Extraits

1818

— Rustuss Groon ? Honnêtement, j’aimerais mieux me jeter dans la Tamise plutôt que de faire appel au plus impitoyable des usuriers de Londres.

Le comte demeura silencieux. Après un long silence, sir Anthony demanda :

— Il doit bien vous rester quelque chose à vendre ?

— J’ai déjà vendu tout ce que je pouvais. L’argent a servi à payer les honoraires des médecins, quand ma mère était si malade. Maintenant, je riai plus le droit de toucher à quoi que ce soit, car tout figure sur la liste de ce que je suis censé transmettre au fils que je n’aurai jamais.

— Pourquoi n’auriez-vous pas d’enfants ?

Le comte laissa échapper un rire sans joie.

— Quelle jeune fille accepterait d’épouser un homme ruiné ?

— Vous possédez un grand nom, un beau titre…

En guise de réponse, Garth d’lnchester se contenta de hausser les épaules.

— Et un immense domaine, ajouta sir Anthony.

— Mes terres sont presque toutes en friche.

Avec un rire sans joie, il ajouta :

— Même si je pouvais les faire labourer, je n’aurais pas de quoi acheter des semences.