Univers de la littérature
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On trouve toujours la force de tout surmonter grâce aux autres, ceux qui nous aidaient. C'étaient comme des mailles qui s'accrochaient les unes aux autres, à l'infini. Je songeais que ce n'était pas vraiment des mailles. C'était plutôt comme un récipient vide qui se remplissait petit à petit de gouttes de pluie. Les autres nous remplissaient, ils nous donnaient un sens, une existence, une consistance. In devenait une petite part de chacun d'eux. Une étincelle, un regard, une odeur, un sourire, une force brute. On n'était plus jamais vide.
Extrait de Je revenais des autres -
Et puis il y a l’été. L’été appartient à tous les souvenirs. Il est intemporel. C’est son odeur qui est la plus tenace. Qui s’accroche aux vêtements. Que l’on cherche toute sa vie. Les fruits trop sucrés, le vent de la mer, les beignets, le café noir, l’Ambre solaire, la poudre Caron des grands-mères. L’été appartient à tous les âges. Il n’a ni enfance ni adolescence. L’été est un ange.
Extrait de Trois -
Quelque chose la retenait qu'elle ne pouvait définir. Une crainte face à la découverte des profondeurs de l'âme humaine. Un instinct. Pourquoi Béatrice, que rien n'obligeait à se laisser humilier de la sorte, l'avait-elle accepté ? Pourquoi s'était-elle soumise à la volonté d'Inès alors qu'elle aurait pu la mettre à terre sans difficultés. Physiquement elle était bien plus forte. Que risquait-elle à l'envoyer se faire voir ailleurs plutôt que de subir une violence pareille.
Extrait de L'hôtelière du Gallia-Londres -
Toute cette joie, cette innocence... Toute cette gaîté n'était qu'illusoire, car sous les jolies toilettes et les chapeaux à rubans, les estomacs restaient vides et la peur continuait à se terrer dans les coeurs. Nul ne pouvait ignorer ce qui se passait dans les commissariats et les prisons... Ni les trains plombés partant de la gare de triage.
Extrait de Vengeance en bas de soie, Tome 2 : Les Ombres du marais -
En France, une jolie femme (toutes le femmes s'arrangent pour être jolies dans ce pays, même les autres) sera choquée si un homme ne lui fait pas la cour dans un salon ou ne remarque même pas sa nouvelle robe. C'est là une attitude qu'elle conçoit à la rigueur chez son mari, tout en déplorant publiquement qu'il n'ai plus pour elle les yeux d'un amant.
En Angleterre, une jolie femme trouvera most shocking qu'un homme lui baise la main, et tout à fait déplacé qu'il tourne un compliment sur son teint, à moins que ce ne soit son mari, lequel n'y pense pas.
C'est que Martine demande avant tout à une robe, c'est d'être élégante. Ursula, comme ses compagnes, voulait d'abord s'y sentir confortable (to be comfortable in...). Dans la rue, la Parisienne qui inaugure un petit tailleur printanier est secrètement ravie de voir le regard des hommes s'allumer. L'Anglaise le serait sans doute aussi, mais ce début d'incendie est inimaginable dans un pays où le regard des hommes sans doute à cause de l'humidité ambiante, paraît ininflammable. Les Français contemplent les femmes. Les Anglais les croisent.
Extrait de Les carnets du Major Thompson
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