Extraits

“What's your name?"

"A.A.Winters."

"What, that's your name?"

"Yes," I said impatiently, "that's my name."

"That's what people call you?"

"Like in bed, or whatever? They call you A.A.Winters?"

I met his eyes. "No, in bed they call me God."

He laughed again, the same uninhibited cackle. "Like it”

En sécurité, loin de la vitrine du magasin, je m’appuyai contre un mur, haletant légèrement, serrant la carte dans une main en sueur.

Ce serait vraiment le mauvais moment pour avoir une crise de panique.

Contrairement à la myriade de bons moments pour avoir une crise de panique.

— Alors, qu’est-ce t’as fait aujourd’hui ? s’enquit-il en coupant quelque chose.

Eh bien, Darian, j’ai passé la matinée à me faire du souci parce que je devais aller faire des courses, le début de l’après-midi à me préparer mentalement à faire les courses et le reste de l’après-midi à faire quasiment une crise de panique humiliante au milieu de Sainsbury’s. Ce qui m’a juste laissé assez de temps pour me reprendre et effacer la folie de mon appartement avant ton arrivée.

— Oh, des trucs et d’autres, répondis-je à voix haute.

Je fermai les yeux, ajoutant de l’obscurité à l’obscurité et le désir se déroula comme les voiles d’un navire fantôme. Cela pouvait être mon univers. Ce monde paumé, délimité par ma peau et mon souffle, où rien n’avait d’importance à part les deux corps qui bougeaient en même temps. Le passé et l’avenir devenaient hors sujet grâce à la beauté du maintenant, la somme de moi-même transformé dans l’instant. Oh, y avait-il déjà eu une définition plus séduisante de la folie ? Derrière mes paupières, je le vis danser dans des spirales de lumière colorée, d’émeraude, de bleu, de violet étincelant, l’entourant comme les ailes d’un ange électrique.

Environ dix minutes plus tard, j’étais bronzé, brillant, j’avais une banane, mes cils étaient recourbés et je portais de l’eye-liner. Mais qu’est-ce que j’avais foutu ? Je regardai fixement le reflet d’un inconnu dans le miroir. Pour être honnête, c’était horrible. Ce n’était simplement pas moi.

- Cette cravate peut dire deux choses. Soit : « je suis un connard » soit « je suis un malade mental » et, bien que je sois les deux, je n’ai aucune envie de le démontrer.

Curieusement, entre l’expression de ma détermination à ne pas porter la cravate et le moment où je quittai la maison, je finis par porter ladite cravate.

Cette créature était ridicule. Un pirate grossier et scintillant, avec tous ces bijoux et son faux bronzage, une lueur dorée à ses oreilles, ses doigts et autour de ses poignets. Ses cheveux foncés étincelaient à cause du gel et ils avaient été minutieusement tirés en une banane qui défiait le bon goût, la raison et la gravité. Et je ne pouvais arrêter de le regarder.

Niall tapotait le volant dans un rythme tendu. Il me connaissait depuis l’université, à l’époque où j’étais différent. Nous avions été amis, amants, partenaires et maintenant ça. Pèlerin et fardeau.

— Je suis désolé, tentai-je à nouveau.

— Ash, reprit-elle, est-ce que tu m’as appelée parce que je suis la seule personne avec un vagin que tu connaisses ?

— Euh…

— Parce que tu sais qu’on n’a pas besoin d’un vagin pour préparer une salade, n’est-ce pas ? En fait, je sais de source sûre que des salades sont constamment préparées sans vagin.

— Est-ce que tu peux arrêter de répéter vagin encore et encore ? Ça me fait peur.

— Ça te sert de leçon pour ton sexisme. Vagin.