Une vie avec les loups-garous

J’étais assise dans la salle des transformations, fixant le miroir sans tain en face de moi. Est-ce que John Edward était derrière ? Peut-être était-ce un autre membre du personnel de l’enceinte, dont la tâche était de surveiller les transformations ?

C’était angoissant d’attendre la pleine lune, comme si j’attendais que mon bourreau n’allume l’interrupteur de la chaise électrique. Bientôt, je serais déclarée coupable et condamnée à une sentence à vie sur la réserve de loups-garous Blackfoot. Qu’arriverait-il à mon reportage alors ? me demandai-je.

Tout en moi me disait de me lever et de marcher pour trouver les endroits sur les murs où ils avaient dissimulé les marques de griffures. Combien y en avaient-ils caché derrière ? Bientôt, les miennes les rejoindront.

Je me tordis nerveusement les mains ; mes paumes étaient moites. Peut-être avais-je évité d’attraper la maladie ? Peut-être, par un quelconque miracle, je ne serais pas infectée. Néanmoins, c’était idiot d’espérer une telle chose. Je savais bien que j’en étais atteinte et j’étais persuadée que John le savait aussi.