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— Agente secrète ?
Je relève brusquement la tête.
— Quoi ?
Il hausse les sourcils.
— Ton boulot. J’essaie de deviner. Tu es une espionne ?
— Tu m’as démasquée. Viens avec moi.
Je hoche la tête en direction de la maison.
— J’ai quelque chose à te montrer.
Il enfonce ses dents blanches dans sa lèvre inférieure charnue.
— À moins que ça implique une fessée quelconque, je n’y vais pas.
Je ricane malgré moi.
— Testeuse de sex-toys ?
— Très drôle. Non.
— Auteure de romans érotiques ?
— Pourquoi toutes tes options ont quelque chose à voir avec le sexe ?
— Parce que l’espoir fait vivre.
Afficher en entier— Killian a un message pour vous.
— Un message ?
Mon cœur s’emballe, et mon cerveau se fige.
— C’est une blague ? On est en CM2 ou quoi ? Il ne peut pas m’appeler, tout simplement ?
Le coin de l’œil de Scottie tressaille, et Brenna tousse bruyamment. Je vois des larmes se former derrière ses lunettes papillon.
— C’eût été plus logique, répond Scottie à travers ses dents serrées. Quoi qu’il en soit, nous sommes ici pour vous le délivrer.
— C’est un télégramme chanté ? Si c’est ça, alors ça valait le coup de vous ouvrir la porte !
Brenna perd la bataille et éclate de rire. À tel point qu’elle est pliée en deux.
Afficher en entierJ’ai les avant-bras couverts de chair de poule. Elle est douée. Très douée, même. Elle a un style fluide et velouté, très différent de la dureté et de la tension contenues dans le mien. Plus folk que mon rock. Mais j’adore.
Le désir d’attraper ma guitare me picote les doigts. Pour la première fois depuis des mois, j’ai envie de jouer. C’est même plus fort que ça : j’ai besoin de jouer, d’être sa rythmique, ou qu’elle soit la mienne. Découvrir de quoi elle est capable.
(...)
Puis Liberty commence à chanter.
Ma bouteille de bière me glisse des mains.
Putain de merde.
Sa voix me fait l’effet du beurre fondu sur une tartine. Douce, rauque. Pleine de désir. De tellement de désir. De douleur aussi.
Je bondis sur mes pieds sans même m’en rendre compte. J’entre dans la maison et sors ma Gibson acoustique de son étui. Le manche est doux et familier dans ma paume. Un nœud dans la gorge, je suis sur le point de pleurer.
Reprends-toi, James !
Mes doigts se resserrent autour de la guitare. Par la porte ouverte, j’entends Liberty chanter sur le thème de la perte et de la séparation. Sa voix me guide et fait battre mon cœur à tout rompre.
Elle ne m’entend pas approcher, ni même ouvrir la porte. Elle est penchée sur la guitare comme pour la protéger, les yeux fermés. C’est impressionnant qu’elle ait une telle puissance vocale dans une position pareille. Mais ce qui me frappe le plus, c’est son expression, perdue et calme à la fois.
Elle sent la musique, elle sait comment l’interpréter et se l’approprier.
J’ai une érection rien qu’en étant à côté d’elle. Et ça ne fait qu’empirer, quand elle attaque le dernier refrain. Sa voix m’écrase comme une enclume ; je n’arrive plus à respirer. C’est comme la première fois que j’ai chanté sur scène et senti un monde de possibilités s’ouvrir devant moi.
Je crois que je tombe un peu amoureux de Liberty Bell, à cet instant.
C’est là qu’elle remarque ma présence. Elle s’interrompt brutalement, et les dernières notes sont remplacées par un cri de surprise.
— Bon sang, tu m’as filé une de ces trouilles ! finit-elle par dire, une fois qu’elle a repris son souffle. J’ai cru mourir de peur.
Toi, tu me ramènes à la vie.
Afficher en entier- Tu ne vas quand même pas me faire marcher jusque là-bas ? avait-il demandé avec ce sourire en coin qui fait naître de petits plis au coin de ses yeux. Il doit y avoir au moins un kilomètres. Peut-être deux.
- Tu es un homme jeune et en pleine santé. Tu survivras.
- Je suis nouveau dans le coin. Je pourrais me perdre. Je pourrais me retrouver à demi mort de faim, tellement faible que je finirais dévoré par des lapins sauvages enragés.
Je n'avais pas voulu rire, mais je n'avais pas résisté.
- Des lapins ? Parmi tous les animaux qui existent, tu choisis les lapins ?
- Est-ce que tu as déjà regardé un lapin dans les yeux, Libs ? Ils attendent juste l'opportunité de dominer le monde. Pourquoi tu penses qu'ils sont aussi nerveux ?
- Parce qu'ils flippent que quelqu'un les mange au dîner ?
- Non. Parce qu'ils complotent. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils passent à l'action. Souviens-toi de ce que je te dis.
Afficher en entierDu bout de l'index, il suit le contour de ma joue, et mon bas-ventre se contracte.
- Mais quand tu souris, reprend-il d'une voix songeuse, on dirait que tu brilles.
Essayant de ne pas baisser la tête, je rétorque :
- Comme une ampoule ?
Il fronce les sourcils, et de l'amusement passe dans son regard.
- D'accord. Tu rayonnes. C'est clair, comme ça ?
Afficher en entier- Peut-être que je suis une acheteuse compulsive de poupées. Peut-être que j'ai une pièce entière remplie de poupées au fond de la maison.
Il est parcouru de frisson.
- Ne plaisante pas avec ça ! Je vais faire des cauchemars avec Chucky pendant des mois.
J'imagine une pièce remplie de poupées qui m'observent, et frissonne aussi.
- Tu as raison. Pas de poupée. Jamais.
Afficher en entier- Je dirais ... employée de téléphone rose.
Libby place ses herbes dans son panier et s'appuie sur les talons.
- N'importe quoi ! Est-ce que j'ai une voix à faire ça ?
- Sincèrement ?
Je peux presque entendre sa voix suave donner des ordres.
- Oui, tu as une voix à faire ça.
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