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— Comment arrives-tu à dire simplement ces trucs ?

— Qu’est-ce que tu veux dire ? Comment j’arrive à dire des conneries sans y penser. Sais pas. Je le fais, c’est tout. Ce n’est pas difficile, tu devrais essayer parfois.

— OK dit Riley, puis il dit : Je t’aime.

Ils se regardèrent pendant que le candidat de l’émission choisissait les lettres pour le round final. La musique emblématique se mit en route et ils se sourirent. 

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— Je te suce si tu me rapportes un truc de McDonalds, cria Ethan lorsque Riley referma la porte de l’appartement pour partir courir.

Leur voisin de palier, un très vieil homme qui portait un chapeau à large bord, fronça ses sourcils broussailleux vers Riley.

— Le gamin doit vraiment avoir envie d’un cheeseburger, dit-il sans inflexion.

— En effet, acquiesça Riley en s’étouffant de rire. 

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— Voilà. Nous sommes nus. Allons sous la douche.

Ils ne regardaient surtout pas au-dessous de la ceinture, mais Ethan fut le premier à se tourner et à se diriger vers la salle de bain comme s’il partait à la guerre.

— Si tu me donnes une tape sur le cul, je te colle un coup de poing dans le ventre et un coup de pied dans les couilles, dit-il en allant faire couler l’eau. J’aime les douches chaudes. Ça te va ? 

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Riley parcourut son appartement du regard, qui était agréable, propre et calme. Comme il l’avait toujours été, sauf lorsqu’Ethan était resté quelques semaines au printemps dernier. Il était bruyant et désordonné, et il envahissait toujours l’espace de Riley. Il laissait des canettes de Pepsi à moitié vides partout, buvait des whiskies aux noms douteux et fumait comme une cheminée.

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Riley était à moitié endormi lorsqu’il entendit que quelqu’un essayait d’ouvrir sa porte.

En temps normal, cela l’aurait inquiété. Mais la porte n’était pas verrouillée, et la personne qui essayait d’entrer avait tellement de mal qu’elle devait être ivre. Cela voulait dire que cela ne pouvait être que son colocataire. Quelque chose avait visiblement tracassé Ethan toute la soirée.

Riley savait aussi ce que c’était.

(...)

Ethan ouvrit enfin la porte. Il se tenait sur le seuil de la porte, sa silhouette dessinée par la lumière du couloir.

- Riley, je ne veux pas être ce mec.

- D'accord, dit Riley, le cœur battant et l’estomac retourné de façon peu plaisante. Quel mec ?

Il connaissait déjà la réponse. Le mec qui vit sur le dos de ses amis riches.

- Le mec hypocrite.

Attendez. Cela n’avait pas de sens.

- Tu n’es pas hypocrite, Ethan.

- Peut-être que si. Je ne veux pas l’être, mais ce serait possible.

Ethan entra dans sa chambre.

- Je dois en être certain. D'accord ?

Riley ne pouvait rien dire parce qu’il n’avait aucune idée de la réponse appropriée à donner à son colocataire qui grimpa sur son lit. Puis sur lui.

- Ethan ?

- Oui.

Ethan était imprégné de la sincérité du whisky et le regardait dans l’obscurité, le visage penché au-dessus de celui de Riley.

- Est-ce que je peux simplement m’en assurer ? C’est important.

Riley hocha la tête parce qu’il ne savait pas quoi faire d’autre.

- Bien sûr.

Ethan se pencha et l’embrassa.

Oh. Le cerveau de Riley se transforma comme si c’était un match et qu’il était face à un attaquant fonçant sur la glace lors d’une échappée. Je suppose que ce n’est pas au sujet des chèques.

Riley avait pris son pied de nombreuses fois en pensant à Ethan, mais, pour une raison inconnue, ses fantasmes n’incluaient jamais de l’embrasser. Ce qui allait définitivement changer parce qu’il aimait ça. Énormément. Surtout lorsqu’il bougea et qu’il fit basculer Ethan pour qu’il soit sous lui et que Riley puisse l’empêcher de remuer autant. C’était beaucoup plus facile de l’embrasser de cette façon.

Ce n’était pas très différent qu’avec une fille, sauf qu’Ethan était tendu et nerveux, tout en muscles et en angles, au lieu de courbes et de douceur. Et Riley l’embrassait comme s’il essayait de lui faire comprendre quelque chose. À quel sujet, il n’en était pas certain.

Ethan l’embrassa en retour, et Riley sentit qu’il commençait doucement à se détendre. C’était un instant surréaliste, exactement comme il l’avait fantasmé – faisant retomber la pression d’Ethan. Sauf que c’était d’habitude par une fellation et pas par un baiser, mais Riley s’adaptait facilement.

- Tu te sens mieux maintenant ? demanda Riley, la voix rauque.

- Oui, dit Ethan, d’une voix qui semblait mal assurée.

Il semblait vouloir dire quelque chose, mais il n’en fit rien.

Riley, non plus. Il resta ainsi un peu plus longtemps puis se déplaça afin qu’Ethan puisse se relever. Ce dernier resta allongé sur le dos quelques instants, puis il se leva avec précaution, sortit de la chambre et ferma la porte derrière lui en silence.

Riley n’avait aucune idée de ce qui venait de se passer, mais Ethan semblait aller mieux quand il partit. Donc, c’était déjà ça.

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