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Extrait ajouté par ilovelire 2016-03-07T20:10:07+01:00

Quarante minutes longues comme autant de siècles s’écoulèrent, et enfin ils firent entrer Emma. Elle était menottée et marchait lentement. Ses longs cheveux bruns, pareils à ceux de sa mère, pendaient, sans vie et graisseux, autour de son visage pâle, accentuant la beauté saisissante de ses yeux turquoise aux iris bordés de noir. Elle avait l’air épouvantablement crevée et malheureuse, mais elle ne courut pas se blottir dans les bras de sa mère. Elle ne semblait pas décidée à regarder autre chose que le sol.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-03-07T20:04:13+01:00

Emma avait toujours été une championne de la justice sociale. Au lycée, elle s’était engagée comme volontaire auprès d’une association luttant contre les erreurs judiciaires, et bien sûr elle avait presque fini par croire que tous les prisonniers sont vraiment innocents. Quelle ironie qu’elle soit aujourd’hui victime d’une fausse accusation !

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-03-07T20:03:59+01:00

Cependant, l’état d’esprit d’Emma la rendait perplexe. Elle s’attendait bien entendu à trouver sa fille bouleversée, et peut-être même sous le choc, mais elle aurait cru qu’elle serait soulagée de la voir, réconfortée, comme elle l’avait été tout au long de sa vie. Emma, au contraire, avait presque l’air en colère contre elle. Elle devait se blinder, se dit Jennifer, parce que, si elle se laissait aller, elle se mettrait à pleurer et ne serait plus capable de s’arrêter.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-03-07T20:01:16+01:00

Mark ne rappela pas. Jennifer embarqua et, au moment où elle s’asseyait dans l’avion, son téléphone se mit à sonner : Mark. Elle ne répondit pas et coupa le téléphone. Elle repensa à Emma, seule et effrayée dans une cellule, et cela raviva sa souffrance morale, à laquelle elle s’habituait déjà. Être mère, c’est être pris en otage, se dit-elle, sans date de remise en liberté, même quand vos enfants sont grands, et sans doute encore quand ils vous donnent des petits-enfants.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-03-07T19:57:41+01:00

Elle se souvenait qu’il était dur de ne pas exclure Mark. Tout à coup, son seul centre d’intérêt était son bébé. Elle voulait que tout soit parfait, et il fallait qu’elle contrôle tous les aspects de la vie du bébé. Elle rechignait à lui laisser certaines choses : elle choisissait elle-même ses vêtements, elle apaisait ses pleurs, la berçait pour l’endormir. Pourtant, elle savait que reléguer Mark à un rôle secondaire était mauvais pour lui, mauvais pour leur couple, mauvais pour son lien avec sa fille, et cela lui rendait difficile d’offrir l’aide et le soutien dont elle avait besoin. Elle avait essayé de le faire participer, de partager certains soins, certaines décisions, mais pour finir il était retourné à son travail et elle était restée à la maison, où elle était devenue le centre de la vie familiale. Le schéma s’était reproduit à l’arrivée de leur deuxième enfant ; il s’était même renforcé par le poids des habitudes. Mark était si occupé à essayer de devenir un associé dans son bureau, il voyageait tout le temps, restait tard au travail… Il fallait bien quel quelqu’un assume la famille, et elle pensait qu’il lui était reconnaissant de le faire. Il jouait avec les enfants, donnait son avis quand elle le consultait, les accompagnait dans les sorties que Jennifer préparait et assistait aux goûters d’anniversaire qu’elle organisait. Les enfants l’adoraient, songea-t-elle avec satisfaction. Il avait une aura aussi réconfortante et fiable que la lune. Mais dans le petit univers de la famille, Jennifer, elle, était le soleil.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-03-07T19:57:38+01:00

Elle alla se doucher. Sans raison, elle commença à penser à l’époque où elle était enceinte d’Emma. C’était sa première grossesse ; elle s’inquiétait des choses dont on parlait autour d’elle : le spectre du baby blues, la peur de ne pas s’attacher au bébé. Ensuite était venu le temps des grandes décisions : crèche ou nounou, la maternité à temps plein ou la poursuite de sa prometteuse carrière d’actrice. Bien sûr, les douleurs de l’enfantement lui faisaient peur, mais elle avait quand même insisté pour accoucher naturellement, sans épidurale ni aucun médicament. Elle avait senti la douleur. Elle se rappelait qu’elle pressait la main de Mark tout en poussant comme une forcenée, jusqu’au moment où elle avait supplié l’obstétricien de lui donner des analgésiques.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-03-07T19:54:38+01:00

Les filles la traitaient comme une confidente, elles lui racontaient tout, et, même si elles n’étaient sans doute pas parfaites, elle leur faisait confiance. Elles travaillaient dur, terminaient toujours dans les premiers de leur classe, participaient aux associations scolaires et ne dénigraient jamais leurs professeurs. Quand les enfants de certains de leurs amis prenaient des drogues ou avaient de mauvaises fréquentations, ou bien qu’ils se rebellaient contre leurs parents, devenaient haineux, elle en discutait avec ses filles. Elle ne le disait jamais, même à Mark, mais elle ne pouvait s’empêcher de penser que le secret de cette réussite apparente venait de son choix de rester mère au foyer, d’être toujours présente pour elles, de les prévenir des erreurs potentielles et de communiquer en permanence. Elle était fière d’elles, et fière de l’éducation qu’elle leur donnait.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-03-07T19:54:34+01:00

Elle essaya de rassembler ses esprits. Quand elle lèverait les enfants dans quelques heures pour qu’ils partent à l’école, elle devrait avoir une histoire pour justifier son départ précipité pour l’Espagne. Il fallait appeler ses parents pour leur demander de venir en leur racontant la même histoire. Elle devait regarder les horaires des avions, réserver un billet, trouver comment aller de Madrid à Séville, et annuler tout ce qui était prévu pour les prochaines semaines. Et elle devait faire sa valise. Elle sortit son sac de voyage du placard et y fourra des sous-vêtements, des chaussettes, des collants et sa trousse à maquillage. Puis elle s’arrêta, contempla fixement les vêtements qui pendaient dans son placard et fondit en larmes. Que faut-il porter quand votre fille est accusée de meurtre et que vous allez la sortir de prison ?

Elle se sécha les yeux du revers de la main. Elle jeta des pantalons, des chemisiers et quelques robes en travers du lit et prit une seconde pour penser. En tant qu’ancienne actrice, sans compter qu’elle avait fait un peu de mannequinat pendant ses études pour arrondir les fins de mois, Jennifer savait s’habiller. Elle savait qu’elle devrait se rendre à la prison, et, si l’affaire n’était pas classée, qu’elle aurait peut-être à se présenter au tribunal avec sa fille. Elle avait également conscience d’être une femme très séduisante, ce qui lui avait plutôt réussi au cours de sa vie. Elle était fière de ses yeux bleus et de ses cheveux noirs lustrés, et elle passait trois matinées par semaine en salle de sport pour conserver un corps tonique et élégant, encore ferme et jeune bien qu’elle eût soufflé ses quarante-six bougies un mois plus tôt. Elle supposait que les Espagnols étaient plus formels que les Américains en matière d’habillement. Il lui fallait des tenues convenables, respectables – et Emma aussi, se dit-elle, mais elle pourrait s’en occuper une fois sur place. Au dernier moment, elle ajouta sa robe préférée, un fourreau noir sans manches, très simple, qui mettait en valeur sa silhouette fine et ses longues jambes. Se concentrer sur sa garde-robe lui avait occupé l’esprit le temps que le Valium fasse son effet : elle commençait à se sentir plus calme. Elle dirait à tout le monde qu’Emma avait été blessée dans un accident de voiture, sans trop de gravité, et qu’elle allait s’assurer qu’on la soignait correctement. Heureusement, Eric et Lily adoraient leurs grands-parents ; ils seraient ravis qu’ils viennent s’occuper d’eux.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-03-07T19:54:08+01:00

— Il faut qu’on parte tout de suite, Mark. Je vais regarder les horaires des avions. Tu peux trouver un avocat ? Enfin, pas un avocat des affaires comme toi : un pénaliste. Le meilleur d’Espagne. Tu peux faire ça ?

Elle se leva sans lui laisser le temps de répondre et se dirigea droit vers la salle de bain. Elle farfouilla dans les étagères pleines à craquer de la pharmacie, déplaçant en tous sens les boîtes d’aspirine, l’Advil, les savons et le maquillage jusqu’à ce qu’elle ait mis la main sur ce qu’elle cherchait : la petite bouteille qui contenait les cachets de Valium prescrits un an plus tôt pour une douleur au dos. Elle espérait que cela la calmerait. Mais Mark l’avait suivie et il passa son bras autour de sa taille :

— Doucement, chérie. Calme-toi. Elle va bien. On va régler ce problème. Il faut que tu restes calme si tu veux l’aider.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-03-07T19:53:24+01:00

Il était minuit. Allongée à côté de son mari dans leur maison de Philadelphie, Jennifer Lewis s’était vite endormie. La journée avait été bonne. Lily, seize ans, avait été sélectionnée dans l’équipe de gym et elle avait eu droit au tableau d’honneur. Le petit Éric, huit ans, après sa journée au cirque, n’avait pas demandé son reste au moment d’aller se coucher. Quant à Emma, leur grande de vingt ans, elle s’éclatait comme jamais en Espagne, où elle faisait une année d’étude. La vie était si parfaite que, lorsque le téléphone sonna, Jennifer ne ressentit même pas la bouffée de panique que provoque un coup de fil inattendu en pleine nuit. Son mari, Mark, se réveilla avant elle.

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