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Entraîneur de lutte au lycée, Fitz était un beau garçon à l’air juvénile et aux cheveux perpétuellement en désordre. Morgan et lui avaient été les témoins des mariés. Le jour de la cérémonie, il était superbe en smoking, et Morgan se sentait en beauté avec ses cheveux coiffés en chignon souple et son fourreau de satin décolleté. Réunis par les préparatifs du mariage, ils avaient passé deux jours à flirter, bu trop de champagne durant la réception et fini par faire l’amour fiévreusement, gauchement, dans la voiture de Fitz, sur la banquette arrière.
Ensuite Morgan avait regretté de s’être montrée si libertine, surtout avec un ami de Guy. Elle se disait néanmoins qu’il n’y avait pas de quoi se culpabiliser ce genre de chose se produisait souvent dans de semblables circonstances. Elle décida donc d’oublier ce moment d’abandon, dû à l’ambiance festive. Elle n’avait pas revu Fitz. À présent, puisqu’il était parrain et elle marraine, elle comptait se comporter en adulte, ne pas mentionner leur brève aventure, considérer qu’il s’agissait d’une folie insignifiante - ce que c’était, d’ailleurs. Fitz l’observait, elle en était consciente, mais elle ne lui rendit pas son regard.
Afficher en entierCette maladie étant, dans la plupart des cas, transmise par le père, l’obstétricien avait conseillé à Claire, dès le début de sa grossesse, de consulter un généticien. Alors qu’elle était dans la salle d’attente, en train de feuilleter un magazine, elle avait vu Lucy sortir du cabinet du médecin. Elle était passée tout près de Claire sans la remarquer. Intriguée de rencontrer sa belle-sœur dans ce lieu, Claire n’en avait cependant jamais parlé à Lucy. Guy, qui ne fréquentait guère sa sœur, n’avait aucune explication à donner. À côté de Lucy et lui tenant la main, se trouvait la belle-mère de Guy, Astrid, puis le père de Guy, Dick Bolton. Âgé d’une bonne cinquantaine d’années, Dick aimait pratiquer le surf durant ses heures de loisir, et il arborait le bronzage et la mine éclatante de santé d’un fanatique de la plage depuis de longues années. Toujours séduisant, il ressemblait beaucoup à son fils, en plus costaud et plus athlétique. Peu après son premier mariage, à vingt et quelques années, il avait acheté un cottage délabré, au bord de l’océan, pour en faire le Lobster Shack, où les surfers venaient casser la croûte. Au fil du temps, le formidable succès de la gargote avait donné naissance à un fructueux commerce de vente au détail de crustacés et autres produits de la mer connu sous le nom de Lobster Shack Seafood. Dick avait l’attitude du type cool, relax, pas du genre à porter une cravate ou à s’interdire de siroter un cocktail en contemplant le soleil couchant. Mais, en réalité, c’était un homme exigeant, impatient et colérique que ses deux enfants craignaient.
Afficher en entierAu bout de l’allée des Bolton, une grappe de ballons bleus et blancs était attachée à la boîte aux lettres par de longs rubans. Des motifs enfantins - hochets, landaus et adorables nounours - ornaient les ballons qui dansaient dans le vent d’automne. Les feuilles éclatantes des grands arbres du jardin accompagnaient leur danse et tombaient en tournoyant sur la pelouse tout en longueur. Le chat gris de Claire, Dusty, assis sur le perron du cottage aux murs recouverts de bardeaux de cèdre, observait, à l’affût, ce manège, prêt à bondir si une feuille avait l’audace d’atterrir à proximité. Le clair soleil dessinait des ombres mouchetées sur le gazon. Morgan poussa le portillon blanc et longea l’allée pavée menant à la porte. Dusty, à son approche, sauta de son perchoir pour se cacher dans un parterre de zinnias, sous la fenêtre, d’où il l’épia. Lorsque Morgan leva la main pour frapper à la porte, elle entendit le cri d’un bébé, faible et plaintif.
Afficher en entierMorgan jeta un regard au miroir, dans son cadre d’argent, derrière le comptoir. Ce matin, lorsqu’elle avait quitté son appartement de Brooklyn puis était arrivée à la maison d’hôtes, elle portait encore sa tenue de jogging. Elle s’était douchée et changée dans sa chambre. À présent, en examinant son reflet dans la glace, elle songea qu’elle s’était effectivement bien pomponnée. Ses cheveux châtains et brillants tombaient sur ses épaules en vagues souples, et elle avait renoncé au tailleur-pantalon, son habituelle tenue de travail, pour revêtir une courte robe vert amande - une nuance qui flattait son teint, mettait en valeur sa chevelure. La jupe en forme, elle, soulignait la finesse de ses jambes.
Afficher en entierJ'ai découvert que, si on a quelqu'un près de soi, on se rend compte que la vie mérite d'être vécue.
Afficher en entierSuffoquant, Morgan eut soudain des taches noires devant les yeux, plus sombres que les ténèbres mêmes. Et puis elle ne vit plus rien...
Afficher en entierUne part d'elle, celle qui avait besoin d'affection, voulait le rappeler, l'autre était furieuse. Un peu de fierté, s'exhorta-t-elle. Pourquoi te préoccuperais-tu de l'opinion de ce type? Elle se remémora comment il s'était méchamment moqué de ses efforts pour découvrir la vérité. Comment il l'avait accusée de chercher un bouc émissaire. Qu'il la mette plus bas que terre si ça lui chantait, tant pis. De toute manière, Fitz n'avait aucune place dans sa vie. Ils étaient comme chien et chat, ils ne pouvaient rester en tête à tête plus de cinq minutes.
Afficher en entier-Votre manière de procéder n'est pas très orthodoxe, mais je dois admettre que je suis impressionnée par votre … pugnacité. Je demanderai à ce que des analyses soient pratiquées dans le but de rechercher tout indice susceptible d'étayer votre théorie.
Afficher en entierPour se redonner du courage, elle se répété qu'il y avait malgré tout un élément essentiel auquel se raccrocher. Si la théorie du professeur Douglas était juste, alors le meurtrier du petit Drew, inconnu ou intime de la famille, était en liberté. Et Claire, malgré son sentiment de culpabilité, les peurs qui la hantaient, n'était pas l'auteur du crime.
Afficher en entier-Elle est trop gâtée, égoïste, et c'est toi qui l'as gâtée pourrie, accusa-t-il. A l'instant où tu as mis les pieds dans cette maison, tu as materné Lucy. Son régime alimentaire, ses problèmes de vue, sa scolarité. A cause de toi, elle croit être quelqu'un de spécial qui n'a pas à faire les choses normales que font les autres !
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