Extraits

— Alors, qu’en penses-tu ? demanda Marley, présentant à Caleb les deux échantillons de peinture.

— Ils sont verts tous les deux.

— Certes. Mais celui-ci, c’est Tendre Printemps, et celui-là, Feuillage Ensoleillé.

— C’est bien ce que je disais. Ils sont verts tous les deux !

Marley poussa un soupir. Les choses se confirmaient. En matière de couleur, Caleb était irrécupérable.

— Ce sera Feuillage Ensoleillé et si tu n’aimes pas, tant pis.

"— Hum, je…, commença-t-elle d’une voix rauque.

Elle s’interrompit, passa la pointe de sa langue sur ses lèvres.

— Ne faites pas ça, Marley…

— Quoi, ça ?

— Vous lécher les lèvres de cette façon.

Malgré lui, il tendit la main, effleura son bras.

Marley retint son souffle.

— Et pourquoi ?

Il caressa sa peau chaude, satinée.

— C’est déjà suffisamment difficile pour moi…

— Qu’est-ce qui est difficile ?

— Résister à l’envie de vous embrasser."

- Je ne t'ai jamais menti ni sur mes origines ni sur mon passé.

Je n'ai rien dissimulé de ma personnalité non plus.

Sa voix se teinta soudain d'ironie.

- Tu ne crois pas que si je jouais la comédie, j'aurais choisi de me montrer sous un autre jour, plus charmant, plus agréable ?

J'ai des défauts, Marley. Je suis d'un abord rude. Trop sérieux, trop introverti. Trop ... brisé par la vie.

- Et toi ? A part jouer les séducteurs, qu'as-tu découvert ?

- Rien

Ce n'était pas entièrement vrai. Il avait découvert beaucoup de choses. Le goût merveilleux des lèvres de Marley, par exemple, le satin de sa peau sous ses doigts...

- Tu veux dire que ton irrésistible charisme ne t'a mené à rien avec elle ?

La remarque hérissa Caleb. 

" S'il restait avec Marley, il ne pourrait plus accepter certaines missions et peut être devrait-il même changer de poste. Il lui serait trop difficile d'être régulièrement séparé d'elle"

— Bon. Et ça, qu’est-ce que tu en dis ? demanda Gwen. Tu marches dans la rue et, brusquement, tu te trouves nez à nez avec un superbe inconnu, du genre grand brun ténébreux, qui te soulève dans ses bras, plonge son regard dans le tien et te dit : « Je n’ai jamais rencontré une beauté comme vous. Laissez-moi vous offrir un café. » Qu’est-ce que tu fais ? Tu acceptes ?

Marley pouffa de rire.

— Tu ne crois pas que tu y vas un peu fort ?

— O.K. Alors disons simplement qu’il est beau à tomber à la renverse et qu’il te propose de prendre un café avec lui. Tu dis oui ?

— Je ne sais pas. Peut-être.

Marley commençait à en avoir assez de cette conversation.

— Pourquoi tiens-tu absolument à ce que je rencontre un homme ?

Son amie, Gwen Shaffer, avait lancé le sujet à peine avait-elle franchi sa porte, une heure plus tôt. D’habitude, Marley était ravie qu’elle passe papoter avec elle autour d’un café lorsqu’elle était de repos. Mais, aujourd’hui, toutes ses questions et ses scénarios à la noix lui tapaient sur les nerfs. Ça ne rimait absolument à rien.