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Paul verse alors dans mon verre ce vin que je vais adorer : « Gewurztraminer », choc de consonnes et de voyelles, monde de saveurs et de sons, que je vais découvrir avec toi...
Afficher en entierIl y a quelques mois c’est Walid, mon père, qu’on a emmené là-bas. Mais au moment du départ, les pompiers attendaient une réponse et l’ambulance est partie sans que Lucie, ma mère, sache où le rejoindre. Étrangement, elle a attendu toute la journée sans qu’on la rappelle, sans oser prendre son téléphone, sans nous alerter ma sœur et moi. C’est par hasard, parce que je la contacte ce jour-là, que j’apprends la nouvelle. Je multiplie les coups de fil et finis par tomber sur l’interne en cardiologie à
Mondor, qui nous rassure. L’infarctus a été pris à
temps et mon père est tiré d’affaire
Afficher en entierPrès de ton lit maintenant je détisse.
Et tisse autrement.
Je gagne du temps.
Que nos enfants grandissent.
Que l'on s'aime encore plus.
À tes oreilles, je glisse une autre histoire.
Et tes lèvres prendront bien le relais mon amour.
(Page 73)
Afficher en entierC'est une nuit blanche que nous avons passée là. Tu souris et demande À partir de quand dit-on vraiment qu'elle est blanche ? Un tour inverse de cadran, une lune absente, qui font croire que rien n'est arrivé ? [...] Est-ce un rêve, mon amour, que je fais cette nuit pour toujours, à ne vouloir pas de demain ?
Afficher en entierOui je me sens soudain si coupable. De ne t'avoir pas protégé, pas assez aimé, pas assez regardé. Si j'avais su, est-ce que j'aurais pu ? Est-ce que l'on s'aime en s'épargnant ? Cette énergie là, à vouloir toujours imaginer avec toi de nouveaux projets, un nouvel horizon, n'est-ce pas, depuis le début, la façon que j'ai de t'aimer ?
Afficher en entierL’oxygène te quitte peu à peu, je le vois à ton front, à ton visage qui perd sa couleur. Je donne mon poids dans ta poitrine, continue de t’appeler. Reviens mon amour. À l’autre bout du fil, la voix me dit: — Vous continuez. Je n’ai pas le droit de flancher puisque je sais quoi faire. Le temps passe, il faut qu’ils arrivent vite, les pompiers. Alors, le geste, le geste, le geste qui sauve, répétitif. Il fait passer ma peur, occupe mon énergie, 15 tout entière dans mes mains, dans mon dos qui s’incline, près de toi, en rythme…
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