Dans la tradition gothique, tout tourne autour de secrets, sombres, inavouables, dissimulés derrière la façade de la normalité. L’horreur moderne reste lourdement influencée par cette tradition. Mais le gothique a changé de décor, il a quitté les vieux châteaux pour influencer notre quotidien. (...) Le mal, confiné aux ruines dans la littérature des dix-huitième et dix-neuvième siècles, (...) s’est propagé à nos métropoles, à nos petites villes, nos foyers. C’est d’ailleurs ce qui le rend encore plus effrayant, n’est-ce pas?

Il en allait des filles comme des bagages : moins elles prenaient de place, et plus elles seraient faciles à caser.

Ce que nous possédons ne nous est rien quand nous l’avons, mais, aussitôt perdu, le prix s’en multiplie, et nous trouvons toutes les qualités qui nous manquaient quand nous le possédions.
(Shakespeare, Beaucoup de bruit pour rien)

La miséricorde ne se commande pas.
Elle tombe comme la douce pluie du ciel
Sur ce bas monde.
(Shakespeare, Le Marchand de Venise)

- Vous aimez écrire? (…)
- J’adore ça (…). C’est difficile, mais la plupart des choses gratifiantes le sont.

Lorsque tout semble être contre vous, et que vous pensez ne pas pouvoir tenir une minute de plus, n’abandonnez jamais, car c’est justement l’heure et le lieu où les vents vont tourner.

Comme le vicaire me l’a dit dans le cimetière de l’église, il y a tant d’années de cela, l’espoir est tout ce qui compte. On doit avoir l’espoir, sinon l’existence n’est qu’une folie dénuée de signification. L’espoir nous tient à l’écart du néant.

Vous-même êtes la victime parfaite du mirage que je poursuis. Vous n’êtes pas ce que vous prétendez être. Vous êtes une illusion de papier. 

(…) Tout est dans les livres. Notre vie n’est qu’un feuillet détaché de l’ouvrage gigantesque du monde.

Il en était du fantastique, comme de l’acte charnel, on n’en parlait qu’à mots couverts quoique tout le monde en eût connaissance.

C’est d’une simplicité enfantine, le théâtre, c’est d’être réel dans l’irréel. (L’Impromptu de Paris)

En Amérique, nous avons le droit à l’intimité, n’est-ce pas? Nous avons le droit d’avoir des secrets. J’ai mes secrets et vous avez les vôtres, me semble-t-il. Tout comme d’autres.
Il y a donc un pays dissimulé, caché, sous la société que nous montrons au monde. Une vérité gênante, elle rôde derrière nos faux-semblants.
Cette vérité, c’est une terre profondément submergée. Si un jour, elle remontait et nous faisait tous face, que ferions-nous (...)? Qui ferait quoi que ce soit?

(...) Personne, même le plus humble des êtres humains, n’est insensible face à l’énigme de la vie, encore moins face à celle de la mort. Il y a quelque chose en chacun de nous qui recherche l’étrange, l’anormal, l’inexplicable. Et grâce à cela, en diminue l’emprise sur notre esprit. Les défenseurs du réalisme le plus absolu, ceux qui se proclament sceptiques ou qui dénigrent le surnaturel, ce sont eux qui sont les plus à même de sombrer dans la folie.

- Pour dire « au revoir » en anglais, on se dit « see you again » (...). Ça se traduit: « revoyons nous un jour » (...).
- Si you eugayne

[Le Club Diogène] est tout bonnement le club le plus étrange du monde chrétien. La liste des inscrits est un véritable Who’s Who des originaux et autres excentriques, le genre d’hommes dont aucun autre club ne voudrait, et qui sont dotés d’un génie particulier pour ne s’entendre avec personne.

On parlait de poèmes. De poésie. De poètes. De livres. Des mots, de leur force, de la facilité et de l’agilité avec lesquelles ils s’échappent, de leur manière de ne dire jamais vraiment la chose telle qu’elle est. De la langue et de la manière dont elle se rapproche de la vérité, de la distance dont elle s’en trouve. De ce qu’elle peut ou non dire. Du sentiment: son irréductibilité, l’impossibilité de le réduire en quelque chose de plus simple ou de plus explicable.

En observant cette nuée tourbillonnante dont forme et direction changeaient en permanence (...), j’ai pensé que tout le mystère dont nous avions besoin nous entourait à chaque instant dans un nuage de petites ou grandes merveilles qu’on ne pouvait voir qu’en les regardant.

Je viens ici pour vous raconter que la terre sous nos pieds n’était autrefois qu’un rêve fugace, et qu’elle le redeviendra, car le réel ne réside que dans le monde en dessous des choses, et nous et tous nos actes ne sommes que ses ombres.

- Ça doit être dur. Bosser avec des gens qu’on méprise. Se frotter à la lie de l’humanité.
- C’est un bon entraînement pour la clandestinité. On s’habitue aux mauvaises odeurs.

Le rôle de la Gestion des conflits consiste à transformer la bêtise mondiale en bénéfices pour les investisseurs occidentaux. Point final.

Certaines des images concoctées par l’esprit humain sont telles qu’on ne peut les décrire qu’avec des couleurs et des formes, des énoncés qui se suffisent à eux-mêmes et peuvent se passer de logique ou d’explications. Certaines choses sont sans doute hors d’atteinte des mots, ou du moins de notre vocabulaire actuel. Certaines visions (...) ne peuvent être traitées en prose que par la création d’un tout nouveau langage, ou d’une nouvelle façon d’utiliser celui que nous avons déjà.