Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 483
Membres
1 012 430

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-02T11:26:18+01:00

Pendant qu'il rejoignait son cabinet directorial, Edouard Stoll était aussi satisfait que perplexe. Satisfait parce qu'en bon Suisse de naissance, formé à la première école hôtelière du monde, il sentait que la présence du couple Gonzalez constituait l'une des meilleures « locomotives » de sa grande saison : elle était vraiment étonnante, la deuxième Mme Gonzalez... Son succès personnel, s'ajoutant à la fortune de son époux, serait certainement considérable. Le Tout-Biarritz serait vite amoureux d'elle. Sans pouvoir encore s'expliquer pourquoi, le directeur pressentait qu'aucune femme, même si elle était plus jeune qu'elle, ne pourrait rivaliser avec une telle créature. C'est excellent pour un hôtel de classe d'avoir une cliente de cet ordre : deux, ce serait trop, mais une, c'était très bien. Il n'était pas nécessaire de l'avoir vue longtemps pour comprendre que le milliardaire ait eu envie de changer d'épouse : il y avait un monde entre l'ex et la nouvelle femme ! Et, ce qui ne gâtait rien, malgré son éclat tapageur, la seconde donnait l'impression d'être plus gentille, moins hautaine surtout. Mais quel âge exact pouvait-elle avoir ? C'était très difficile de se prononcer. Il n'était pas question, dans un pareil hôtel et connaissant depuis si longtemps Miguel Gonzalez, de lui demander de faire remplir une fiche à son épouse : c'eût été un manque de tact impardonnable. Mieux valait laisser planer un mystère qui convenait à une blondeur aussi bien organisée.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-02T11:26:08+01:00

L'appartement avait tout pour séduire. I ! était fait d'un vestibule profond — agrémenté de placards suffisamment vastes pour accueillir la garde-robe de Mme Gonzalez qui devait être très importante à en juger par le nombre des valises extraites du coffre de la Mercedes — et précédant un salon de chaque côté duquel se trouvait une chambre à coucher. Celle de droite était destinée au couple. Se conformant aux instructions données par son client dans la lettre de réservation, Stoll avait fait remplacer les deux lits jumeaux — que Miguel Gonzalez avait cependant appréciés pendant les cinq années où il était venu avec sa précédente épouse — par un grand lit, unique : n'était-ce pas là une exigence normale chez un homme qui n'était encore qu'un remarié de fraîche date ? Et, maintenant qu'il l'avait vue, le directeur était convaincu que la deuxième Mme Gonzalez ne devait pas être femme à apprécier la solitude nocturne. La chambre de gauche serait celle réservée à Rafaëlito et à Fräulein Dorothée : un petit lit y avait été installé pour l'enfant à côté de celui de la gouvernante. Chacune des chambres avait sa salle de bains : de merveilleuses salles de bains, n'ayant rien de celles, exiguës, des hôtels trop modernes. Toutes les fenêtres de la « suite » donnaient directement sur l'Océan. Elles permettaient d'apercevoir sur la gauche la plage et la ville de Biarritz, déjà illuminées à cette heure, s'étalant en un immense arc-en-ciel derrière lequel se profilait, au second plan, le célèbre Rocher de la Vierge. A droite, on entrevoyait l'embouchure de l'Adour devant laquelle les cargos attendaient que la marée fût haute et la barre franchissable pour pénétrer dans le chenal qui leur permettrait de remonter jusqu'à Bayonne. La soirée avait cette douceur tempérée, débarrassée de chaleur lourde, qui est l'un des grands privilèges de la côte basque : l'océan, qui pourtant sait avoir dans le golfe de Gascogne des sautes d'humeur terribles, était calme, scintillant jusqu'à l'horizon. La nuit s'annonçait bienfaisante et magicienne d'étoiles.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-02T11:26:00+01:00

Enfin, Dominique Gonzalez savait s'habiller : n'est-ce pas là l'une de ces qualités essentielles de la femme qu'un œil exercé découvre dès la première fois où il la voit ? La veste et le pantalon de chantoung blanc étaient indiqués pour le voyage qu'elle venait de faire. Le foulard vert, le sac, les gants et les souliers beiges s'harmonisaient avec le blanc pour rehausser encore la blondeur. Il n'y avait pas la moindre faute de goût. Par contre, la façon dont Rafaëlito était vêtu apportait une sensation de malaise indéfinissable : au lieu de l'être avec simplicité, comme le sont les petits garçons d'aujourd'hui, l'enfant semblait échappé d'un tableau de Gainsborough : paré — avec deux siècles de retard — d'un costume de velours grenat dont le haut, largement échancré, était bordé d'une collerette de dentelle, il ne portait pas de culottes courtes, mais déjà un pantalon long, de même tissu, retombant sur des escarpins vernis noir. A hauteur de la taille, un large foulard de soie blanche, dont les pans retombaient le long de la jambe gauche, tenait lieu de ceinture. Et les boucles brunes, trop longues pour un garçon — même si elles ajoutaient à sa grâce enfantine — parachevaient le doute : était-ce un garçon ? était-ce une fille ? De toute façon, l'ensemble était désuet et prétentieux, ne cadrant pas avec la Mercedes, avec la saison et surtout avec l'époque. Stoll pensa : « On aurait voulu ridiculiser ce bambin que l'on n'aurait pas fait mieux ! » On sentait que Rafaëlito lui-même, malgré son inexpérience, se sentait gêné de ne pas ressembler à tous ceux de son âge. C'était un enfant-poupée, trop apprêté, costumé comme pour une descente de calèche au temps où l'impératrice Eugénie régnait en ces lieux. C'était d'autant plus incompréhensible qu'il était facile de mesurer les efforts de la maman pour donner l'impression d'être encore une très jeune femme, alors qu'une observation plus poussée permettait de deviner qu'elle atteignait une trentaine alertement portée et s'harmonisant on ne peut mieux avec les tempes grisonnantes de l'époux pour offrir aux regards des tiers un régal assez rare : la vision d'un couple. Le directeur savait depuis longtemps que, s'il arrive souvent que l'on jalouse un homme ou une femme, la seule envie qui fasse mal est celle d'un couple bien assorti. Miguel était encore bel homme et Dominique rayonnante; seul le fruit de leurs amours n'était pas à l'unisson. Fallait-il en rendre responsables les parents ou cette gouvernante à l'apparence sévère et revêche, qui se tenait, raide et compassée, un peu en arrière, et dont le regard d'acier pesait sans cesse sur les moindres agissements de l'enfant ? Elle lui dit d'ailleurs dans un français guttural et appliqué :

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-02T11:25:30+01:00

II y avait longtemps que « Monsieur Stoll » n'avait connu une pareille sensation de satisfaction intime. Un appel téléphonique venait de l'informer que la voiture de M. et Mme Gonzalez arrivait : il était 19 h 45.

Edouard Stoll bondit hors de son bureau directorial pour s'engouffrer dans un couloir et courir jusqu'au vestibule, où il sut retrouver une allure plus en harmonie avec ses très dignes fonctions, avant d'atteindre le perron devant lequel stationnait une longue, une très longue Mercedes 600. Les portières en avaient déjà été ouvertes par une escouade de grooms galonnés tandis que la brigade des bagagistes s'affairait devant l'immense coffre arrière — bourré de bagages prestigieux — que venait d'ouvrir un chauffeur stylé.

La rapidité de sa course n'avait pas empêché Edouard Stoll de penser, une fois de plus, à l'importance capitale que représentait une telle arrivée pour l'illustre établissement dont il assurait, avec une rare compétence, les destinées depuis quelques années déjà... Ne dirigeait-il pas l'un des tout derniers palaces authentiques existant encore en Europe : l'ancienne villa d'été de l'impératrice Eugénie à Biarritz transformée, par la grâce d'une municipalité aussi avisée qu'accueillante, en Hôtel du Palais ?

Afficher en entier
Extrait ajouté par coucougi 2013-02-02T15:30:13+01:00

- Tu as montré ce soir que tu avais beaucoup de cran, Dodo... Seulement, j'ai un peu peur : ne crois-tu pas que tu vas commettre une erreur en t'exhibant, toi aussi, chez SANDRINE ? Ce strip-tease, je suis sûr que tu le feras mieux que n'importe lequel de ses pensionnaires et que tu remporteras même un succès fantastique ! Mais cette décision n'est-elle pas à l'inverse de tout ce que ta mère souhaitait pour toi et de ce pourquoi elle s'est tellement sacrifiée depuis que tu es venu au monde ?

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode