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- Heather ?
Je sursaute, faisant gicler l'eau savonneuse.
Ce n'est que Cooper.
- Je voulais m'assurer que tu allais bien, dit-il à travers la porte close. Tu as besoin de quelque chose ?
Euh, oui...De toi, tout nu, avec moi dans la baignoire. Et tout de suite !
- Non, ça va bien.
Afficher en entier- Euh...salut, Chris ! dis-je dans l'interphone. C'est moi.
- Qui ça moi ? demande Chris, d'une voix toujours agacée.
- Tu sais bien...je réponds, sur le ton du flirt. Allez, laisse-moi entrer !
C'est alors que j'ajoute les cinq mots magiques. Ceux auxquels, à en croire les fiches de Justine, aucun étudiant ne peut résister :
- J'apporte de la pizza !
Un silence. Puis la grille s'ouvre lentement.
Je me précipite vers la voiture. Cooper me paraît – je me fais peut-être des idées – quelque peu épaté.
- De la pizza...répète-t-il. Faudra que je m'en souvienne !
- Ça marche à tous les coups.
Afficher en entierOh mon Dieu ! Rachel vient d'inviter Cooper à prendre un café avec elle. Mon Cooper.
Sauf qu'elle ignore que c'est mon Cooper. Ce n'est pas mon Cooper, d'ailleurs. Et, à ce train-là, il ne le sera probablement jamais...
Dis-lui non ! Je tente de lui imposer mes pensées par télépathie, comme dans Star Trek. Dis-lui non ! Dis-lui non ! Dis-lui non !
- Merci, mais je ne peux pas, s'excuse Cooper. J'ai du travail.
Bingo !
Rachel sourit.
- Une autre fois, peut-être ?
- Avec plaisir.
Afficher en entierCooper s'agenouille et commence à inspecter sous le lit de la morte. Comment se concentrer dans ces conditions-là ? Je m'efforce de continuer à fureter, mais le derrière de Cooper est particulièrement beau. Le voir si joliment moulé par son jean délavé tandis qu'il se penche en avant m'empêche de prêter attention à quoi que ce soit d'autre, bien que l'heure soit des plus graves et tout le tralala...
- Regarde-moi ça ! s'exclame-t-il, alors que sa tête aux cheveux ébouriffés émerge de dessous le lit.
Je m'empresse de me détourner pour qu'il ne devine pas que j'étais en train d'admirer son anatomie. J'espère qu'il ne s'est rendu compte de rien.
- Quoi ? je demande sur un ton faussement concentré.
- Regarde !
Au bout d'un crayon Ziggy, que Cooper a trouvé dans un pot sur le bureau de Roberta, se balance une chose pâle et flasque. L'examinant de plus près, je vois de quoi il s'agit.
Un préservatif usagé.
- Oh...Beurk !
Afficher en entierMalgré tout, à l'étage du dessous, le voilà qui se fige et se tourne vers moi. Le bleu de ses yeux m'éblouit une fois encore.
- Et soit dit en passant...commence-t-il.
- Oui ?
Je m'empresse de me pencher par-dessus la rampe.
Si je ne tiens pas à ce que tu mènes seule l'enquête, c'est que je supporte pas de te savoir en danger. "Tu comprends, Heather, je t'aime. Je t'ai toujours aimée." Voici les mots que j'attends...euh...que je rêve d'entendre. Au lieu de ça, j'ai droit à :
- On n'a plus de lait. Pense à t'arrêter au supermarché quand tu rentreras, tu veux bien ?
- D'accord, dis-je faiblement.
Et le voilà parti.
Afficher en entier"Enlacer Rachel, c'est un peu comme enlacer un bâton. Elle est si maigre. Elle me fait un peu pitié. Qui voudrait enlacer un bâton ? Soit, je sais qu'il y a quantité de gars qui courent après les mannequins. Mais... enfin... quel homme normalement constitué voudrait étreindre - ou être étreint par - un sac d'os saillants ? Si encore elle était naturellement mince. Seulement voilà... je sais que Rachel se prive de tout, parce qu'elle a envie d'être comme ça. ça me paraît tordu."
Afficher en entier-Tu vois. Je t'avais prévenue, Heather. Tu es trop gentille pour gagner. Trop faible. Pas assez sportive. Parce que quand on fait du quarante-six, on est grosse! Oh, je sais ce que tu va me dire... Que les femmes américaines font, en moyenne du quarante-six. Mais tu sais quoi? Les Américaines sont grosses, Heather!
Afficher en entier- Nom de Dieu ! crie Gavin dans la cage d'ascenseur.
Ça ne m'inquiète pas le moins du monde. Je connais Gavin.
- Tu te crois drôle ? je lui demande. Tu sais que deux filles sont mortes en jouant à ce jeu-là, au cours des deux dernières semaines. Mais toi, tu t'es réveillé ce matin et tu t'es dit « pourquoi pas aller surfer un petit coup » ?
- C'étaient des amateurs. Tu sais que j'suis un putain de pro, Heather !
- Je sais surtout que tu es un crétin fini. Et tu veux bien arrêter de parler comme si tu sortais du Ghetto ? Tout le monde sait que tu a grandi chez les rupins de Nouvelle-Angleterre ! Maintenant, descends de là. Et si je te trouve pas dans le bureau de Rachel quand j'arrive en bas, je fais changer les serrures de ta porte et je confisque toutes tes affaires.
- Merde !
Afficher en entier- Eh bien...dit-il – tandis que Jordan braille, en arrière fond sonore : « Allez, ouvrez, je sais que vous êtes là ! ». Bien que je prenne grand plaisir à écouter Jordan craquer sur ma véranda, il faut que je me remette au boulot.
Je ne peux m'empêcher de suivre Cooper des yeux, tandis qu'il pose sa bière et se lève. Cooper est un spécimen de choix. La lumière du couchant met en valeur son bronzage. Mais son tient n'est pas artificiellement hâlé, comme celui de son frère. Si Cooper est bronzé, c'est qu'il peut passer des heures tapi derrière un buisson, équipé d'un téléobjectif pointé sur la porte d'une chambre d'hôtel...
Afficher en entier- Que dirais-tu, suggère Cooper lorsque nous sortons de la voiture, de me laisser parler, pour une fois ?
Je scrute son visage.
- Tu ne vas pas le frapper, au moins ?
- Pourquoi je ferais une chose pareille ? demande-t-il, surpris.
- Tu ne frappes jamais les gens ? Je veux dire...dans l'exercice de ta profession ?
- Si ça m'est arrivé, j'ai oublié, réplique doucement Cooper.
Ça me déçoit un peu.
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