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Une femme à séduire



Description ajoutée par anonyme 2011-09-30T15:33:58+02:00

Résumé

Millie est bien la dernière personne que Leandro Demetrios s'attendait à trouver chez lui au beau milieu de la nuit. Depuis leur violente rupture, des mois plus tôt, et après les horribles accusations dont elle l'a accablé, il n'a eu aucune nouvelle de son épouse et, bien trop blessé dans son orgueil, il s'est interdit de tenter de la retrouver. Mais, maintenant qu'elle est revenue, tout a changé, et malgré le mépris qu'elle semble encore nourrir à son égard, Leandro est bien décidé à donner une chance à leur mariage et à la retenir coûte que coûte...

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Classement en biblio - 19 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Underworld 2020-03-12T16:52:29+01:00

** Extrait offert par Sarah Morgan **

1.

Ecartant les photographes qui les attendaient sous la pluie, Leandro Demetrios fit entrer la jeune femme chez lui et refermera la porte derrière eux.

– Tu as vu leurs têtes ? Tu leur as fait peur !

L'excitation pointait dans sa voix. Comme Leandro traitait sa remarque par le mépris, elle enchaîna :

– Tu es beaucoup plus efficace que mes gardes du corps. Et aussi musclé qu’eux…, se réjouit-elle en laissant sa main aux ongles rouge vif descendre le long de son épaule. Mais pourquoi ne pas passer par la porte du jardin, tout simplement ?

– Je refuse de me cacher pour rentrer chez moi, répliqua Leandro. Et tu es ravie d’être vue avec moi, n’est-ce pas ?

– Ça, nous avons été vus ! Demain, toute la presse racontera comment tu tiens les paparazzi à distance.

– Je ne lis que les pages financières.

– Précisément celles que je ne lis pas. Je ne sais faire qu’une chose avec l’argent – le dépenser, soupira-t-elle. Toi, en revanche, tu en amasses à la pelle… Mais qu’est-ce que tu as ? Pourquoi cet air maussade ? Allons, souris-moi… Je ne suis à Londres que pour vingt-quatre heures, profites-en.

Elle baissa les cils de façon provocante.

– Mon Leandro, si beau, si sexy, mon milliardaire grec à moi…, minauda-t-elle. Maintenant que nous sommes enfin seuls, qu’allons-nous bien pouvoir faire de notre soirée ?

Leandro ôta sa veste et la posa négligemment sur le dossier d’une chaise.

– Si tu n’es pas sûre d’aimer la réponse, tu peux partir tout de suite.

Elle éclata d’un rire profond, séducteur.

– Personne ne me parle comme ça, tu sais ! Mais ça me plaît. C'est très… excitant. Le fait que je sois une star internationale ne t’impressionne absolument pas.

Elle passa le bout de sa langue sur ses lèvres rouge cerise.

– Mais si je te souhaitais une bonne nuit et que je rentrais à mon hôtel, là, maintenant, comment réagirais-tu ?

– Je te laisserais partir, répondit Leandro en envoyant sa cravate rejoindre sa veste.

Puis il la regarda enfin dans les yeux.

– Nous savons tous les deux que tu n’as pas l’intention de t’en aller. Tu désires la même chose que moi, alors cesse cette petite comédie et monte au premier. Ma chambre est au bout du couloir, dernière porte sur la gauche.

– Quel macho ! s’exclama-t-elle en se collant à lui, extasiée. D’après le sondage de la semaine dernière, tu es le play-boy le plus sexy du monde. Je commence à le croire.

Las de cette conversation, Leandro referma une main sur son poignet minuscule et l’entraîna vers l’escalier. Elle laissa échapper un petit cri ravi.

– Tu te moques vraiment de ce que les gens pensent de toi, n’est-ce pas ? C'est ce qui fait ton charme. Mais il y a quelque chose de spécial entre nous, je le sens.

Elle le devançait maintenant, balançant lentement les hanches, de la démarche qu’elle avait dû mettre au point pour les caméras se dit Leandro.

– Cela s’appelle le désir, répondit-il d’une voix rauque.

Elle se retourna avec un regard de défi.

– As-tu déjà eu une relation sérieuse avec une femme ? J’ai entendu dire que tu avais été marié pendant une courte période.

Leandro s’immobilisa. Une très courte période, songea-t-il.

– En ce moment, j’apprécie plutôt le changement.

– Chéri, avec moi, tu vas en avoir, dit-elle de la voix douce et voilée qui lui rapportait des millions de dollars. Je meurs d’envie de découvrir si ce qu’on dit de toi est vrai. Tu es aussi méchant garçon que tes conquêtes le racontent ?

– Aussi méchant qu’elles. Ne t’en fais pas, tu ne vas pas être déçue.

– Eh bien allons-y, dit-elle avec un petit rire.

Regardant enfin autour d’elle, elle ne put retenir une exclamation.

– Tous ces tableaux ! Il paraît que ce sont de bons placements. Quand ils sont authentiques. Et ils le sont, n’est-ce pas ? J’ai horreur du faux.

– Bien sûr, approuva Leandro en la contemplant d’un œil sardonique.

A son avis, cette femme était à quatre-vingt-dix pour cent fausse. Elle ne savait même plus être elle-même, il l’avait remarqué au cours du peu de temps qu’ils avaient passé ensemble.

Et cela lui convenait tout à fait. Plus elle était creuse, mieux c’était. Au moins, il savait à qui il avait affaire.

– Oh, mon Dieu ! Il n’y a que toi pour placer une peinture de femme nue à un endroit pareil.

Elle contemplait l’immense toile en haut de l’escalier et plissa le nez d’un air désapprobateur.

– Tu ne la trouves pas un peu grasse ? C'est un choix étrange pour un homme qui apprécie la beauté.

Leandro leva les yeux vers le chef-d’œuvre de la Renaissance tout juste rentré d’une exposition à l’étranger.

– A cette époque, avoir des formes était à la mode.

Après lui avoir adressé un regard d’incompréhension totale, l’actrice s’approcha du tableau. Leandro resserra ses doigts autour de son poignet.

– Ne le touche surtout pas. Sinon, la police est là dans deux minutes.

– Il a tant de valeur que ça ? demanda-t-elle en se tournant vers lui, les yeux brillants. Tu es riche et puissant, je le sais bien. Mais pourquoi est-ce si excitant ? Ce n’est pas comme si ta richesse m’importait.

– Evidemment qu’elle ne t’importe pas, rétorqua Leandro d’un ton sec en l’entraînant vers sa chambre.

Elle croyait accorder un véritable privilège à ses amants, songea-t-il avec cynisme. Par conséquent, elle trouvait simplement normal d’avoir une récompense pour les précieux moments qu’elle daignait passer avec eux.

Avant d’arriver à la porte, elle lui passa les bras autour du cou.

– Te rends-tu compte que nous avons dîné trois fois ensemble et que tu ne m’as jamais rien dit sur toi ?

– Te rends-tu compte que nous avons dîné trois fois ensemble et que tu n’as jamais rien mangé ? riposta Leandro.

Ils avaient enfin atteint sa chambre. Du pied, Leandro referma la porte. Puis, tandis qu’elle retenait son souffle, il fit coulisser la fermeture Eclair de sa robe.

– Tu ne t’embarrasses pas de préliminaires, hein ?

– Disons que j’en ai assez des préliminaires verbaux, répondit Leandro en faisant rapidement glisser la robe sur ses épaules.

Elle frissonna délicieusement.

– Et tu n’es pas du genre à t’excuser. Froid, impitoyable, énergique…

– Tu parles de moi ou de toi ? demanda-t-il en détachant le clip en diamants qui retenait ses cheveux.

– Je te parie que tu n’as jamais regretté une seule chose de ta vie, méchant garçon.

Tout en souriant, elle lui passa un doigt sur les lèvres.

– Dis-moi quelque chose de personnel sur toi. Juste une chose. Par exemple… on raconte que tu es le père de ce bébé. Est-ce vrai ? Tous les journaux en parlent.

– Les mêmes qui te soupçonnent d’être lesbienne ? riposta-t-il pour masquer la tension soudaine qui s’était emparée de lui.

– Tu oublies un détail : mes avocats ont fait publier un démenti. Tu n’en as rien fait.

– Je ne me justifie devant personne, et je n’ai pas d’explication à donner.

– Cela signifie-t-il que cet enfant n’est pas de toi ? demanda-t-elle en baissant les cils. Ou est-ce que simplement tu n’en sais rien, espèce de don Juan ? Allez, confie-moi quelque chose.

– Tu y tiens vraiment ?

Leandro acheva de faire glisser sa robe sur ses hanches. Il posa sa bouche sur son cou.

– Donne-moi ton corps, mais surtout pas ton cœur. Car je le mettrais en pièces. Souviens-toi de cela, agape mou.

Sous la caresse de sa langue, l’actrice poussa un petit cri, avant de renverser la tête en arrière avec un gémissement.

– Si tu cherches à me faire peur, c’est raté. J’aime qu’un homme sache être un homme, un vrai. Surtout quand il possède aussi un côté sensible.

– Je n’ai pas de côté sensible, fit durement Leandro. Je me fiche de quiconque et de tout. Je te promets du sexe comme tu n’en as jamais eu, mais rien d’autre. Si c’est une histoire d’amour que tu cherches, tu t’es trompée de personne.

– Les histoires d’amour, c’est bon pour le cinéma. C'est mon boulot. J’en ai ma dose dans la journée. Le soir, je préfère vivre l’instant.

Se lovant contre lui, elle leva la main pour lui caresser la joue.

– Je devrais te demander de te raser avant de me toucher. Mais cela te donne l’air encore plus viril, et j’aime ça. Tu es vraiment très beau, Leandro, murmura-t-elle contre ses lèvres. Mon dernier amant était un peu hésitant, perdu. J’ai comme l’impression que tu ne souffres pas du même problème.

– J’ai toujours eu un très bon sens de l’orientation, c’est vrai, répliqua Leandro en plaquant la jeune femme contre la porte.

– Oh, oui, oui…, fit-elle sur un ton qui ne laissait aucun doute quant à son consentement.

Elle ouvrit la chemise de Leandro si violemment que quelques boutons valsèrent, puis la fit glisser sur le plancher.

– Quel corps incroyable, chuchota-t-elle d’une voix rauque. Je te veux tout de suite.

Enfin ils en arrivaient au moment intéressant ! songea Leandro en la soulevant dans ses bras. Il se dirigeait d’un pas déterminé vers le lit situé à l’autre bout de la chambre quand, soudain, il se figea.

Une femme s’y trouvait déjà.

Elle était assise, très droite, et le regardait fixement. Le bleu intense de ses yeux tranchait avec l’extrême pâleur de son visage, presque aussi blanc que son chemisier. Elle avait sans doute été surprise par la pluie car son gilet mouillé collait à son buste et ses longs cheveux humides bouclaient sur ses épaules.

Elle aurait dû avoir l’air pathétique, mais ce n’était pas le cas. Elle était en colère, se dit-il en remarquant la façon dont elle redressait le menton.

Il la contempla avec stupéfaction. Il ne l’avait encore jamais vue en colère. Il n’aurait même pas imaginé que cela puisse lui arriver.

Il l’avait vue se draper dans sa dignité offensée, lui adresser des reproches silencieux, ou s’efforcer de masquer une douleur déchirante. Il avait été le témoin de sa déception et de son mépris. Mais la colère n’avait jamais fait partie du tableau. Sans doute parce qu’elle estimait alors que leur union ne valait même pas la peine d’être sauvée.

La colère monta soudain en lui, menaçant de lui faire perdre le contrôle de lui-même. Il pensait être capable de se maîtriser en toute circonstance, mais voici que l’émotion le prenait par surprise.

Cette histoire n’est pas terminée, songea-t-il sombrement.

Il allait parler lorsque l’actrice resserra les bras autour de son cou.

– Qui est cette femme ? Espèce de goujat ! Tu oses avoir d’autres maîtresses alors que tu es avec moi ? Je n’apprécie pas le partage.

Se rendant compte qu’il avait complètement oublié la femme qu’il portait dans ses bras, Leandro la reposa sans cérémonie sur ses pieds.

– Je n’ai pas d’autres maîtresses, répliqua-t-il, avec un sourire amer destiné à lui seul. Que viens-tu faire ici, Millie ? As-tu l’intention de me jeter une nouvelle fois ton mépris au visage ?

Leandro serra les poings. « Bats-toi, l’exhorta-t-il en silence. Lève-toi et arrache-moi les yeux. Ne reste pas assise là à ne rien dire. Et ne t’enfuis pas comme tu l’as fait la première fois. »

Mais Millie ne réagissait pas. Rien n’avait donc changé.

– Alors tu la connais ! s’exclama l’actrice d’un ton outragé. Je suis très déçue. Elle n’est pas ton genre. Au moins, qu’elle change de coiffeur ! Sa coupe est complètement démodée.

Elle ramassa sa robe et la tint contre elle.

– Par où est-elle entrée ? Ton équipe de sécurité ne l’aurait jamais laissée passer.

Comment, se demanda Leandro avec exaspération, avait-il pu inviter cette femme insupportable, cette langue de vipère, chez lui ?

– Eh bien ? Qu'attends-tu pour la jeter dehors? reprit-elle.

Il regarda la femme assise sur son lit, notant le rouge qui lui montait aux joues, l’accusation muette qui se lisait dans ses yeux bleus.

Une communication silencieuse passa soudain entre eux, si intense que Leandro en oublia presque la troisième personne présente dans la pièce, jusqu’à ce que cette dernière, au comble de la frustration, ne se mette à taper du pied.

– Leandro ?

– Non, répondit-il sèchement. Je ne vais pas la mettre dehors.

Millie avait mal choisi son moment, il en convenait, mais maintenant qu’elle était là il n’avait pas l’intention de la faire partir. Pas avant qu’ils aient eu la conversation qu’elle avait évitée un an plus tôt.

L'actrice poussa un soupir incrédule.

– Tu me préfères cette femme mal fagotée? Cette femme… ordinaire ?

Leandro lui jeta un regard glacial.

– Oui. Au moins, elle ne passe pas son temps à lancer des coups de griffes, elle.

– Quel mufle ! Je ne me laisserai pas traiter ainsi ! s’exclama-t-elle, visiblement outragée.

Elle remit sa robe, avant de redresser la tête en un mouvement de colère qui lui aurait valu un Oscar si elle avait été dans un film.

– Tu m’avais dit que tu ne fréquentais personne et je t’ai cru ! Je dois être plus bête que je n’en ai l’air.

Jugeant plus sage de ne pas relever, Leandro resta silencieux.

Il n’avait pas quitté Millie du regard, et il sentit une irrépressible attirance sexuelle passer entre eux. Ce lien si puissant était impossible à contrôler, ou même à comprendre. Elle dut ressentir la même chose, car elle eut un imperceptible geste de recul. Puis elle détacha avec mépris son regard du sien.

Apparemment au bord du désespoir, l’actrice jeta un dernier regard de convoitise au torse nu de Leandro.

– Il suffit que tu m’expliques, et je comprendrai, Leandro Les femmes se jettent à ton cou. Tu ne t’attendais pas à trouver cette fille ici, j’en suis certaine, dit-elle de sa voix voilée. Demande-lui de partir et nous pourrons recommencer de zéro. Je suis prête à te pardonner, tu le sais.

A mille lieux de désirer son pardon, Leandro la poussa vers la porte.

– Apprends plutôt à te comporter décemment avec les autres femmes. Je n’ai rien contre les assauts verbaux dans le cadre du travail, mais je les trouve choquants dans ma chambre.

Le visage écarlate, l’actrice sortit son portable de son minuscule sac en diamants.

– Toutes les rumeurs qui courent sur toi sont donc vraies, Leandro Demetrios. Tu es un salaud froid et sans cœur, et tu viens de rater la chance d’avoir ce que tous les hommes désirent.

– Quoi donc ? riposta Leandro d’un air délibérément provocateur. La paix et le calme ?

– Moi ! s’écria l’actrice sans plus retenir sa colère. La prochaine fois que tu seras à Los Angeles, ne te donne pas la peine de m’appeler. Quant à vous…

Elle se tourna vers le lit.

– … si vous pensez être heureuse avec ce salaud, vous êtes complètement folle.

Puis elle se rua hors de la pièce.

Quelques instants plus tard, la porte d’entrée claquait et le silence se referma sur eux.

– Si tu as l’intention de pleurer, tu peux t’en aller tout de suite, dit-il doucement. Tu t’es introduite dans ma chambre, ne sois pas étonnée d’avoir été blessée.

– Je ne vais pas pleurer à cause de toi. Je ne suis même pas blessée, fit-elle d’une voix crispée. Je n’en suis plus là.

Si tel était le cas, elle s’était mieux débrouillée que lui, songea Leandro sombrement.

– Pourquoi es-tu revenue ?

– Tu le sais. Je suis venue chercher le bébé.

Bien sûr, le bébé. Il avait été stupide de penser à autre chose. Et pourtant, pendant un instant…

– Mais alors pourquoi ma chambre ? A minuit ? Et d’ailleurs, je suis très curieux de savoir comment tu as réussi à amadouer mes agents de sécurité.

– Je suis encore ta femme, Leandro. Même si tu l’as oublié.

– Je ne l’ai pas oublié, répliqua-t-il avec une indifférence feinte. Mais avoue que tu as vraiment mal choisi ton moment. A cause de toi, cette nuit que j’espérais torride s’est un peu rafraîchie.

Elle raidit ses épaules gracieuses.

– Je suis certaine que tu trouveras vite une remplaçante. Tu es très doué pour cela.

Sa poitrine se soulevait rapidement, comme si elle respirait avec effort, pensa-t-il, et quand elle leva les yeux vers les siens, ils étaient remplis de reproches et de souffrance.

– Tu es vraiment un salaud, reprit-elle.

Là-dessus, au moins, cette femme avait raison.

– Je ne t’avais encore jamais entendue utiliser un langage pareil. Cela ne te va pas.

Leandro traversa la pièce pour aller se servir un whisky sur une petite table prévue à cet effet. Etrange, remarqua-t-il, que sa main ne tremblât pas du tout.

– Et je ne comprends pas pourquoi tu es en colère, poursuivit-il. C'est toi qui m’as quitté. Et non l’inverse. Pour moi, notre mariage était un engagement à long terme.

– Sauf que tu l’as transformé en test d’endurance. Pas étonnant qu’il ait duré si peu de temps. Tu es encore plus insensible que je ne le pensais.

– Je vis ma vie. Qu’y a-t-il d’insensible là-dedans ? demanda Leandro en versant le liquide doré dans un verre. Depuis ton départ, mon lit est vide. J’ai bien le droit d’y amener une femme de temps en temps. Tu ne peux quand même pas m’en vouloir. Tu désires boire quelque chose ?

– Non, merci.

– Toujours tes bonnes manières d’Anglaise ! s’exclama Leandro avant de lever son verre dans sa direction. Ne me dis pas que l’alcool fait grossir et que tu surveilles ton poids.

– Non. Ce sont mes paroles que je surveille. Si je bois, je te dirai exactement ce que je pense de toi. Et ce ne serait pas très flatteur.

Leandro crispa les doigts sur son verre.

– Ne te retiens pas, je t’en prie. Je suis heureux d’apprendre que tu es capable d’exprimer ce que tu ressens – même s’il faut te pousser à bout. Pour tout t’avouer, je préfère vraiment la confrontation à la fuite.

Visiblement à bout, elle ferma les yeux.

– Je hais les confrontations. Je ne suis pas venue ici pour me disputer avec toi.

– J’en suis certain.

Leandro examina le contenu de son verre.

– Tu es prête à tout pour éviter le conflit, n’est-ce pas, Millie ? Faire avancer notre relation, cela ne t’a jamais intéressée. Tu préfères t’en aller dès que les choses deviennent trop difficiles.

– Comment oses-tu me dire ça, alors que c’est toi qui…

Elle se tut, comme si elle ne pouvait supporter d’en dire davantage.

– C'est moi qui ai fait quoi ? demanda-t-il d’une voix sourde. Dis-le, Millie. Que je sache au moins de quoi je suis coupable.

– Tu le sais très bien ! Je ne suis pas venue ici pour te parler de cela. Tu es un… un…

Elle avait de plus en plus de mal à retrouver son souffle.

– Il faudrait vraiment que tu apprennes à terminer tes phrases, agape mou, fit-il d’un ton las.

Pourquoi aurait-il éprouvé de la compassion pour elle ? Il lui avait donné une chance. Il lui avait donné ce qu’il n’avait jamais offert à une femme avant elle. Et elle le lui avait jeté au visage.

– Je suis froid et sans cœur, c’est cela, Millie ? N’est-ce pas ce que tu voulais dire ?

– Je regrette de t’avoir rencontré.

– C'est très puéril, comme remarque, répliqua Leandro en réprimant un bâillement.

– Notre relation a été un désastre du début à la fin, dit-elle en détournant les yeux.

– Je ne dirais pas cela. Pendant une brève période, tu t’es révélée fantastique au lit. D’autre part, lorsque tu disais exactement ce qu’il ne fallait pas, au plus mauvais moment, c’était assez divertissant, je le reconnais.

– Cela s’appelle dire la vérité, rétorqua-t-elle en le regardant de nouveau, les cils mouillés de larmes. D’où je viens, c’est ce que font les gens. Ils disent ce qu’ils pensent, comme ça les choses sont claires. Quand quelqu’un dit : « Je suis content de te voir », il est sincère. Alors que dans ton univers, quand quelqu’un dit cela, il ne le pense pas du tout. Les gens s’embrassent alors qu’ils se détestent.

– C'est un comportement social standard.

– Mais terriblement superficiel – tout est superficiel dans le monde où tu vis !

Elle se leva d’un bond et s’avança vers lui, les yeux jetant des éclairs.

– Y compris notre relation.

– Ce n’est pas moi qui ai mis un terme à notre mariage.

– Si, c’est toi !

Visiblement blessée, elle lui faisait face avec colère.

– Tu dis que c’est moi qui suis partie, reprit-elle, mais d’après toi, qu’aurais-je dû faire, Leandro ? T’attendais-tu à ce que je dise : « Ne t’inquiète pas, ce n’est rien » ?

Sa voix monta d’un ton, tremblante de douleur.

– Croyais-tu que j’allais fermer les yeux ? C'est peut-être ce que font les femmes de ton monde, mais ce n’est pas cela que j’attends du mariage. Tu as couché avec une autre femme – et pas n’importe laquelle. Avec ma sœur.

Sa détresse était si évidente que Leandro fronça les sourcils.

– Tu te mets dans tous tes états.

– Je t’en prie ! Ne fais pas semblant de te soucier de mes sentiments, après m’avoir montré à quel point tu t’en fichais.

Gardant son calme à grand-peine, elle croisa les bras et soutint son regard.

Elle était courageuse, songea-t-il, intrigué par la force qu’il découvrait en elle. Bien sûr, elle était bouleversée mais elle n’allait pas s’effondrer. Il n’aurait jamais soupçonné qu’elle possédait cette volonté de fer.

Portant son verre à ses lèvres, il le vida d’un trait, puis le reposa lentement sur la table.

– Vu les circonstances de ton départ, je suis surpris que tu sois revenue.

Soudain, elle eut l’air incroyablement las. Elle semblait défaite. Vaincue.

– Si tu croyais que je ne reviendrais pas, alors tu me connais encore moins que je ne le pensais.

– Je ne te connais pas.

C'était vrai, songea-t-il. Elle n’avait été qu’un fantasme. Une illusion. Ou peut-être n’avait-elle été qu’un mirage ?

– Et à qui la faute ? Tu ne voulais pas me connaître. Je ne t’intéressais pas. La seule chose qui existait pour toi, c’était le sexe, et quand…

Elle s’interrompit, cherchant ses mots.

– Je ne te convenais pas, reprit-elle. Au début, tu aimais que je sois différente. Une femme ordinaire, vivant à la campagne, travaillant dans la ferme de ses parents. Une femme dénuée de toute sophistication. Mais tu t’es vite lassé, n’est-ce pas, Leandro ? Tu voulais que je m’insère dans ta vie. Dans ton univers. Et je ne l’ai pas fait.

Il l’observait avec attention, et il saisit soudain dans ses yeux un imperceptible vacillement.

Son regard descendit sur ses épaules nues avant de remonter vers ses pupilles assombries. Ce n’était plus la colère qu’il y voyait briller, mais bel et bien le désir. L'attirance qui avait frémi entre eux quelques instants auparavant explosait soudain en plein jour, atteignant des niveaux dangereux. Elle se détourna avec un murmure de frustration.

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par flora 2020-06-20T18:06:40+02:00
Or

Livre lu très rapidement. Une histoire qui m'a plus énormément.

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Commentaire ajouté par Vitany 2018-02-27T14:25:29+01:00
Pas apprécié

Je n'ai pas aimé du tout !

Millie est une serpillère qui passe tout à son mari.

Leandro est arrogant et autoritaire à l'excès.

De plus, les scènes d'amour sont des viols à mes yeux, vu que Leandro ne tient nullement compte des réticences et refus répétés de Millie, voire même utilise la force pour obtenir ce qu'il veut quand elle essaie de se défendre.

A éviter !

L'écriture de cette autrice est très irrégulière. J'ai adoré certains de ses bouquins (comme "Contre toute prudence", aussi de la collection Azur) et détesté d'autres (comme celui-ci).

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Dates de sortie

Une femme à séduire

  • France : 2010-06-01 - Poche (Français)
  • USA : 2009-12-08 - Poche (English)

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Titres alternatifs

  • Innocent Wives, Tome 1 : Une femme à séduire - Français
  • Powerful Greek, Unworldly Wife - Anglais
  • Powerful Greek, Unworldly Wife (Innocent Wives #1) - Anglais
  • Um grego poderoso - Portugais
  • Orgoglio greco - Italien
  • Orgoglio greco - Italien
  • Paradies gesucht - Liebe gefunden - Allemand
  • Un griego poderoso - Espagnol
  • Grieks paradijs - Néerlandais

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