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Extrait ajouté par anonyme 2019-10-24T19:28:08+02:00

Elle ne parvenait pas à dormir. Ne trouvant rien à regarder à la télévision, elle se rabattit malgré elle sur Les Chefs-d’œuvre du fantastique américain, une anthologie tirée de la bibliothèque de Harry. Parcourant la table des matières, elle tomba sur un titre qu’elle ne reconnut que trop bien : « Le molosse », par H. P. Lovecraft. Elle savait qu’elle aurait dû ranger le livre, mais elle ne put s’empêcher de relire cette nouvelle pour la première fois depuis 1968. Cette fois, un passage en particulier attira son attention :

Notre demeure isolée paraissait habitée par un être maléfique dont la nature nous échappait et, chaque nuit, les aboiements démoniaques se faisaient entendre de plus en plus fort sur la lande venteuse. Le 29 octobre, dans la terre meuble sous la fenêtre de la bibliothèque, nous découvrîmes une série d’empreintes absolument indescriptibles

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Extrait ajouté par anonyme 2019-10-24T19:26:56+02:00

Il rapporta à la maison des bombes de fausses toiles d’araignées, de petites boîtes d’insectes factices et des dents de vampire en plastique. Tout cet attirail pour Halloween s’accumula d’abord au garage, avant de déborder sur la cuisine, où Margaret avait installé sa machine à coudre sur la table. Elle ne s’en était jamais autant servie. Sa mère lui avait appris, mais en lui faisant comprendre qu’une tâche aussi « indigne » d’elle constituait un savoir à n’exploiter qu’en cas d’urgence (un accroc dans un chemisier pendant les vacances, par exemple, ou une pauvreté extrême). Surprise et ravie, Margaret découvrit qu’elle possédait de réelles dispositions, ses premiers costumes rendant aussi bien voire mieux que les patrons de la mercerie.

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Extrait ajouté par anonyme 2019-10-24T19:26:20+02:00

« Qu’est-ce qui ne va pas ? cria Harry par-dessus ce boucan. Qu’est-ce qu’il y a ? » Il s’assit au bord du lit et prit le visage de sa fille entre ses mains. Les yeux d’Eunice rappelèrent à Margaret ceux de Harry pendant sa crise lors de l’anniversaire. Une lueur sauvage, pas tout à fait humaine.

Eunice ouvrit et ferma la bouche plusieurs fois, puis elle pointa du doigt la fenêtre qui donnait sur le jardin, de l’autre côté de la pièce.

« J’ai vu un homme.

— Quoi ? dit Margaret.

— Putain », jura Harry qui sortit en bousculant Margaret d’un coup d’épaule. À ce moment-là, Sydney émergea de sa propre chambre, l’air perplexe et les cheveux en bataille.

« Qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-elle.

— Rien, ma puce, va te coucher. Harry, attends », lança Margaret après lui. Et s’il y avait réellement quelqu’un dans le jardin ? Harry était pieds nus et sans arme.

« Je ne retourne pas au lit tant que quelqu’un ne m’aura pas expliqué ce qui se passe », insista Sydney.

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Extrait ajouté par anonyme 2019-10-24T19:25:20+02:00

« Pour l’instant, on a quelques trucs effrayants, mais ça manque de cohérence. Ce qu’il faut, c’est choisir une idée maîtresse, qui fiche la frousse, et organiser tous les autres petits frissons autour. » Il tapota sa gomme sur les feuilles. « Je verrais bien un cimetière. On peut fabriquer de fausses pierres tombales et une clôture noire pointue devant la maison et ensuite, dans le jardin de derrière, construire une tombe. Chaque pièce serait un caveau ou une crypte d’un genre différent. Peut-être un tombeau égyptien avec une momie ; une de ces sépultures, comme on en croise en Louisiane, au-dessus du sol…

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Extrait ajouté par anonyme 2019-10-24T19:24:35+02:00

Une maison hantée. Margaret y associait cette créature-loup aux yeux orange aperçue à la fin de la visite de la Maison de la Peur. Enveloppée dans une cape rouge, elle avait pointé Margaret du doigt, comme si elle jetait son dévolu sur elle, juste avant que Harry la propulse dans le toboggan. Elle l’avait déjà vue une première fois, derrière la vitre, avant son hallucination dans la voiture de Pierce Lombard, quand des insectes avaient surgi du front du jeune homme. Elle n’en avait jamais discuté avec Harry. Tout comme elle ne lui avait pas parlé de ses rêves peuplés de hurlements, de loups et de bébés étranges. Le moment semblait mal choisi à présent.

« Alors, explique-moi, dit-elle, serrant sa main plus fort. Comment la construction d’une maison hantée dans notre jardin va-t-elle changer quoi que ce soit ?

— Je n’en suis pas certain, répondit-il. Mais ça paraît important. J’ai l’impression que ça m’aidera à comprendre la suite. »

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Extrait ajouté par anonyme 2019-10-24T19:22:56+02:00

Il se frotta la nuque. « Je constate que vous êtes amateurs de fantastique et d’horreur », observa-t-il en désignant la bibliothèque contre le mur du fond. Sur les étagères s’entassaient de nombreux ouvrages signés Stephen King, Angela Carter, Peter Straub, Shirley Jackson, William Peter Blatty, Ira Levin, James Herbert, Ramsey Campbell, Thomas Tryon et, bien sûr, H. P. Lovecraft.

« Et encore, vous n’avez pas vu ce qui est au garde-meuble », répondit Margaret. Ils louaient un box chez U-Haul dans le centre-ville, où ils entreposaient des cartons de vieux bouquins de poche, de pulps et de comics. Harry n’avait accepté de se séparer physiquement de sa chère collection qu’à contrecœur, mais la place leur manquait pour l’instant.

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Extrait ajouté par anonyme 2019-10-24T19:20:23+02:00

À l’angle d’une rue, ils s’arrêtèrent devant un bâtiment à tourelles de deux étages. LA MAISON DE LA PEUR ! annonçait une pancarte plantée dans le jardin. Les visiteurs faisaient la queue le long du trottoir, jusqu’au perron.

« Quel est cet endroit ? » voulut savoir Margaret.

En 1968, le Manoir hanté de Disneyland n’ouvrirait qu’un an plus tard, déclenchant la prolifération d’attractions similaires dans tout le pays. Ne disposant d’aucun raccourci culturel commode, Harry s’était rabattu sur l’équivalent le plus proche.

« C’est comparable à un palais du rire dans une fête foraine, ou à un train fantôme, expliqua-t-il, alors qu’il cherchait à se garer. Mais là, comme c’est une “vraie” maison hantée, c’est censé être très réaliste. » Il se pencha devant elle pour sortir un journal plié dans la boîte à gants.

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Extrait ajouté par anonyme 2019-10-24T19:19:30+02:00

Margaret passa une nuit blanche pour terminer La Tombe, comme si les génies, les fous et les horreurs quasi indescriptibles qui peuplaient ces récits pouvaient l’aider à comprendre le curieux jeune homme désœuvré avec qui elle avait partagé un baiser au goût d’oignon.

Elle n’en tira rien. Harry ne ressemblait ni à un fou ni à un monstre, et sans vouloir le vexer, pas à un génie non plus. En revanche, il avait visiblement un penchant pour le macabre et, au vu de cette prose aride et tarabiscotée, une endurance extraordinaire. Lovecraft lui parut presque illisible. Ses « personnages » n’avaient d’existence que sur la page et dans la mesure où l’auteur leur avait attribué un nom : jamais ils n’évoluaient ni n’entraient en interaction, comme des humains l’auraient fait. Dès qu’ils prenaient la parole, ils s’exprimaient à la manière de manuels scolaires anthropomorphisés venus de dimensions parallèles. La plupart des histoires semblaient tourner autour du thème de l’exploration d’une ruine ancienne, racontée par le seul survivant, devenu fou après avoir compris que les vestiges en question continuaient peut-être d’abriter une abomination primordiale quelconque. La langue, très chargée et truffée d’adjectifs, ne parvenait pas à approcher l’horreur terrifiante et l’effroi qui suintaient des illustrations de Visions de Cthulhu.

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Extrait ajouté par anonyme 2019-10-24T19:19:08+02:00

Elle se retourna. Harry courait dans sa direction, un objet serré dans sa main. Il s’arrêta à une trentaine de centimètres d’elle et lui tendit un livre de poche au dos crevassé : La Tombe et autres nouvelles, par H. P. Lovecraft. Le nom de l’auteur et le titre apparaissaient en blanc sur fond noir ; sur la couverture, des insectes rouges sortaient en masse du front d’un homme fendu en son milieu, depuis l’emplacement où aurait dû se trouver son cerveau.

« Pour te faire une idée, expliqua Harry. Ma mère me l’a offert pour mes treize ans. »

Margaret accepta le livre. « D’accord, ça semble prometteur… » Il la coupa en comblant la distance qui les séparait pour saisir son visage entre ses mains et l’embrasser. Margaret n’eut pas le temps de réagir. Il regagna sa voiture en courant, tandis qu’elle montait les marches du perron dans un état second. Alors qu’elle fouillait dans son sac à la recherche de ses clés, elle regretta de ne pas avoir commandé un burger sans oignons.

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Extrait ajouté par anonyme 2019-10-24T19:18:22+02:00

« Bonjour, Margaret, la salua-t-il en souriant. Je cherche des bouquins de Philip Roth… » Comme elle ne lui rendait pas son sourire, il ajouta : « Qu’est-ce qui se passe ?

— Tu sais lire ? Tu comprends la signification des mots ? Ou est-ce que tu te contentes de tourner les pages en prenant l’air intelligent ?

— Je sais lire.

— Alors, fais-moi plaisir… » Elle arracha l’affichette Merci de ne pas lire dans les rayons accrochée au-dessus de sa tête et voulut la jeter dans sa direction. Mais, trop légère, elle tourbillonna entre eux comme une feuille morte, voltigeant avec indolence. Harry la regarda toucher le sol avant de lever les yeux vers Margaret.

« Oui, Margaret ? demanda-t-il.

— Fais-moi plaisir… tu… tu… tu as lu ce fichu bouquin, alors achète-le ! » Elle l’attrapa par l’épaule. « Debout. »

Peut-être surpris par la violence de sa colère, Harry s’exécuta et se laissa escorter hors du rayon science-fiction, son livre toujours ouvert entre les mains.

« Harry a trouvé son bonheur », annonça Margaret à Mme Johnson en le poussant vers la caisse.

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