Vilmouth

Résumé

« Dans la rue le type qui passait à ce moment-là à côté de moi sortit de sa poche une pièce et me la mit dans la main.

À quoi je devais ressembler ?

À un malheureux qui n’avait pas de début.

On en croise beaucoup.

Eh ben ça y était !

C’était moi !

Le type sans début !

C’est là que je me suis rendu compte que j’avais à la main un petit bloc Rhodia où il manquait les trois quarts des pages. J’essayais de déchiffrer ce qu’il y avait d’écrit sur les quelques restantes.

Quelques restantes !

White Building ! Téléphoner à Vilmouth ! Projet pour Mars. Etc. Etc.

Plein de trucs incompréhensibles !

Qui était ce Vilmouth ?

Comment trouver son numéro ?

C’était moi qui avais écrit ça ?

Et moi qui c’était ? »

À l’occasion de l’exposition Stardust ou la dernière frontière, au MAC/VAL, musée d’art contemporain du Val-de-Marne, à laquelle participe Jean-Luc Vilmouth, l’auteur de théâtre Serge Valletti propose un récit inspiré par l’univers de cet artiste.

Entraînant le lecteur dans un monologue intérieur, Serge Valletti invente un personnage sans histoire : l’artiste Jean-Luc Vilmouth ? l’auteur ? Comme dans Loin de Rueil, de Raymond Queneau, le personnage se construit par la langue. C’est l’histoire d’un type amnésique qui n’a, comme seule trace de lui-même, qu’un morceau de cahier avec écrit « Vilmouth » dessus, au stylo-bille. C’est l’histoire d’une cloche qui constate juste qu’il est loin de Vitry. Pour le reste, il ne sait rien, ne saura rien, et ne pourra rien nous apprendre.