées, son côté rebelle ou le fait qu'elle ait su faire sa place au milieu d'un monde d'hommes qui m'a séduite ? Je n'en sais rien.

En parcourant les étagères de la Librairie Dialogues à Brest, il y a deux ans, je me suis dit que mon camping de Plouguerneau était l'endroit idéal pour en savoir un peu plus sur « la petite fiancée de l'Atlantique ». D'autres lectures ont eu la priorité à ce moment-là. J'ai ramené le livre en Suisse et je l'ai oublié.

L'annonce de son décès tragique il y a quelques mois m'a fait placer ce recueil à nouveau en première ligne sur ma table de nuit.

Et voilà. Je referme ce peit livre, heureuse d'avoir pu goûter au monde des vrais aventuriers maritimes et à cette femme belle comme le vol d'un goéland, brute comme les rochers des côtes du Finistère, fraiche comme une brise océane, profonde comme le bleu des abysses, vraie et authentique comme une larme de bonheur qui surgit du plus profond des entrailles.

Florence Arthaud n'est pas écrivain. Cela se sent. Sa plume est parfois maladroite, trop rapide, saccadée ou décousue. Mais j'ai compris en la lisant que sa plume a le rythme des vagues. Elle a le mérite de nous plonger au coeur de l'action à ses côtés dans les grands instants de bonheur de sa vie comme dans les tourments les plus atroces.

Sa fille lui a dit un jour : « Ma mère est la mer en forme humaine. » Elle résume en quelques mots ce bout de femme passionnante et attachante !