Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 476
Membres
1 012 370

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Extrait ajouté par MesPtitesLectures2414 2023-11-27T17:16:08+01:00

elle était ravie de voir un pont s'établir entre les conquérants et les conquis, et que le bonheur était capable de naitre malgré la guerre et les conflits.

Afficher en entier
Extrait ajouté par tekyla 2020-08-06T21:35:41+02:00

En pénétrant dans la vaste halle de plus de trente pas de long, une angoisse presque palpable s’empara d’Inge Oledöttir. Bien qu’elle s’entraînât au maniement de l’épée et de la hache depuis des années avec son père et ses frères, elle se sentait aussi démunie qu’une fillette face aux deux sièges surélevés qui trônaient au bout de la grande salle plongée dans la pénombre. Autour d’elle, les esclaves vaquaient à leurs occupations, les femmes préparaient le repas, les enfants jouaient… le monde continuait sans se soucier de la jouvencelle intimidée, qui se tenait près de son père devant le foyer central. Inge baissa les yeux, préférant fixer l’ombre mouvante que les flammes basses faisaient danser sur le sol de terre battue jonché de bruyères et d’ajoncs coupés. De chaque côté, le long des murs, couraient deux grandes plate-formes de bois servant, en journée, à s’asseoir, et la nuit, de couchage pour toute la maisonnée. À sa droite, son père, Ole Sigurdson, posa une main sur son épaule, l’encourageant à avancer vers le jarl.

— Bonjour, Ole, s’exclama Svend, chef du clan viking de Ribe. Cela faisait longtemps que tu n’avais pas quitté ton île de Mandø… On voit plutôt ta femme, d’habitude. Thorgild se porte bien ?

— Très bien, Svend, répondit Ole de sa voix profonde. Mais sa grossesse la fatigue et elle n’avait pas envie de subir la traversée en bateau. De plus, c’est moi qui ai entraîné Inge, et je tenais à te la présenter en personne.

— Ta deuxième fille, c’est bien ça ?

— Oui, la deuxième, mais pas la plus timide, même si elle n’ose pas lever la tête.

À ces mots, Inge se sentit rougir et maudit sa peau claire qui s’empourprait à la moindre occasion. Petite et mince, dotée de cheveux d’un blond presque blanc et d’yeux d’un bleu azuréen ourlés de cils plus sombres, elle avait conscience de ne pas avoir un physique impressionnant – ses frères la traitaient de brindille et, au fil des ans, s’étaient souvent moqués de son aspiration à devenir une guerrière, arguant qu’elle était trop fragile et délicate pour survivre aux rigueurs des expéditions. Mais Inge ne s’était jamais laissé convaincre de sa faiblesse. Malgré sa frêle stature, elle était dure et résistante, et ses muscles fins et déliés cachaient une volonté inébranlable. Néanmoins, aujourd’hui, elle avait conscience de jouer son avenir, sa vie, et se sentait submergée par l’émotion. Elle avait les mains moites et tremblantes. Pourtant, elle savait qu’elle n’aurait pas dû faire montre d’un tel embarras si elle espérait impressionner le jarl.

— Eh bien, jeune fille, il va te falloir me prouver ton courage, si tu veux faire partie de mes guerrières ! tonna le timbre grave de Svend. Approche.

Une terreur innommable s’empara d’Inge. Malgré les années d’apprentissage auprès de son père, elle ne se sentait pas prête, pas digne. Et si le jarl la refusait ? Et si elle échouait à le convaincre que sa place était à ses côtés ? Devrait-elle retourner sur Mandø, condamnée à mener la vie de paysanne qui ne lui convenait pas, ou pire épouser un inconnu, comme l’avait fait sa sœur, Thorgerd, pour s’éloigner du foyer familial surpeuplé ? Consciente que tous les yeux étaient rivés sur elle, Inge avança d’un pas, les doigts crispés sur la garde de l’épée courte qui ne la quittait jamais.

— Allons, Svend, intervint soudain Jette, l’épouse du jarl, en se levant de son siège. Tu ne vois pas que cette petite est terrorisée ?

— Si elle veut faire partie de mes skjaldmö1, il va pourtant falloir qu’elle apprenne à dominer ses peurs ! rétorqua le chef de clan. Approche, mon enfant, reprit-il néanmoins d’une voix moins dure. Est-il vrai que tu sais te battre ?

Incapable d’articuler un mot, Inge crispa les doigts sur la garde de son épée et hocha la tête. Du coin de l’œil, elle vit une paire de chausses rouges s’avancer vers elle, puis une main douce mais ferme se posa sur son épaule.

— Tu sais que toutes les guerrières ne peuvent devenir des skjaldmö, jeune fille, n’est-ce pas ? interrogea Jette. Es-tu prête à faire le sacrifice que cela demande ?

De nouveau, Inge hocha la tête. Son père lui avait tout expliqué du serment que prêtaient les femmes qui se consacraient corps et âme à l’art de la guerre. Dès qu’elles étaient admises au sein des combattantes sacrées, la garde d’élite du jarl, elles se vouaient exclusivement au service de Freyja, déesse de l’amour et de la guerre, renonçant à appartenir à un homme par les liens du mariage. Jamais elles ne connaîtraient les plaisirs de la chair, jamais elles ne porteraient d’enfant ; leur corps serait uniquement le vaisseau de la déesse, consacré à la servir, elle et nul autre. C’était ce serment qui faisait d’elles des êtres à part, considérées comme des personnages de haut rang à la cour du jarl, voire de son roi. Au souvenir des mots prononcés par la völva lorsqu’elle lui avait annoncé sa vocation, Inge sentit une ardeur surnaturelle s’emparer d’elle et, enfin, elle osa relever les yeux.

Son regard croisa celui de Jette. La femme de Svend n’était pas une skjaldmö, mais elle avait participé à de nombreux raids aux côtés de son mari, à l’époque où celui-ci menait encore ses expéditions lui-même, et son visage portait les stigmates d’une vie rude passée à subir les éléments et les combats. Malgré ses beaux vêtements de lin écarlate, sa surrobe plissée maintenue aux clavicules par deux fibules d’or et son bandeau de front tissé de soie et de perles, elle avait les traits usés et les iris délavés d’avoir trop scruté l’horizon. Sa main, sur son épaule, accentua sa pression, attendant une réponse.

— Oui, je suis prête à vouer ma virginité à Freyja, finit par déclarer Inge en faisant passer son regard de Jette à Svend.

Enfin, rassérénée par le fait que sa voix avait paru plus ferme qu’elle ne l’avait craint, elle laissa ses yeux errer sur la garde rapprochée du jarl.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode