Commentaire de celia_cat

Ayant adoré le premier tome qui semblait se suffire à lui-même, je me suis demandée de quoi le deuxième volet allait parler. Quand la couverture du livre est apparue sur les réseaux sociaux, imaginez la hyppe que j'ai ressentie. L'objet-livre est tellement ensorcelant que j'avais hâte de me replonger dans cet univers si atypique, en compagnie de mes deux groupes de lectures communes.

J'ai retrouvé cette atmosphère si caractéristique à l'auteur que j'aime tant. Nous avons un style gothique qui retranscrit à merveille ce Paris régi par les Vampyres. Cette revisite de ces créatures fantastiques façon Dracula me charme totalement. Nous sommes dans un univers très sombre voire horrifique qui me séduit de plus en plus. Dans ce deuxième tome, l'auteur s'ouvre au-delà de Versailles en nous décrivant, dans le moindre détail, la vie parisienne dans toute sa misère et sa noirceur. Cette ambiance romanesque et sinistre est incontestablement la force du livre.

Nous sentons que Victor Dixen manipule habilement son monde tyrannique. Progressivement, la complexité de la Magma Vampyria nous est dépeinte. Nous découvrons de nouvelles créatures et de multiples personnages rendant cet univers complexe et fascinant. Cependant, d'un autre côté, je me suis sentie perdue dans ces détails. J'ai compris le dénouement dans sa globalité mais l'auteur nous dissémine, parfois, des subtilités qui m'ont échappées. Cela a rendu ma lecture moins immersive que le tome 1.

En effet, j'ai eu du mal à m'accrocher au récit. Le rythme s'essoufle aussi. J'ai senti un relachement de la part de l'auteur. Je trouve ce deuxième tome plutôt contemplatif car honnêtement, l'action ne se fait pas trop ressentir. Pourtant, les événements s'enchaînent et l'univers s'enrichit mais je n'ai pas ressenti la hyppe comme dans le premier tome. Je pense que ça s'explique par le fait que j'ai eu le sentiment que l'auteur a calé son dénouement en fonction des attentes des lecteurs et des lectrices.

Je dis ça parce que l'évolution de Jeanne ne m'a pas spécialement convaincue. Parfois, elle se remet en question sur des actes où il n'y a pas besoin selon moi. Sa personnalité que je trouvais marquante et atypique dans le premier volet, devient plus adouçie. Elle pense moins à ses propres fins. Or, ce trait de caractère me plaisait beaucoup comparée à d'autres lecteurs et lectrices qui la jugeaient insensible et hostile. Au contraire, je trouvais que c'est ce qui faisait son charme et là, elle balaie son orgueil très vite. Est-ce un choix totalement libre de l'auteur ou voulait-il satisfaire ses fans et rendre son protagoniste plus attachante ? Franchement, c'est une question que je me pose.

Si le deuxième cas s'avère vrai, je trouve ça dommage car pour moi, le dénouement a perdu sa saveur de départ. L'intrigue est devenu lisse. Les évenements ne m'ont pas surprise. La conclusion se devine très vite. Je n'ai pas ressenti d'émotions face aux révélations qui m'ont semblées évidentes. C'est aussi moins gore. Je trouve que, dans ce deuxième volet, c'est étrangement tranquille pour nos personnages par rapport au premier opus où ils ne sont pas épargnés. J'ai eu comme l'impression que l'auteur ne voulait pas trop "choquer" son spectateur pour rendre sa saga accessible à tout public alors que, clairement, le premier tome n'est pas à mettre entre toutes les mains et tant mieux car c'est ce qui me plaît.

Par conséquent, le deuxième tome a pas mal baissé dans mon estime. C'est dommage car les personnages secondaires restent excellents dans leurs rôles. J'ai adoré Alexandre, Naoko, Hélénais, Lord Sterling et Suraj. J'ai aimé en apprendre plus sur chacun d'eux. J'ai apprécié le fait que l'auteur s'attarde sur leurs troubles passés. Sur ce point, je suis très curieuse de voir ce qu'ils nous reservent pour la suite.

En bref, un deuxième tome qui reste tout même agréable à suivre malgré ses défauts. Je lui reconnais totalement son univers atypique, ultra prometteur. Je sens qu'il y a de la matière pour rendre le troisième volet meilleur. Mon avis est loin d'être définitif.