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— Silvi, ce que je veux, c’est que nous soyons heureux ensemble, et donc que vous preniez autant de plaisir que moi dans ces… occasions-là. Je ne m’attends pas à ce que vous m’aimiez comme…
Il marqua une pause.
— Comme j’espère que vous m’aimerez un jour, poursuivit-il. Mais au moins pouvez-vous éprouver du désir pour moi. Voire de la passion. En tout cas, je ne ferai rien sans votre consentement.
— Mais je vous l’ai déjà donné, lui rappela-t-elle. Et vous êtes désormais mon ma… mari. Dans un couple, c’est à l’homme de désirer son épouse pour que…
Elle ne put achever sa phrase.
— Il faut que la femme soit excitée elle aussi, ou elle aura mal. Je pourrais toujours, à force de caresses et de baisers, prédisposer votre corps à notre union. Mais je souhaite plus que cela. Je veux que vous ayez aussi envie de moi avec votre cœur et avec votre esprit.
Des larmes montèrent à la gorge de la jeune femme. Il était si prévenant. N’importe quel autre homme se serait satisfait de sa passivité, mais pas lui. Il méritait une épouse qui sache vraiment l’aimer et qui puisse lui donner ce qu’il désirait. Jamais elle n’avait pensé connaître un jour l’amour charnel. Tout cela était arrivé trop vite. Moins de deux semaines auparavant, un autre destin l’attendait.
Pourrait-elle jamais devenir l’épouse que Magnus souhaitait, la compagne qu’il aurait dû avoir ? Elle détourna les yeux en sentant ses joues se mouiller.
Il cueillit une de ses larmes sur le bout d’un doigt.
— Êtes-vous donc si malheureuse ?
Elle secoua la tête. Comment lui exprimer ses sentiments ? Elle ne s’estimait pas à la hauteur de ses attentes et, en même temps, songer qu’une autre femme pourrait mieux le contenter lui serrait le cœur.
— Allons, dormez, Silvi, lâcha-t-il enfin sur un ton désabusé.
Elle le dévisagea à travers ses pleurs.
— Quoi ?
— J’ai dit : dormez, répéta-t-il d’une voix plus douce. Je ne vais pas exercer mes prérogatives de mari au risque de vous faire mal. Je ne vous prendrai que lorsque vous serez à même de m’accueillir en vous avec joie et volupté. Pas avant.
Afficher en entier— Je suis venu vous saluer.
Silvi pivota d’un bond en reconnaissant la voix de Magnus et faillit en perdre l’équilibre. Les herbes sèches qu’elle était en train de moudre s’éparpillèrent sur la table. Il tendit la main pour les rattraper, hésita et rabaissa finalement le bras.
Silvi n’avait pas prévu d’assister au départ de la flotte. Il lui fallait regarnir les réserves de remèdes du clan et c’était un travail aussi long que fastidieux. De plus, Rorik était déjà passé lui dire au revoir, aussi n’avait-elle aucune raison de se rendre à la plage.
Magnus attendait patiemment qu’elle ait repris contenance. Ses cheveux noirs, lavés de frais, brillaient à la lueur du foyer de la grand-salle du manoir. L’épée au côté, il rayonnait de force. Quoique attirée par cette aura de puissance et la protection qu’elle promettait, la jeune femme recula d’un pas.
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