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Une bouleversante surprise



Description ajoutée par flora 2015-10-07T14:55:23+02:00

Résumé

Une bouleversante surprise Sandra Field

Après avoir élevé ses trois jeunes frères et fait prospérer l'entreprise qu'elle a créée, Kelsey a envie de jouir enfin de sa liberté, notamment en reprenant les études d'art qu'elle avait abandonnées quelques années plus tôt pour faire face à ses obligations familiales. C'est alors que Luke Griffin, un richissime homme d'affaires, lui propose une mission passionnante : plonger dans les archives de sa famille qui datent de plusieurs siècles. Très vite, le désir flambe entre eux, un désir auquel ils finissent par s'abandonner. Mais quand Kelsey se retrouve enceinte, Luke devient soudain froid et distant, tout en exigeant qu'elle l'épouse...

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Classement en biblio - 7 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Underworld 2019-12-18T21:28:01+01:00

** Extrait offert par Sandra Field **

1.

A force de feuilleter les pages jaunes, Luke Griffin retrouva enfin le nom qui l’avait frappé : « Tout ranger chez vous. »

Une entreprise avec un nom pareil pourrait sûrement l’aider à passer en revue le contenu des archives de sa grand-mère, non ?

Héritier de sa maison qu’il avait détestée au premier coup d’œil, il avait la liberté de flanquer tous ces documents à la poubelle, bien sûr. Mais il était en quête d’informations sur sa mère, pour laquelle il éprouvait des sentiments très… ambivalents, et cela représentait son unique chance de découvrir quelque chose sur son propre passé.

Il aurait préféré examiner lui-même ces archives, mais il lui aurait fallu une éternité pour passer l’ensemble en revue, et il avait un empire financier à diriger.

Il devait donc trouver du renfort.

Il pianota sur les touches du téléphone.

— Allô !

Une voix féminine venait de répondre au bout du fil. Une voix de contralto, riche et harmonieuse, légèrement rauque, vibrant comme une invite sensuelle…

— Je suis bien chez Tout ranger chez vous ? s’enquit-il avec brusquerie.

— L’entreprise vient de cesser ses activités. Désolée.

La voix ne semblait pas désolée le moins du monde. Elle jubilait, au contraire.

— Je m’appelle Luke Griffin, dit-il. Je séjourne temporairement à Griffin’s Keep, et j’ai un travail à vous proposer.

— Navrée, monsieur Griffin, mais, je vous le répète, j’ai fermé ma société la semaine dernière.

— Quel est votre tarif habituel ?

— Cela n…

— Répondez à ma question. Et précisez-moi votre nom.

Le contralto vibra de colère.

— Je m’appelle Kelsey North. Je prenais quarante dollars de l’heure.

— Je vous en donnerai deux cent cinquante. Sur trois jours de travail. Vous n’avez qu’à faire la multiplication.

Un silence tendu suivit cette annonce, puis son interlocutrice demanda assez sèchement :

— De quoi s’agit-il ?

— Sylvia Griffin, ma grand-mère, m’a laissé divers papiers d’intérêt personnel. Ils sont malheureusement dispersés dans ses archives financières, qui comportent des dizaines de boîtes. Je suis un homme très pris, et je dois rentrer sous peu à Manhattan. Je n’ai pas le temps de trier ça tout seul.

— Je vois, énonça Kelsey North. Communiquez-moi votre numéro, je vous téléphonerai dans la soirée.

Ayant égrené le numéro, Luke conclut avec aisance :

— J’attends votre appel. Au revoir.

Son interlocutrice raccrocha violemment, ce qui n’avait rien de très professionnel.

Pourquoi avait-elle mis fin à ses activités ? Il est vrai qu’avec une voix pareille, ranger et organiser les affaires des autres était un vrai gâchis… Quoi qu’il en soit, si Kelsey North ne rappelait pas, il se retrouverait dans un bel embarras !

ll lui proposerait cinq cents dollars de l’heure, cela aurait raison de ses réticences, pensa-t-il cyniquement. Toute femme avait un prix… Il se demanda fugitivement si le physique de Kelsey North était en harmonie avec la beauté de sa voix de contralto chaude et rocailleuse.

Puis il gagna l’antique cuisine de Griffin’s Keep pour essayer de dénicher de quoi se préparer un café.

* * *

Kelsey foudroya le récepteur du regard comme si Luke Griffin s’y trouvait perché.

Non, mais qu’est-ce que c’était que ce type ? Il s’imaginait visiblement qu’elle allait accourir comme un toutou bien dressé à son premier coup de sifflet ! Quel arrogant !

Tout ranger chez vous n’existait plus. C’était fini, terminé, kaput. Elle était libre ! Libre ! jubila-t-elle en exécutant une pirouette.

Puis elle se rassit et relut la liste de tout ce qu’elle désirait réaliser maintenant qu’elle était maîtresse de sa vie et de son destin.

« Faire une école d’art, voyager, peindre un chef-d’œuvre, se vernir les ongles de pied en mauve, avoir une partie de jambes en l’air torride », avait-elle écrit au feutre rouge.

Fronçant les sourcils, elle raya la dernière ligne puis écrivit au-dessus : « avoir une liaison torride ».

C’était plus romantique. Et plus classe. Surtout avec un grand brun superbe qui la traiterait avec délicatesse, lui offrirait des roses, lui apporterait le petit déjeuner au lit…

Elle n’avait eu aucun prétendant grand, brun et superbe ces dernières années. L’éventail du choix était plutôt restreint à Hadley, pensa-t-elle avec un soupir. Puis elle ajouta à sa liste : « Vacances ».

Seulement, pouvait-elle s’offrir des vacances avant d’avoir vendu la maison ? Elle avait versé presque toutes ses économies à titre de garantie à l’école d’art où elle s’était inscrite.

Deux cent cinquante dollars de l’heure pendant trois jours… Elle était parfaitement capable de faire le compte. Cela faisait six mille dollars.

Le célèbre, le scandaleux Luke Griffin cherchait à l’appâter, se dit-elle avec rage. Il croyait pouvoir l’acheter ! Et il n’avait pas tort, au fond. Décidément, elle en revenait toujours à la question d’argent. Avec six mille dollars, elle pourrait payer ses deux premiers semestres d’études et s’offrir en prime un petit voyage quelque part dans le Sud, au soleil… Luke Griffin ne serait pas en peine pour verser cette somme. Il était multimillionnaire, à en croire Alice, la postière de Hadley…

Vite, elle décrocha le téléphone sans se laisser le temps de changer d’avis.

— Oui, ici Luke Griffin ?

— C’est Kelsey North. Je commence quand ?

— Demain matin à 8 h 30, répondit son interlocuteur. Il n’y a rien dans le garde-manger ici, à part des crottes de souris. Alors si vous carburez au café, apportez-en. Et mettez de vieux vêtements, on n’a pas fait le ménage dans cette maison depuis des mois. A bientôt, mademoiselle North.

* * *

Le lendemain matin, Kelsey choisit sa tenue avec soin. Puis elle prit une boîte d’arabica, un carton de crème, et monta dans sa voiture. Les dix minutes de trajet qui la séparaient de Griffin’s Keep lui donnèrent le temps de rassembler ses idées.

Depuis la mort de Sylvia Griffin, quelques jours plus tôt, les commérages allaient bon train dans le village : Sylvia n’avait pas légué un sou à Luke, son petit-fils. Luke héritait de tout. Il viendrait à son enterrement en limousine. Il était à Hong Kong et arriverait en hélicoptère. Il avait une fortune d’un milliard de dollars. De dix milliards. D’une centaine de milliards…

Un seul élément ne variait jamais : les femmes étaient à ses pieds, et ses maîtresses étaient célèbres pour leur beauté et leur élégance.

Tout en empruntant le petit chemin de traverse dont les fossés étaient encore tapissés de neige, elle se remémora que Luke n’avait pas assisté à l’enterrement de sa grand-mère, en fin de compte. Il n’était arrivé que la veille, au lendemain des obsèques. Pour autant qu’elle sût, il n’avait jamais rendu visite à Sylvia de son vivant, et certes pas au cours de sa brève maladie. Il devait être trop occupé à accroître sa fortune et collectionner les conquêtes, conclut-elle sans indulgence en se garant dans l’allée d’accès de la propriété.

Elle descendit de voiture et pressa la sonnette en cuivre terni.

A travers les étroites fenêtres qui flanquaient la façade, des pas résonnèrent, puis la porte s’ouvrit toute grande.

Elle resta muette d’étonnement.

Luke Griffin portait un jean pas boutonné à la taille, et un T-shirt blanc moulait son torse à l’impressionnante musculature. Il était grand, très grand même, constata-t-elle en se risquant à lever les yeux vers lui. Ses cheveux étaient d’un noir de corbeau, et une barbe naissante ombrait son menton et ses joues. Il possédait des yeux d’un bleu intense, profondément encaissés sous ses sourcils noirs, un nez plein de caractère, des pommettes saillantes, une bouche fermement sculptée et troublante. Etait-il beau ? Les mots qui venaient d’abord à l’esprit étaient plutôt : énergique, hardi, implacable.

— Luke Griffin, énonça-t-il en étouffant un bâillement. Désolé, vous me surprenez au saut du lit. Le décalage horaire…

— Vous m’avez demandé de me présenter à 8 h 30, fit-elle observer, sur la défensive.

— Mouais, dit-il avec un sourire magnifique qui la rendit toute chose. Ça prouve que je prends les pires décisions lorsque je suis surmené. Entrez, que je vous montre ce qu’il y a à faire.

Là-dessus, ses yeux tombèrent sur le paquet qu’elle tenait en main.

— Ne me dites pas que c’est du café ? s’exclama-t-il. Du vrai café ?

— Pur arabica.

— Vous êtes une perle ! fit-il avec ferveur en l’entraînant à l’intérieur du vestibule et en refermant la porte derrière eux.

Comme il la tenait par un coude, elle se retrouva tout près de son torse et perçut son odeur virile. Il dégageait la senteur d’un mâle — très mâle — qui vient de sortir du lit.

« Avoir une partie de jambes en l’air torride », pensa-t-elle.

— Ça ne va pas ? s’enquit-il.

— S-si ! Je me sens très bien !

Il lui décocha un nouveau sourire, aussi éblouissant que le premier.

— Je sais que vous êtes ici pour trier des papiers. Mais si vous pouvez en prime préparer un café buvable dans cette effroyable cuisine, je vous en serai éternellement reconnaissant.

Charmeur, avec ça ! Les commérages ne prêtaient-ils pas à Luke Griffin le don d’ensorceler les plus récalcitrantes ?

— Je peux toujours essayer, concéda-t-elle.

— Je vais me doucher pendant ce temps. Je vous promets d’être tout à fait réveillé lorsque je redescendrai, mademoiselle North.

— Appelez-moi Kelsey. Je préfère.

— Dans ce cas, appelez-moi Luke. Au fait, les cartons à trier sont dans la troisième pièce au fond du couloir.

— Très bien.

La bouche sèche, elle le regarda gravir l’escalier — une envolée de marches en courbe, tout en acajou. Ses pieds nus laissaient leurs empreintes dans la couche de poussière.

« Très bien », c’est tout ce qu’elle trouvait à dire ? « Ressaisis-toi, bon sang ! » s’intima-t-elle. Elle qui ne s’était jamais entichée d’aucun homme, comment allait-elle faire pour ne pas se jeter à la tête de ce type-là ?

La cuisine aux installations démodées sentait le rance et le moisi.

Oubliant un instant Luke Griffin, elle eut un élan de pitié pour la femme très riche qui avait vécu dans cette saleté sordide. Si son petit-fils avait pris la peine de lui rendre visite, il aurait pu engager une femme de ménage, se dit-elle en décrassant dans l’évier l’antique percolateur qu’elle avait déniché. Comment avait-il pu ignorer la vieille femme de son vivant et être si avide d’éplucher ses papiers maintenant qu’elle était morte ? Une telle attitude était impardonnable.

Elle mit le percolateur en route puis jeta un œil à la pièce des archives.

Il y avait là des piles de boîtes rangées de guingois contre les murs, obstruant la lumière qui filtrait par l’étroite fenêtre. Luke Griffin avait-il perdu l’esprit ? Il faudrait des jours et des jours pour passer tout ça en revue !

Rembrunie, elle revint sur ses pas et se mit en devoir de laver deux gobelets à café.

* * *

Luke boutonna son jean et enfila un chandail bleu marine en s’efforçant de se secouer. Pas facile de s’adapter au décalage horaire…

L’apparence de Kelsey North ne remplissait en rien les promesses implicites de sa voix sexy, et elle était aussi chaleureuse qu’une porte de prison, se lamenta-t-il en s’asseyant sur le bord du lit pour enfiler des chaussettes.

Ses cheveux avaient une jolie nuance brun roux, mais elle les avait tirés en chignon comme une duègne. Et son tailleur en tweed brun composé d’une veste informe et d’une longue jupe à pli creux, sa chemise en coton blanc boutonnée jusqu’au col, ses lunettes à monture d’écaille et ses gros souliers lacés formaient un ensemble tout simplement affreux. Comment une femme dotée d’une voix aussi sexy pouvait-elle se vêtir de cette façon hideuse ? Même son fard à lèvres rose pâle n’avait rien de flatteur !

Cependant, elle avait des chevilles plutôt fines…

Il n’avait laissé passer aucun détail, pensa-t-il, ironique envers lui-même. Avait-il inconsciemment espéré que sa personne lui plairait autant que sa voix ? Qu’elle pimenterait par sa présence ces trois jours qui promettaient d’être mortels ?

Eh bien, c’était raté !

Il mit ses chaussures et descendit l’escalier quatre à quatre, alléché par l’odeur.

— Mmm ! Quel café ! fit-il en entrant dans la cuisine. Acceptez-vous de m’épouser ?

Un instant désarçonnée, la jeune femme répondit sans tarder.

— Goûtez-le d’abord.

— C’est inutile. Fixez la date vous-même.

— Le mariage ne figure pas sur ma liste, monsieur Griffin.

— Votre liste ? Oh, oui, au fait… Tout ranger chez vous. C’est forcément une affaire de listes. Par ordre alphabétique, peut-être ? dit-il en portant un mug à ses lèvres. Classez ceci à P comme « paradis », alors.

— Et vous, je vous classe à C comme « charmeur », répliqua-t-elle.

— J’ai comme l’impression que ce n’est pas un compliment.

— L’impression est juste. Je me défie du charme, déclara Kelsey en se servant du café. J’ai jeté un coup d’œil dans une boîte ou deux. Que cherchez-vous, exactement ?

Il la considéra, captant l’accroc à l’ourlet de sa jupe et le crayon qu’elle avait calé sur son oreille.

— T comme « travail », lâcha-t-il. Message reçu.

— A deux cent cinquante dollars de l’heure, vous préférez sans doute ça, non ?

— Votre sens de la répartie ne va pas avec votre tailleur, Kelsey. Il est clair que vous êtes intelligente. Alors, pourquoi vous habillez-vous comme un épouvantail ?

Elle rougit, et pour la première fois il nota l’architecture délicate de ses hautes pommettes sous les épaisses lunettes.

— La façon dont je me vêts ne vous concerne en rien, répondit-elle, tendue.

Songeur, il observa :

— Je n’exige pas que toutes les femmes de ma vie soient belles, ni même jolies. Mais j’attends qu’elles aient du caractère. L’assurance et le flair qui portent une femme à se parer comme si elle était belle.

— Toutes les femmes ? ironisa Kelsey. Je suis sûre qu’elles vous assaillent.

— L’argent est un aphrodisiaque puissant.

— C’est pour en gagner que je suis ici, souligna-t-elle. Alors, consentez à me dire ce que nous recherchons dans cette collection de cartons.

— Ma mère, Rosemary, était la fille de Sylvia Griffin, dit-il avec brusquerie. Nous cherchons ce qui se rapporte à Rosemary. Vous mettrez de côté tout papier portant son nom, sans le lire plus avant.

— Inutile d’être insultant !

— Je ne fais que définir votre travail.

— Je devrais démissionner séance tenante, maugréa Kelsey. Mais pour six mille dollars, je ne peux pas faire la fine bouche. Soit. Si vous voulez bien m’excuser, je m’y mets tout de suite.

Il la regarda sortir de la cuisine en réprimant un soupir. On ne voyait même pas le balancement de ses hanches, sous cette jupe informe ! Mais elle avait décidément des chevilles fines et racées.

Remplissant de nouveau son gobelet de café, il se dit qu’il aurait dû y réfléchir à deux fois avant d’inviter une habitante de la petite ville à mettre le nez dans ses papiers de famille. Comment pourrait-elle repérer ceux qui concernaient sa mère sans les parcourir ? Il était connu pour son sens suraigu de l’intimité — cela rendait même fous les journalistes. Et pourtant, il venait d’engager pour examiner des documents intimes une femme qui n’avait pas sa langue dans sa poche.

« Bravo, Luke, félicitations ! » ironisa-t-il en lui-même en quittant la cuisine.

Kelsey était déjà attablée près de la fenêtre devant une boîte ouverte et une pile de documents.

Il tira jusque dans la pièce la table qui se trouvait dans le vestibule et l’imita.

Trois heures durant, ils œuvrèrent en silence.

* * *

Kelsey fut la première à s’étirer — une raideur due à la tension causée par la présence de Luke plus qu’à la répétitivité de la tâche. Il s’était montré concentré, sombre, guère enclin à la conversation.

— Je n’ai encore rien trouvé, dit-elle. Et vous ?

— Inventaire de meubles, certificats d’actions, listes de courses.

— Il y a un sacré boulot ! reprit-elle en considérant les piles de boîtes.

Luke, qui ne prenait certes aucun plaisir à examiner les papiers de Sylvia Griffin, se leva en déclarant avec brusquerie :

— Je double votre salaire.

— Il n’en est pas question.

— Quand je fais une offre de ce genre, la plupart des gens répondent : « Merci infiniment, monsieur Griffin. »

— Je ne suis pas la plupart des gens !

— Et moi, je vous paierai ce que bon me semble.

— Très bien. Je donnerai le surplus à la S.P.A. Ou à un organisme caritatif pour vieilles dames seules délaissées par leurs petits-fils.

Il fit un pas en avant avec une expression menaçante.

— Avant de recevoir à Hong Kong, il y a trois jours, un télégramme m’annonçant sa mort, je ne savais même pas que j’avais une grand-mère, figuez-vous. Alors, n’essayez pas de me culpabiliser, Kelsey North. Ça ne prend pas.

— V-vous ne saviez pas ?

— Exact.

Curieusement, elle le crut d’emblée.

— Alors, c’est pour ça que vous ne veniez jamais la voir… Et que vous avez été averti trop tard pour assister à son enterrement.

— Ce jour-là, j’étais au Cambodge.

— Pourquoi votre mère ne vous a-t-elle jamais parlé d’elle ?

Il tressaillit, comme si elle venait d’énoncer la question qui le tourmentait.

— Ma déduction est qu’elle a quitté cette maison avant ma naissance, lâcha-t-il évasivement. Ne me dites pas qu’il n’y a pas eu de commérages depuis la mort de Sylvia. Vous pouvez sûrement me donner les détails.

Doucement, elle énonça :

— Ce que j’aie entendu dire, c’est que votre mère est partie d’ici à 17 ans.

— Etait-elle enceinte ? s’enquit-il, incapable de se contenir.

— C’est ce que les gens ont supposé. Pure spéculation, notez bien.

— Il est temps de faire une pause pour déjeuner. Soyez de retour dans une heure.

Elle ne se risqua pas à demander à Luke si sa mère était toujours vivante. Il semblait prêt à lui couper la tête si elle osait seulement ajouter un mot.

Elle passa devant lui pour quitter les lieux, l’esprit en tumulte. Elle lui avait assigné le rôle du méchant. Elle avait eu tort : il avait ignoré l’existence de sa grand-mère.

Demain, elle apporterait des sandwichs pour continuer de travailler à l’heure du repas, se dit-elle. Et ce soir, elle emporterait des boîtes pour les trier à la maison. Plus vite elle aurait terminé ce job, mieux ce serait.

Luke Griffin n’était à ranger ni à la lettre B comme « beau à tomber » ni à S comme « sexy en diable ». Il entrait dans la catégorie D comme « danger ».

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Dates de sortie

Une bouleversante surprise

  • France : 2008-01-17 - Poche (Français)
  • USA : 2007-01-30 - Poche (English)
  • USA : 2012-01-01 (English)

Activité récente

Titres alternatifs

  • The Millionaire's Pregnant Wife - Anglais
  • The Millionaire's Pregnant Wife (Wedlocked! #41) - Anglais
  • The Millionaire's Pregnant Wife (Wedlocked! #71) - Anglais
  • Sogni milionari - Italien
  • Deseo ardiente - Espagnol
  • Παιχνίδια της Μοίρας - Grec

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