Extraits

Chapitre 5 :

Kaytanne

« puis il me releva le visage en appuyant son index sous mon menton, mais je mobstinais à garder les yeux fermés.

Hé, Kaytanne, regarde-moi, murmura-t-il avec tant de douceur que je ne pus que lui obéir.

Il essuya mes larmes de la pulpe de ses pouces, sans être dégoûté par cette chair qui avait remplacé mon visage.

Tu nas pas à avoir honte, daccord ? poursuivit-il en maidant à renifler mon gilet. Tu as des cicatrices et, alors, la belle affaire. Jen ai aussi. Certaines sont visibles

Il prit ma main et la posa sur son pectoral, sur sa hanche, dans son dos où, en effet, se trouvaient quelques endroits où la peau était plus fripée, plus abîmée.

mais les pires, ce sont les blessures dâme, celles que nous gardons en nous, parce quelles nous font trop souffrir. Cependant, ce sont elles également qui nous permettent davancer... »

Chapitre 2 :

Tigwan

« Tu te diriges droit vers les ennuis, Fab, et

Mais tu nas pas capté que je nen ai absolument rien à faire de ce que tu peux me dire ! Tu as perdu ce droit en mabandonnant il y a cinq ans !

Je ne pouvais pas rester ! ménervai-je.

La belle excuse ! Et tu vas me dire que tu ne pouvais pas non plus donner de nouvelles ? Mais, de toute façon, je men fous !

Ce nest pas limpression que tu donnes, frérot ! Je crois au contraire que tu as accumulé tant de haine à mon égard que tu ne sais plus faire la part des choses.

Oh, mais dis-moi pourquoi je ne devrais pas te haïr ? Parce que je me suis retrouvé seul à la maison, à devoir consoler maman parce que tu tétais cassé, mais aussi parce que mon père était en taule ? À moins que ce ne soit parce que tu mavais promis le jour de mes douze ans que tu serais toujours là pour nous et que tu tes tiré ? Ou encore parce que nous navions plus une thune à la maison, que jétais trop jeune pour bosser et que cest maman qui a dû sy coller ? Il y a encore une autre hypothèse lorsque le drame sest abattu sur nos vies, jai été la risée de tout le lycée. Si je men suis sorti, cest parce que Keta a toujours été là pour moi. Cest elle qui ma ramassé lorsque je suis tombé de haut, cest elle qui a séché mes larmes, elle encore qui passait des heures à me changer les idées. Alors, dis-moi, monsieur parfait, pourquoi je ne devrais pas te haïr ?

Tous ces mots quil venait de prononcer senfoncèrent profondément dans mon cœur, parce quil avait en partie raison, mais il ne connaissait pas toute lhistoire, seulement la partie émergée de liceberg... »

– Les blessures de l’âme, murmurai-je.

Kaytanne s’approcha de moi et je glissai la main autour de sa taille. Nous restâmes là sans un mot. Il n’y avait rien à dire.

Nous étions guéris… tous les deux.