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« Il paraît que les filles dans ton genre peuvent devenir top model, même si elles n'ont ni grâce ni maintien, poursuit Shelly. Ma mère organise un défilé de mode au centre commercial University, on recherche des mannequins. Tina et Jasmine vont le faire toutes les deux, hein, les filles?

— Oui! » répondent-elles à l'unisson, avec un joli sourire, soudain.

Je les dévisage en songeant que Julie a raison : leur regard est véritablement vide. Mais malgré les humiliations, l'absence de chaleur humaine et de personnalité qui se dégage d'elles, je me surprends encore à envier les M & M's. Et quand je passerai à l'étape suivante de ma vie, quand personne ne saura que j'ai des cheveux lavasses et un placard plein de sweat-shirts monochromes, je deviendrai quelqu'un d'autre. Qui aura tout d'une M & M's - chic, débordante de confiance en elle, peut-être même un peu délurée. Je porterai des jupes comme celle de Jasmine, en soie ondulée bleu et rose, et je me vernirai toujours les ongles comme ceux de Tina, qui semblent profondément rouges et sophistiqués au bout de ses chaussures ouvertes.

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«Eh bien, ma belle, les castings d'automne commencent bientôt, et je crois que vous allez faire sensation. Je dirais même que vous allez être LA sensation. Vous êtes occupée le week-end prochain? Qu'est-ce que je raconte? Bien sûr que non, vous n'êtes pas occupée, vous êtes au lycée. Il faut que je voie vos parents. Je peux vous prendre un vol vendredi soir, retour dimanche, juste pour voir si ça le fait. Mais si j'ai mon mot à dire dans cette affaire, Violette Greenfield, je peux vous jurer que vous êtes la prochaine Kate Moss - en plus grande et sans ce problème de cocaïne... Enfin j'espère! » À ce moment- là, elle a rejeté ses cheveux à la couleur parfaite par-dessus son épaule en riant, ce qui m'a donné l'occasion de mieux voir ses dents blanches et très droites.

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« Mon responsable s'appelle Richard. Il est dans son bureau, ai-je dit. Si vous voulez bien m'accompagner. » J'étais déjà au milieu du hall quand j'ai fini par remarquer que la fameuse Angela ne me suivait pas - autrement dit, j'ai été forcée de revenir maladroitement sur mes pas. Elle observait le moindre de mes mouvements. Lorsque je me suis arrêtée devant elle, elle ne m'avait pas quittée des yeux, la tête penchée, elle était même allée jusqu'à enlever ses lunettes de soleil, comme pour mieux y voir.

Julie me dit toujours que je suis parano à propos du regard des gens sur moi. Je sais que je suis très susceptible quand il s'agit de mon corps. C'est vrai, je suis tellement gauche que j'ai l'impression d'être une girafe en patins à roulettes. David avait utilisé cette expression pour me décrire au bal du collège, et elle exprimait à la perfection l'impression que je me faisais ce soir-là. J'imagine que ce ne serait pas si affreux si, en plus de mes coudes osseux et de mes hanches saillantes, j'avais de sublimes pommettes, des yeux vifs d'ingénue ou des lèvres pulpeuses - voire une combinaison des trois. Mais l'ensemble qui me compose est un désastre complet, et je n'apprécie pas vraiment qu'on l'étudie.

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Julie, qui fonce à une réunion avec son conseiller pour le journal de l'école, nous adresse un dernier signe par-dessus son épaule, puis David et moi nous rendons à nos casiers, situés dans le bâtiment des sciences.

L'année dernière, quelqu'un a gravé J'VIOLETTE GREENFIELD en minuscules lettres en haut de la porte de mon casier. Ce n'est pas vraiment assez gros pour que quiconque le remarque au passage, autrement dit ce n'est pas non plus assez gros pour que le concierge du lycée se donne la peine de l'effacer d'un coup de peinture, et c'est tant mieux. Je sais que ça a l'air idiot, mais cette petite inscription compte beaucoup pour moi. C'est tout ce grand mystère qui l'entoure : qui l'a écrit? Quand? Etait- il sérieux? Cela paraît trop discret pour être une blague cruelle et j'aime imaginer que Brian Radcliff l'a griffonné, un jour, après un après-midi particulièrement intolérable en compagnie de Shelly Ryan. Bien que Brian ait tout du gros lourd de base susceptible de boire son poids en bière l'année prochaine pour se faire accepter dans la meilleure association d'étudiants, j'ai toujours vu en lui autre chose. Il était en cours d'anglais avec moi l'année dernière, et j'aurais juré qu'il avait soutenu mon regard une seconde de plus que nécessaire lors de la présentation de son sonnet d'amour.

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Je ne suis pas encore devant la voiture que je vois déjà le froncement de sourcils de Julie à travers le pare-brise de sa Golf gris métallisé. David est à l'arrière, comme d'habitude, en train de jouer sur sa PSP. Au moins, il ne remarquera pas que j'ai été trop froussarde pour mettre ma nouvelle tenue. À l'instant où j'ouvre la portière, avant même de poser mon sac par terre, j'interromps le speech que Julie est sur le point de me servir.

« Les collants étaient super collants ! En plus le collier pesait des tonnes autour de mon cou - on aurait dit des cailloux. Heureusement que mon jean était propre. »

Julie me regarde sans rien dire, en pensant très fort T'es nulle, si tu crois que je ne te voyais pas venir, mais au moins j'échappe au sermon. Cela dit, David ne peut s'empêcher de m'envoyer une pique.

« Des collants collants? Pas croyable. » Puis, avec un « tss-tss » à peine audible, il se replonge dans Tokobot.

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« Tu es belle, sage, pleine de confiance en toi. Tu te tires de toutes les situations avec finesse et aplomb. »

Bon, je suis ravie que Julie ait un coach pour l'aider à surmonter son besoin de tout contrôler en permanence, mais les incantations répétées à haute voix sont carrément trop années 80 pour moi. Maintenant que j'y pense, c'est un peu pareil pour la tenue de rentrée que je me suis achetée la semaine dernière. Comment ai-je pu croire un instant que je pourrais porter un legging et cet énorme collier turquoise ? Je n'ai pas exactement le style de Mary-Kate Olsen.

La préparation de la rentrée est pour moi une angoisse existentielle depuis la maternelle, lorsque ma mère m'imposait des chaussures à brides noires quelconques au lieu de mes étincelantes, mes magnifiques chaussures rouges, établissant ainsi dès le départ que j'étais moche et nulle. Cette année, j'entre en terminale et à mon avis, il est un peu tard pour changer mon image de fille en jean et sweat-shirt sans passer pour une poseuse. Je serais mortifiée qu'on me remarque seulement pour mes efforts désespérés, surtout au vu de la liste d'objectifs que je me suis fixés pour cette dernière année au lycée : 1. Réussir à entrer à l'université. 2. Ne pas grandir.

Enfin, émotionnellement, j'aimerais grandir. Devenir une personne mûre, gracieuse, prévenante, gentille, qui n'ait pas peur des garçons. J'aimerais aussi que mes cheveux poussent. Voilà des mois qu'ils m'arrivent aux épaules - je crois que mes follicules ont cessé toute croissance. Julie prétend que c'est mon karma. Tout ça parce que j'ai rasé les cheveux de sa Barbie P-DG lorsque nous avions six ans (alors que je voulais juste reproduire une coupe à la garçonne vue sur Winona Ryder, je le jure).

Bref, la croissance que j'aimerais éviter, c'est celle de mon corps. Tous les soirs, je prie pour ne plus grandir. Est-ce mal de ne prier que pour ça, et pas pour mes parents, mon frère, mes amis et les enfants victimes de la famine? Parfois, je les rajoute aussi, au cas où quelqu'un m'écouterait vraiment. Mais jusqu'à présent, l'Etre suprême n'a pas accordé tellement d'attention à mes suppliques très ciblées, parce que, chaque année, c'est comme si j'étais passée dans une étireuse pendant l'été.

En première, je mesurais un mètre quatre-vingts et j'étais certaine que je m'arrêterais là. Erreur. Me voilà aujourd'hui avec mon mètre quatre-vingt-deux, mon jean basique (taille XS, extra-long) et mon débardeur bleu clair (extra-long lui aussi, sans quoi mon torse ridiculement grand dépasserait), à espérer que personne ne me remarquera jamais. Le legging et le gros collier? Réservés à quelqu'un de plus petit, de plus mignon, une fille belle et fière de l'être, ce qui n'est pas vraiment mon cas. Quelqu'un comme Julie. Ou Shelly Ryan, peut-être.

Je crois qu'il faut que je précise qu'il y a un numéro 3 sur ma liste d'objectifs pour cette année, même si je n'en suis pas très fière (jamais je ne l'avouerais à Julie ou à David, qui me transperceraient de leurs piques sarcastiques s'ils l'apprenaient) : je veux être une M & M's.

Cet été, lois d'une crise affective très forte, et de quasi-démence, j'ai avoué à ma mère, en larmes, avec un sérieux déchirant, que je voulais être une M & M's. Elle m'a répondu que je ne devrais avoir aucun problème à trouver un boulot chez M & M's si j'étais vraiment motivée. Voilà qui m'apprendra à me confier.

Les trois filles les plus populaires du lycée de Chapel Hill se font appeler les M & M's, pour « Merveilleuses et Magnifiques ». Shelly Ryan est la M & M's par excellence; Tina Geiger et Jasmine Jostling sont ses clones. La devise super énervante de leurs personnages sucrés à en être écœurants : « Personne ne résiste aux M & M's. » En troisième, Julie et moi avions ajouté cet avertissement : « Gare aux caries et à l'indigestion », et nous nous étions trouvées géniales d'avoir ainsi filé la métaphore. Elles sont la cible de nos moqueries depuis qu'elles font la loi dans notre école.

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