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Extrait ajouté par Ion-ion 2015-05-25T18:34:29+02:00

"-Elle était encore au lycée. Ca m'étonnerait qu'elle se souvienne de moi.

-Je suis sûre que tu te trompes! affirma Laura qui avait perçu une note de nostalgie dans la voix de son patron.

-Ce n'est pas parce que toi, tu me trouve inoubliable que tout le monde partage ton opinion, répliqua-t-il en souriant.

Habituée à son autodérision, elle répondit sur le même ton:

-Il y a des tas de choses que je trouve inoubliables, monsieur Baldwin : les piqûres, par exemple, les visites chez le dentiste..."

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Extrait ajouté par anonyme 2013-01-03T22:42:05+01:00

PROLOGUE

Lorsque le crissement des pneus, les cris et le terrible fracas de la tôle froissée cessèrent enfin, Laura Harte ouvrit les yeux. Étendue près de la voiture accidentée, elle n'entendait plus que le bruit régulier de la pluie d'été et, au loin, la circulation sur la route de San Francisco. Chaque inspiration lui provoquait de vifs élancement dans les côtes.

En percevant l'odeur ferreur du sang, elle se redressa, prise de panique. Une douleur lancinante dans l'épaule gauche lui arracha un gémissement. Son estomac se révulsa et sa vision se brouilla quand elle vit l'angle de son bras. Néanmoins, en serrant les dents, elle se remit sur pied et parvint, tant bien que mal, en s'appuyant contre la carrosserie, à contourner la voiture. Sa mère gisait dans l'herbe. Avec la même terreur qu'elle avait éprouvée en voyant les phare du camion arriver a toute allure en face d'elle , elle s'agenouilla et se pencha au-dessus de son visage livide.

_Maman ? Tu m'entends ?

Juliet battit faiblement des paupières et murmura:

_Tu vas louper ta soirée à cause de moi !

_Ce n'est pas grave, lui dit Laura sur un ton apaisant.

Que lui importait cette ridicule cérémonie de remise des trophées, à présent ? Que lui importait sa réussite professionnelle alors que sa mère pouvait à peine respirer ?

_ Ne t'inquiète pas , maman, ajouta-t-elle. Ça va aller. Je vais appeler les secours.

_Non, ma petite fille. Il est trop tard.

Laura saisit la main qu'elle lui tendait.

_Il faut que je te dise...des choses..., continua sa mère. Des choses que j'aurais dû te confier il y a longtemps. A propos de moi...et de ton père.

_Chut,maman. Ne parle pas. Économise tes forces.

En dépit de son effroi, Laura s'efforçait de paraître aussi calme que possible.

_ Tu em parleras de ton grand amour une autre fois, murmura-t-elle. Pour l'instant,ne bouge pas, essaye de te détendre. Je vais remonter jusqu’à la route et essayer d’arrêter une voiture. Il faut qu'on t’emmène a l’hôpital.

_Ce n'est pas la peine...Il est trop tard...

_Mais non, voyons ! Ne dit pas de bêtises !

Sa mère avait beau être infirmière, elle ne pouvait que se tromper. Non, il n'était pas trop tard. Ce n'était pas possible.

Des sirènes se firent entendre dans le lointain.

_Ecoute ! Cria Laura dans un sanglot de soulagement. Tu entends ? L'ambulance arrive ! Tien bon maman !

Juliet lui pressa les doigts faiblement.

_ Pardonne-moi, ma chérie, souffla-t-elle. J'aurai dû te le dira plus tôt ...Il faut que je t'explique..Ton père...

_Je sais, l'interrompit doucement Laura.Votre histoire, je la connais.

Mêlées à la pluie, les larmes ruisselaient sur ses joues. Pourquoi sa mère tenait-elle tant à parler de son défunt mari ? Était-elle vraiment dans un état grave ? Ne dit-on pas qu'a l'article de la mort, les pensées se focalisent sur le passé ? Non ! Sa mère n’était pas mourante. Ce n'était pas possible.

Afin de se rassurer, elle se lança elle-même dans le récit qu'elle avait si souvent entendu:

_ Papa était aviateur dans la Marine, et toi, tu étais infirmière à la base aérienne. C'était le plus beau garçon que tu aies jamais vu. Il avait les yeux bleus magnifiques et un sourires d'ange. Entre vous, ça a été le coup de foudre au premier regard, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, vous étiez mariés !

La belle histoire d'amour de ses parents, tragiquement écourté par la mort de son père au Viêt-nam, faisait partie intégrante de la vie de Laura. Son père était décédé avant qu'elle vienne au monde; néanmoins, elle avait grandi en le chérissant.

_On s'aimait si fort...

_Je sais, dit Laura, de plus en plus angoissée par la respiration difficile et le visage exsangues de sa mère.

Heureusement, des pas et des voix approchaient déjà.

_Par ici ! cria-t-elle. Vite !

_Laura..Je t'aime

_Arrête de parler,maman, ne te fatigue pas, je t'en supplie !

_Promet moi d'aller voir Paul. Dis-lui...

_Ne parle pas ! ordonna Laura, alarmée par les râles de sa mère et de sa douleur qu'elle lisait dans ses yeux.

La main qu'elle tenait dans la sienne dans la sienne se refroidissait de seconde en seconde.

_Tu demanderas à Paul de te donner la clé du deuxième coffre...Pardonne-moi, ma chérie... J’espère que tu me comprendras.

_Maman..., bredouilla Laura. Quelle clé? Quel coffre ?

Quand Juliet ferma les yeux et que sa main devint flasque, un cri animal déchira la nuit.

Laura prit conscience bien plus tard que ce hurlement, c’était elle qui l'avait poussé.

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