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Je sentais déjà une présence indicible lovée dans ces lourdes tentures de velours pourpre dont les fenêtres étaient ornées, un secret palpable dont il ne fallait pas espérer s'approcher, de peur d'être happé. On pressentait que des événements au-delà de notre compréhension s'étaient déroulés ici, entre ces murs, et ne seraient jamais exhumés de leur linceul de silence... sauf peut-être par quelqu'un qui pouvait voir avec d'autres yeux.
Afficher en entierUn chant traverse la nuit comme un regret. Il vient de partout, pour m’envelopper dans sa trame légère et dire une lumière éteinte, un profond désespoir, enfoui sous les siècles, la poussière et la pierre impassible. Le chant d’une innocence murée dans sa douleur béante.
Afficher en entierLa rumeur avait enflé, monstre de médisance se nourrissant de son propre venin.
Afficher en entierUn chant traverse la nuit comme un regret. Il vient de partout, pour m’envelopper dans sa trame légère et dire une lumière éteinte, un profond désespoir, enfoui sous les siècles, la poussière et la pierre impassible. Le chant d’une innocence murée dans sa douleur béante.
Afficher en entierDu lierre déjà coule le sang de l'été
Viens, viens m'aimer, doux Rêve
Que je t'offre mon âme en sève
Le lierre a butiné ma beauté
Afficher en entierCe château exerçait une aura dangereuse sur les sensibilités à l’acuité acérée. Elle les attirait, les noyait dans une spirale de folie hallucinatoire, chuchotaient les plus sceptiques. Elle suçait la pureté de certaines âmes et projetait les autres en enfer, murmuraient les plus superstitieux. Il ne fallait pas se promener au château au cours du printemps, et encore moins lors de son équinoxe. On prétendait qu’il était le théâtre d’un fait étrange et ancien, remontant au moyen âge, et qui continuait de faire frissonner son épiderme pierreuse et ses impassibles couloirs. Que l’on s’y attardait trop, on pouvait en effet y croiser le chemin de la demoiselle fanée. On racontait qu’elle errait entre ses murs, pleurant sa beauté asséchée, et que les jeunes personnes s’y attardant seules pourraient bien subir sa jalousie dévastatrice.
Afficher en entier« Son corps est de bois sec et dur,
Qui craque et grince
Ses doigts griffent, ses doigts pincent,
Son visage est une blessure
Pour quiconque le regarde
Du vert-de-Lierre prenez garde,
Dans ses yeux guette le Profane
Prêt à bondir sur votre âme
Son souffle est tel un cri de hibou
Qui trouve son écho entre chien et loup
Il aime les âmes en fleurs
Jeunes et fraîches à cueillir
Entre ses lèvres se fanent
Les amours printanières
Sur ses noueuses épaules languissent
Espoir et jeunesse, qui gémissent,
Et se dessèche comme l’automne
Son rire amer de faune »
Afficher en entierJe pense que le mythe est une autre forme d’Histoire, vous comprenez? L’histoire de la vie intérieure de l’Homme, le versant nébuleux et poétique de la vie humaine, la réalité de leur imagination qui leur a servi de vérité pendant des siècles. La fiction et la vie sont jumelles de sang, vous savez.
Afficher en entierTel un incube végétal, à chaque sacre de printemps, il se libérait de l’étreinte d’un lierre grimpant sur l’un des murs du château pour posséder la jeune fille qui avait le malheur de croiser son chemin. Ce conte inquiétant avait fini par appartenir en quelque sorte au patrimoine culturel de la région au fil des générations.
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