Extraits

Il n'avait pas envie de se fâcher avec elle et il songea fugacement aux compromis que l'on était obligé de faire lorsqu'on liait son existence à celle d'une autre personne. On se rencontre, se dit-il, on s'aime, on poursuit l'objet de sa flamme, on le conquiert. Mais il se demanda s'il existait un homme qui, pris dans le feu du désir, était capable de se demander s'il pourrait vivre avec l'objet de sa passion avant de se retrouveren sa compagnie. Cela lui semblait douteux

Au bout de trois heures passées sur l'ordinateur, Barbara Havers comprit qu'il y avait deux solutions. Ou elle continuait à éplucher les fichiers du SO10 au risque d'y perdre la vue. Après avoir quitté le programme et fermé son carnet, elle demanda où se trouvait le local le plus proche où elle pourrait s'adonner à son vice. La politique antitabac gagnant du terrain à New Scotland Yard, on lui rétorqua qu'à cet étage, il n'y avait pas un seul fumeur.

- Ta mère, mon père, dit-elle en lui prenant la main et en la portant à sa joue. Il y a toujours un responsable. J'étais dans un état effroyable avec cette histoire de papier peint. Je me disais que si je n'étais pas devenue la femme que mon père voulait me voir devenir - l'épouse d'un homme titré -, j'aurais su quoi choisir. Incapable de me décider, je lui ai fait porter le chapeau. A mon père. La vérité, c'est que j'aurais pu faire comme Pen et Iris, et mener ma barque à ma guise. J'aurais pu dire non. Si je ne l'ai pas fait, c 'est que j'ai préféré suivre la voie qu'on m'avait tracée. Ce qui était moins angoissant que de me frayer la mienne.

Lynley lui caressa tendrement la joue. Du doigt il suivit le contour de sa mâchoire et de son joli cou.

- Parfois, je regrette d'être adulte, lui dit Helen. On est tellement plus libre quand on est enfant...

- N'est-ce pas, acquiesça-t-il. (Il approcha les doigts de la serviette qui enveloppait son corps. Il lui embrassa le cou, les épaules, les lèvres.) Mais l'âge adulte offre des compensations.

Il défit la serviette et l'attira à lui.