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Une vie inachevée



Description ajoutée par anonyme 2017-04-05T10:32:54+02:00

Résumé

Dans un ranch délabré d'Ishawooa, Wyoming, le vieil Einar vit reclus dans une tranquille solitude depuis la mort de son fils, dix ans plus tôt. Aussi voit-il d'un mauvais œil resurgir sa belle-fille, Jean, qu'il tient pour responsable de l'accident de voiture qui a coûté la vie à Griffin. Fuyant son compagnon violent, la jeune femme vient se réfugier chez lui. Einar découvre alors l'existence de sa petite-fille Griff, âgée de neuf ans. Le tempérament bien trempé de l'enfant et la fascination qu'exerce sur elle la vie au ranch ne laissent pas le vieil homme indifférent. Mais tandis qu'un équilibre fragile semble s'instaurer, l'ex-amant de Jean débarque en ville.

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Classement en biblio - 28 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par magaliB 2019-08-01T00:24:06+02:00

Assise au bord du lit, elle tâte le drap du plat de la main.

Elle a dormi sur le dos, les jambes tendues, les bras le long du corps. Ici le tissu est froid et là il est tiède, juste là où le bout de ses doigts dessine la forme de son corps endormi. Elle l’imagine, cette tiédeur, murmurant doucement qu’elle était juste là. Mais dans une minute ou deux plus rien ne prouvera qu’elle a été dans ce lit, ou même dans cette caravane, comme si elle était invisible. Elle aime penser qu’on ne peut pas la voir.

Ça la fait sourire.

Elle écoute. Sa mère est dans la cuisine, elle entend le gargouillis de la cafetière, l’eau dans l’évier. Elle se lève et lisse le drap de dessous, remonte le drap de dessus, la couverture, et borde le lit. Puis elle retape l’oreiller, ses petites mains s’affairent dans la pénombre.

Elle grimpe sur le lit et, d’un coup d’ongle, retire les punaises enfoncées dans la paroi au-dessus de la fenêtre. Ces punaises maintiennent la serviette marron qu’elle accroche tous les soirs en guise de rideau, elles ont creusé des trous, et chaque fois qu’elle les enlève, il tombe comme une espèce de sciure, pourtant ça l’étonnerait que les murs soient en bois. Elle n’a pas beaucoup d’illusions. Elle sait que dans cette caravane tout est en toc, tout est destiné à vous faire croire que c’est bien réel.

Elle a commencé cet été à suspendre la serviette devant la fenêtre qui donne à l’ouest pour que le soleil couchant ne surchauffe pas son lit. Maintenant on est fin septembre, mais elle s’est habituée à dormir dans l’obscurité. Elle plie la serviette et la pose sur son oreiller. Dehors, un tracteur tire une machine le long d’un champ, coupant au passage les tiges de maïs. Elle pourrait demander à Roy comment on appelle cette machine. Pas aujourd’hui, plus tard. Roy pose des rails de sécurité sur les routes du comté, et comme il utilise des machines pour ça, il connaît peut-être le nom de celle-là.

À l’extrémité du champ il y a l’autoroute, les voitures et les gros camions qui passent dans un sens et dans l’autre, plein de gens qui ne savent rien d’elle. Est-ce que parfois quelqu’un regarde par ici ou imagine ce que c’est de vivre ici?

Est-ce qu’on remarque même les trois rangées mal alignées de caravanes, les arbres pas assez grands pour dépasser et ombrager les toits métalliques plats? Le chien des voisins aboie, et elle se souvient qu’on est jeudi et que les éboueurs sont venus ramasser les poubelles. Elle n’a jamais su comment il s’appelle, ce chien.

Elle s’agenouille, prend sa valise sous le lit et la pose sur la couverture. Les serrures sont rouillées, les angles éraflés, en lambeaux.

La première fois qu’elle a vu le camion des éboueurs, un jeudi matin, elle a pensé qu’on devait y être plus en sécurité que dans une caravane, et tout l’été elle a prié pour qu’il y ait un ouragan un jeudi matin et qu’elle puisse se cacher dans le camion. Ensuite l’ouragan pourrait démolir cette caravane où tout est en toc et aspirer Roy, l’arracher à l’amas de tôle pour le déposer ailleurs. Tuer l’homme qui habite la caravane est inutile, elle le sait. Mort ou vivant, sa mère le remplacerait.

Avant Roy dans cette caravane de l’Iowa, il y a eu Hank dans la caravane de Floride, et avant Hank, Johnny dans sa petite maison qui empestait le pipi de chat, et avant Johnny il y avait

Bobby. Elle ne se souvient pas très bien de Bobby, mais il y en a eu quatre en tout. Chaque être humain a une mère qui possède un don particulier. La sienne a le don de se trouver le même homme, où qu’elle soit.

Sa mère lui dit que les enfants sont un calendrier. Elle dit ça au moins une fois par mois, comme si c’était une idée neuve qu’elle avait eue toute seule. Sa mère dit que si sa fille, Griff Evans Gilkyson, n’était jamais née, n’avait jamais appris à marcher, à s’habiller et à parler, elle pourrait encore se considérer comme une jeune femme. Griff a son propre calendrier, les hommes de sa mère. Quatre hommes. Un an et demi pour chacun, à peu près, et avant ça elle était trop petite pour calculer. Elle hausse les épaules.

— Donc j’ai neuf ans et demi, murmure-t-elle.

Elle ôte le T-shirt qu’elle met pour dormir, le plie et le range au fond de la valise. Cette valise sentait déjà la naphtaline et le moisi quand sa mère l’avait achetée d’occasion à la John 3:16 Mission, et ça n’a pas changé. Elle presse ses mains bien à plat sur sa poitrine. Pas de tétons. Pour le moment, elle ne risque rien. Un matin elle se réveillera avec des seins, peut-être quelques poils entre les jambes, et tout commencera à aller de travers. Comme c’est allé de travers pour sa mère. Les seins, ça attire les caravanes et les pick-up, et ça fait beaucoup, beaucoup pleurer. Elle voudrait que son père soit encore en vie. S’il n’était pas mort, ce ne serait pas dangereux de se laisser pousser des tétons.

Elle enfile un pantalon en velours côtelé marron clair, une chemise en coton gaufré et un polo rayé. Elle lace ses tennis, ouvre le dernier tiroir de la commode. La commode et le bureau sont en aggloméré, et elle les aime parce qu’ils ne se donnent pas l’air d’être en bois. Les tiroirs coulissent mal, elle fait attention à ce qu’ils ne grincent pas.

Elle vide le contenu de tous les tiroirs dans la valise, la totalité de sa garde-robe. Quand elle aura une valise plus grande, elle aura davantage d’habits. Ce serait idiot de posséder des choses qu’il faudrait abandonner en partant. Ce serait complètement idiot.

Elle range ses livres de classe et ses cahiers dans un petit sac à dos. Il est orange avec des poches zippées sur les côtés pour ses crayons, ses stylos et ses feutres. Roy le lui a offert.

Il lui a dit que l’orange, c’était une bonne couleur pour l’Iowa.

— Tu seras facile à repérer, même s’il neige. Les chasseurs te prendront pas pour un petit lapin, ils te tireront pas dessus pour te manger en civet.

Elle déteste le sac à dos. Elle prie pour que l’ouragan l’emporte aussi.

Agenouillée près du lit, elle glisse la main entre le sommier et le matelas. Quand elle sent son journal sous ses doigts, elle se fige et tend l’oreille. Sa mère s’active toujours dans la cuisine, alors elle sort le carnet. La couverture est en cuir lavande, si brillante qu’elle y distingue son reflet. Elle s’assied au bureau et ouvre le journal à la dernière page : ce que je déteste chez ma mère.

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par Corvus_Lusor 2024-02-18T11:27:00+01:00
Lu aussi

J'ai été un peu déçu par ce roman. Il est bien écrit, le récit se tient, le synopsis se tient, tout est crédible, la thématique me plaisait, et pourtant ce roman n'a pas réussi à me toucher, et j'ai du mal à me l'expliquer. C'est peut-être la manière dont le récit est rédigé, où, peut-être, les émotions ne seraient pas assez approfondies, ou peut-être qu'on est trop mis en tant que spectateur et qu'on ne se sent pas vraiment partie prenante… je ne sais pas. Il conviendra très bien aux appétences de certaines personnes, mais je suis resté sur ma faim.

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Commentaire ajouté par Gryfondor 2022-03-02T10:05:58+01:00
Lu aussi

L'histoire se passe au Wyoming et déroule son scénario sur un rythme régulier et relativement lent.

Elle met en lumière les conséquences d'un drame passé, et les rapports conflictuels qui en ont découlé.

Les caractères des personnages sont travaillés; la petite fille, personnage central, de par son innocence, sa volonté et l'ensemble de ce qu'elle renvoie, fédère et rattache progressivement les liens rompus.

Donc, peu de suspense à attendre de ce côté là, le fil conducteur apparaît comme évident.

L'auteur met surtout l'accent sur l'aspect rédempteur et introspectif des autres personnages principaux, sur l'importance de vivre le présent et de faire la part des choses sur ce passé si douloureux.

Il ne me reste plus maintenant qu'à visionner l'adaptation cinématographique.

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Commentaire ajouté par fredmerck 2020-10-16T15:01:32+02:00
Bronze

Et bien, voici un roman qui se lit vite, un vrai page turner comme on dit. L'histoire est simple et efficace : Jean a eu une fille très jeune, Griff. Le père de Griff et Jean ont grandi dans la même petite ville américaine. Celui-ci meurt dans un accident et l'errance géographique de Jean commence, Griff étant trainée dans les tourbillons de la vie affective de sa mère. Jean, en effet, enchaîne les liaisons peu satisfaisantes dont, la dernière au moment où commence le livre, avec Gary, un homme violent, caricature il me semble du redneck américain. Poussée par Griff, mère et fille s'enfuient et après un petit périple en voiture, atterisent chez l'ex beau-père de Jean. Gary n'a pas renoncé à Jean et se met à sa recherche.

Ce n'est pas étonnant qu'une adapation ciné ait été faite. L'intrigue s'y prête à merveille. La lecture est très rapide, addictive. Mark Spragg soigne la tension tout au long des pages. J'ai trouvé que les passages liés à l'ours (qui a blessé Mitch, le voisin/ami du grand-père) ne sont pas les plus utiles car toute la trame autour des retrouvailles petite fille - mère - grand père, et la traque de Gary, suffisent.

Bref, c'est un roman qui a bien fait son boulot : j'ai passé un très bon moment même si évidemment ce n'est pas la lecture du siècle. Je suis néanmoins contente que le mois américain m'ait poussée vers lui.

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Commentaire ajouté par amnesia_memories 2014-08-19T17:55:20+02:00
Argent

Un livre qui m'a bien fait rire :)

Agréable souvenir quand j'y repense.

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Commentaire ajouté par tuttibooks 2011-02-08T23:05:32+01:00
Diamant

Un roman rafraîchissant et émouvant , avec en plus le parfum de l'ouest américain, des ranch, de la vie à la campagne.Et intéressant aussi car le thème de la violence conjugale est abordé.

L'irruption de sa petite fille sortie de nulle part bouleverse la vie du vieux Einar qui apprend tout doucement à l'aimer et à sortir de sa carapace de vieil homme endurci.

On passe un très agréable moment et on en redemande quand arrive la fin...Le film qui en a été tiré rend très bien l'atmosphère à la fois rude etémouvante du livre.

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Date de sortie

Une vie inachevée

  • France : 2012-10-04 - Poche (Français)

Activité récente

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2019-07-30T11:05:23+02:00

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