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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-04T00:25:29+02:00

Je voulais lui dire et redire qu’un garçon est un garçon, et une fille est une fille. Ce n’était pas parce que j’aimais sincèrement et pour toujours les hommes qu’il pouvait se permettre de me confondre avec l’autre sexe. De détruire ainsi mon identité, mon histoire. D’être si près de ma peau, dans un instant complètement nu, et ne rien savoir de ce que j’étais, ne rien comprendre à moi, ne serait-ce qu’un tout petit peu. Se donner à lui, oui, peut-être oui. Ailleurs. Devenir Leïla, non. Non. Jamais. Faire un effort et devenir une fille pour lui qui commençait déjà à avoir un certain pouvoir sur mon cœur ? Non. Cela aurait été une trahison vis-à-vis de moi-même et de tout ce que j’ai construit de moi depuis la naissance, ma légende, mon rêve romantique, mes possessions, mon sexe. Une trahison vis-à-vis de la force qui me pousse, me guide, me connaît mieux que moi-même et que je n’étais pas prêt à abandonner.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-04T00:19:45+02:00

Ils étaient plus grands que moi. L’un d’entre eux était beau, arrogant, légèrement barbu. C’est lui qui parlait, c’est lui qui voulait, qui commandait. Qui m’a dit : « Tu as un joli cul ! » Et aussitôt il s’est rapproché de moi, très près de moi, et il a mis une main sur mon épaule et de l’autre a commencé à palper mes fesses. Il tremblait un peu. Il hésitait. Mais son joli visage montrait au contraire une détermination absolue. J’étais sa proie. Il n’allait pas me lâcher facilement.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-04T00:19:16+02:00

J’ai quitté le Bloc 14. Je me suis retrouvé sans l’avoir voulu au Bloc 11, loin de chez nous, en territoire inconnu, presque chez les ennemis. Juste à côté du terrain de basket-ball et à quelques pas de la prison Zaki en cours de construction.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-04T00:18:57+02:00

J’avais 12 ans et il m’arrivait d’errer encore dans les rues les pieds nus. L’enfance ne m’avait pas quitté. Elle ne me quittera jamais d’ailleurs. L’enfance nue. Avec les copains terribles que j’adorais et avec qui je jouais tous les jours à ne pas respecter les règles, à faire les fous. À voler. À tuer les oiseaux et les chats. À fumer et à boire du vin rouge. J’étais comme eux, absolument comme eux. On faisait la nouiba : chacun se donnait à l’autre. On baissait nos pantalons et on faisait l’amour en groupe. J’étais moi-même avec eux. Moi-même et différent. Je les adorais, oui, oui. Je restais avec eux même quand ils m’insultaient, me traitaient d’efféminé, de zamel, de pédé passif.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-04T00:18:50+02:00

J’ai frappé contre la fenêtre de sa chambre, trois coups. Il n’a pas répondu. J’ai attendu quelques minutes avant de frapper de nouveau, toujours trois coups, c’était convenu entre nous. Son père, d’habitude si gentil, l’image même de l’homme pieux, a ouvert la porte d’entrée et d’une voix furieuse m’a chassé du seuil de sa maison. « Va jouer ailleurs, fils de chien… Va, va… Abdellah est en train de dormir… Laisse-nous tranquille, fils de pute… Va-t’en, j’ai dit… sale fils de pauvre… Va-t’en… » Une violence qui m’a laissé sans voix. Ssi Aziz, ce jour-là, n’était pas un bon musulman.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-04T00:18:41+02:00

Mes parents dormaient. Tout le quartier de Hay Salam faisait la sieste. Seuls les vendeurs de cigarettes au détail résistaient à l’appel du sommeil. Ils restaient au coin du derb, fidèles, à attendre, à espérer, leur petit transistor branché sur la radio de Tanger, Medi 1. Je les aimais. De loin. Je ne leur parlais jamais. Ils m’attiraient. C’étaient des mauvais garçons. Les durs. Les maudits. Les balafrés. Ils buvaient toutes les nuits du vin bon marché en écoutant leur muse, Oum Kalthoum. Je les aime toujours. Je ne les oublie pas. Hommes de 20 ou 30 ans, maigres, rudes, mal rasés, tendres malgré eux, je les ai emportés avec moi. Ils sont encore forts en moi.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-04T00:18:30+02:00

Il ne reste de ma première vie, mon premier cycle de vie, l’enfance nue, seule, parfois en groupe, qu’une odeur, humaine, forte, dérangeante, possessive. Celle de ma mère M’Barka. Celle de son corps campagnard et légèrement gras. Ma mère qui ne s’est pas lavée depuis une semaine. Une odeur des origines, les siennes. Les miennes. Tadla : elle est de ce bled traversé par le fleuve d’Oum Rabii. Je suis avec elle dans son corps. Je suis comme elle de cette région que je n’ai jamais connue. Ni respirée. Mais à travers M’Barka, ce monde d’hier, je l’ai palpitant en moi ce jour-là, durant cette course pour arriver chez moi et aller vers l’ailleurs, le rêve léger et bientôt heureux d’une autre vie qui a commencé avant moi.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-04T00:18:26+02:00

C’est moi. Moi. Petit. Adolescent des années 80. Un gros cartable plaqué sur mon ventre, je traverse le temps, les secondes, les minutes, à toute vitesse. Je suis dans une course. Je n’ai qu’une seule idée en tête. Une obsession. Une actrice égyptienne, mythique, belle, plus que belle. Souad Hosni. Une réalité. Ma réalité. Je suis pressé d’aller dans mon autre vie, imaginaire, vraie, entrer en communion avec elle, chercher en elle mon âme inconnue.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-04T00:18:14+02:00

Je vois des mots, j’entends des voix. Je vois une image, la même image rouge et jaune encore et encore. C’est flou. Ça finira par se préciser. J’attends. Je n’écris plus. Je suis sur mon petit lit. J’essaie de remplir les pages de mon journal intime. Un futur livre. Je me concentre. Je me force à retrouver ce moment, cette course. Cette poursuite. Je ne respire plus. Je ferme les yeux. Je me concentre davantage. Je me recroqueville et j’essaie de distinguer les voix d’un autre monde qui m’arrivent avec fracas et qui d’un seul coup s’arrêtent. Je me relâche. J’ai peur. Je regarde le ciel puis mes pieds un peu sales.

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Extrait ajouté par kaminari 2011-09-17T18:44:42+02:00

"J'ai voulu un moment lui donner mon vrai prénom, lui dire que j'étais un garçon, un homme comme lui... Lui dire qu'il me plaisait et qu'il n'y avait pas besoin de violence entre nous, que je me donnerais à lui heureux si seulement il arrêtait de me féminiser... Je n'étais ni Leïla, ni sa sœur, ni sa mère. J'étais Abdellah, Abdellah du Bloc 15 et dans quelques jours j'allais avoir 13 ans."

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