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Extrait

Extrait ajouté par bellajessica 2020-05-20T03:50:03+02:00

Elle avait écrit le premier en trois mois, et l’avait laissé dormir dans son ordinateur pendant plusieurs semaines, jusqu’à ce que la légèreté de son compte en banque la pousse à l’autoéditer et à le commercialiser en ligne. Elle s’était dit qu’elle n’avait rien à perdre, tout au plus un solde débiteur l’attendrait-il toujours à la fin du mois.

Mais le démarrage avait été excellent, inespéré même. Son alter ego avait vendu pas mal de livres, et lui avait rapporté un peu d’argent. Les voix dans sa tête l’avaient félicitée et en avaient appelé d’autres. Au deuxième roman, un éditeur lui avait écrit, et le silence peu à peu était devenu synonyme de concentration et d’inspiration.

Clothilde fit le tour du salon, ramassa la console de jeux vidéo qu’Adam avait oubliée sur le fauteuil, enroulant le câble de son casque, et rangea le tout sur la table basse – rien de franchement très utile, mais ça lui occupait les mains. Dans la salle de bains, elle resta immobile quelques instants – comment un gamin de 8 ans pouvait-il se transformer en une telle tornade dans une pièce aussi petite ? Par terre, assez de serviettes et de vêtements sales pour former un lit d’appoint douillet à son vieux chat noir. Sur le miroir au-dessus du lavabo, une constellation de gouttes de dentifrice. Clothilde soupira et s’accroupit pour ramasser ce qui traînait.

À 9 h 17, Clothilde s’assit enfin à son bureau qu’elle avait installé dans sa chambre pour libérer celle d’Adam. Elle ouvrit son ordinateur. Par la fenêtre elle ne voyait que du vert, clair ou foncé, sec ou gras. Le ciel au-dessus du jardin semblait immobile, un oiseau traversa son champ de vision et elle sursauta, comme si un tableau de maître avait pris vie sous ses yeux.

Bon, il fallait se mettre au travail maintenant. Un message de Marc l’attendait, pour vérifier les derniers détails de sa mission. Il se débarrassait sur elle, mais c’était dans l’ordre des choses, et après tout le soutien qu’il lui avait apporté, elle doutait de pouvoir un jour lui tenir rigueur de quoi que ce soit.

Elle l’avait rencontré à sa sortie de l’orphelinat, lorsqu’elle avait monté Cassandre. Il lui avait donné ses premières missions, elle lui avait raconté ses difficultés et jamais, depuis, il n’avait trahi sa confiance. Certes, elle ne lui offrait pas de quoi se faire poignarder dans le dos, mais pour elle, c’était déjà beaucoup et il en avait toujours été digne. En retour, Clothilde mettait un point d’honneur à répondre présente pour chacune de ses demandes.

Elle se leva pour se rendre dans la chambre d’Adam, puis se força à faire demi-tour et à revenir s’asseoir. Elle n’allait pas se comporter comme ces jeunes mères de retour de congé maternité, incapables de se concentrer sur leur emploi, et se demandant sans cesse si tout allait bien à la crèche ou avec la nounou.

D’autant que l’enfant dont elle avait la charge n’était plus un bébé depuis longtemps, heureusement. Elle reconnut qu’elle était à la fois impressionnée et intimidée à l’idée qu’un être humain autonome, indépendant et réfléchi puisse vivre à ses côtés. Sur un pied d’égalité, en quelque sorte. À 8 ans, Adam savait déjà faire plein de trucs tout seul, et Clothilde était soulagée qu’il ne soit pas plus jeune. S’il avait fallu donner des soins à un tout-petit, changer ses couches, réchauffer des biberons ou le bercer le soir, pas sûre que sa réponse à l’assistante sociale eût été la même.

Un tracteur traversa le champ en jachère en contrebas, et Clothilde sortit enfin de sa torpeur. Ce matin, avant d’écrire, elle devait envoyer vingt-quatre e-mails à des étudiants malheureux – leurs dossiers n’ayant pas été retenus pour louer une minuscule chambre hors de prix sous les toits de Paris. Un trou probablement glacial en hiver et irrespirable en été. Elle ne fut pas loin de penser qu’elle faisait plutôt une bonne action.

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