« On craint surtout ce qu’on ne voit pas. »

Techniquement, nous avons échoué dans l’essence même du rite sous les yeux du clan, nous, la meilleure génération de rang Maelstorm depuis des décennies.

Surprenant, comme l’esprit s’habitue à l’horreur.

Arrêter de vouloir s’améliorer, c’est une forme de mort spirituelle…

C’est se mentir à soi-même, en se disant que l’on s’en fiche. Mais peut-on duper sa propre conscience ? Son propre cœur ? Sa propre âme ?

La solitude me ronge jusqu’à l’os. On me dit anorexique.

Il est entré dans ma vie je ne sais comment. Moi, qui en ai scellé toutes les portes, calfeutré toutes les ouvertures, colmaté toutes les brèches, les interstices, barricadé toutes les fenêtres afin que personne ne puisse y rentrer.

Je ne suis que l’ombre de moi-même errant dans les méandres de la vie. Je vais vous raconter mon histoire, même si je ne sais pas par quoi commencer.

Pour une drôle de journée, c’était une drôle de journée…

Pour la première fois de cette vie, Cayn contempla les étoiles frémissantes pour ce qu’elles étaient : d’inspirants joyaux célestes. Le fait que s’y cachent les seigneurs Ytes tout-puissants pour exercer leur autorité sur le monde n’y changea rien ce soir-là.

« Doux est le repos quand l’obscurité semble repoussée par le foyer. Mais gare, car rien ne grouille dans les ombres jusqu’à ce qu’on les éclaire. »

Mais c’était souvent comme cela, quand une promesse d’argent était en jeu, beaucoup de personnes occultaient tout risque et tout attachement pensant que cela leur permettrait de se saisir du gain. C’était comme progresser les yeux bandés sur une corniche fine et tortueuse surplombant un précipice. Il n’y avait que deux types de personnes pouvant tenter l’exploit, ceux ayant une confiance inébranlable en leur corps et en leur instinct, et les fous. Il en était de même pour l’argent facile, sauf que la proportion des parieurs à tomber dans le vide soulignait bien que la majorité à tenter leur chance était inconsciente du danger.

Quelle plus grande liberté l’homme peut-il avoir, que de décider d’arrêter un instant le cours de son existence afin de laisser un paysage éclairer son cœur ?

Il y avait ici une mer tellement déchainée, que le père des Ytes, Opar, l’a figée dans la terre.

Comment être soi sans avoir d’identité physique ?

C’est étrange comme la bienséance, les valeurs, la société, la peur du regard de l’autre nous poussent à taire notre nature profonde.

Quand soudain il vit un zèbre en guise de ciel : sur un fond noir cent éclairs blancs d’une seule décharge percèrent les flots, et tout l’horizon se prit à galoper.

C’est bien connu : les rebelles, fussent-ils romantiques, sont au départ de simples envieux !

L’oiseau prend de l’élan, puis son envol dans la mer. Il vole, il vole, le beau poisson. Il nage, il nage, le bel oiseau. Il se confond dans l’air liquide du bain des fous qui grave sur sa gorge une tache azure.

Comment aurait-elle pu plaire à qui que ce soit ? Elle était invisible ; elle était une tache noire dans un monde incolore.

Maintenant [que la plume] s’est émancipée de ses consœurs et que son ancien hôte voltige vers de nouveaux horizon, plus rien ne la retient. Plus rien sauf la gravité terrestre. Inexorablement elle se rapproche du sol.

J’ai depuis toujours été un grand rêveur. La réalité n’a pour moi pas grand intérêt, si nous ne l’assaisonnons pas d’étincelles de rêves. Je n’arrive d’ailleurs toujours pas à voir la vie autrement.

Rien ne fait sens, dans cet orphelinat malsain.

Il n’était qu’un enfant. Et pourtant, mis à nu, traîné dans la boue aux portes du désespoir, dans le coin reculé où se terrent les lâches en quête de pouvoir, Ebenezer avait été poussé dans ses retranchements.
À seulement dix ans, il n’avait déjà plus rien à perdre.

Quand rien ne vous atteint, vous êtes intouchable, donc invincible. Rien ne peut vous changer si rien ne compte.

J’aurais voulu pouvoir chasser toutes ses peurs et ses douleurs, les absorber et les faire miennes.