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On pouvait donc conclure à un meurtre car, comme le fit sobrement remarquer Wallander, les gens avaient peut-être coutume de se pendre, mais pas de se dépendre ensuite et d'aller s'enterrer eux-mêmes dans leur jardin ou dans le jardin d'autrui.
Afficher en entierLe portail grinça sur ses gonds. Le sable de l’allée n’avait pas été ratissé depuis longtemps. Des corneilles s’égosillaient dans un grand marronnier qui se dressait juste devant la maison. Peut-être un ancien arbre tutélaire. Il ne bougea plus et prêta l’oreille. Avant de pouvoir ne serait-ce qu’envisager de vivre dans une maison, il devait aimer les sons qui l’entouraient. Si le bruit du vent ne lui convenait pas, ou la qualité du silence, il pouvait tout aussi bien tourner les talons immédiatement. Mais ce qu’il entendit lui inspira une sensation de calme. C’était l’automne, immobile. L’automne scanien en attente de l’hiver.
Il contourna la maison. À l’arrière, il découvrit des pommiers, des groseilliers et des cassis, des fauteuils et une table en pierre, le tout en mauvais état. Alors qu’il marchait dans les feuilles mortes, son pied heurta quelque chose, peut-être les débris d’un râteau. Il revint devant la maison. Il devina quelle était la bonne clé, l’introduisit dans la serrure et fit tourner le pêne.
À l’intérieur régnait une odeur de moisi, de renfermé. Une odeur de vieil homme, persistante, amère. Il fit le tour des pièces. Les meubles étaient anciens. Aux murs, des proverbes brodés. Un antique téléviseur trônait dans ce qui avait dû être la chambre à coucher du vieux. Wallander alla dans la cuisine. Il y avait un réfrigérateur, éteint, porte ouverte. Dans la poubelle, il identifia les restes d’une souris. Il monta l’escalier. L’étage se réduisait à un grenier non aménagé. Cette maison avait à l’évidence grand besoin d’être rénovée. Et les travaux ne seraient pas bon marché, même s’il pouvait peut-être les réaliser lui-même en grande partie.
Afficher en entier- Trouve-toi une femme. Tu sais ce que j'en pense. Si tu ne baises pas bientôt, tu vas mourir.
- Tu sais que je n'aime pas que tu utilises ce genre de vocabulaire.
- Je crois que tu as besoin qu'on te secoue de temps en temps. Salut.
Afficher en entierBeaucoup de femmes m'écrivent qu'elles voudraient guérir la solitude de Wallander. Je réponds rarement à ces lettres-là. Je ne crois d'ailleurs pas qu'elles attendent de réponse. Les gens sont raisonnables malgré tout. Si grand qu'en soit notre désir, on ne peut pas vivre avec un personnage littéraire. On peut l'avoir pour ami - un ami imaginaire, qu'on sort quand on en a besoin. La mission de l'art est entre autres de nous procurer des compagnons.
(Wallander et moi)
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