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L’heure allait bientôt sonner de remettre les pendules à l’heure ! Il faudrait moins de trois ans pour dissiper le charme et assurer le triomphe des années 80, écœurantes d’ennui, de cupidité et de bêtise, années des « révolutions conservatrices » néolibérales, années cyniques de Reagan ou de Thatcher… et de l’hypocrite trivialité de l’ère Mitterrand, années de la contre-attaque planétaire des imbéciles ulcérés par l’arc-en-ciel de générosité et de liberté entrouvert pendant quinze ans. L’heure serait désormais celle de la Main invisible du marché, qui ne prend pas de gants pour affamer et broyer sans bruit, invincible parce que faisant pression partout et nulle part, mais qui pourtant, comme Dieu a besoin des hommes, avait besoin d’une voix. Elle était toute désignée. La Contre-Réforme néolibérale, mercenaire zélé, allait offrir les services classiques de l’option réactionnaire, ceux d’une alchimie sociale capable de transformer en force politique ce qui finit toujours par exsuder des classes moyennes : crainte, envie et conformisme

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Un simple hochement de tête de Fabrice et ce fut l’apothéose : la corbeille dégoulinait de jeunes gladiateurs qui simulaient un raid contre la foule… C’était le délire, tout le monde voulait son barbare ! La Goulue jubilait : c’était elle qui avait eu l’idée du commando sexy. « Regarde, Fabrice… quelle ambiance magnifique ! Ton ami Mike est enfoncé ! » La Goulue était un peu comme le miroir magique de Fabrice. Cette fois encore, le miroir avait tranché : « Ô prince, je ne te connais pas de rival par-delà les montagnes, par-delà les océans. Même New York l’orgueilleuse doit s’incliner. 

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La situation tournait maintenant au désastre pour les Wolves. La pression ricanante des Quatre Smokings, exercée à quelques mètres, devenait insoutenable ; il fallait, de toute urgence, trouver un autre canapé moins exposé et surtout soustrait aux patrouilles de la Goulue, désormais humiliantes pour toute la meute

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« Allons, les Quatre Smokings ! Cessez de bougonner ! Et pourquoi la politique des banlieues n’aurait-elle rien à voir avec la haute couture ? » riposta aussitôt la Goulue rouge, postée à quelques mètres. Les Quatre Smokings s’inclinèrent en souriant sobrement. L’intervention était bien ajustée, juste aux frontières de l’insolence… Les Quatre Smokings, qui jusque-là s’étaient laissé coincer sur le canapé des gens d’âge certain, étaient ravis : ils pouvaient enfin adopter le ton modeste et vaincu des célébrités qui, cédant à la foule, acceptent de renoncer à leur incognito

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Là encore, la Nuit s’était montrée bonne fée : Fabrice n’avait que l’embarras du choix pour piocher dans son vivier de beaux lévriers de banlieue disponibles et arrogants, parvenus par l’animalité et fiers de l’être, piaffant avec cet air farouche qui prétend décourager toute approche pour ne se soumettre qu’aux plus audacieux. Fabrice souriait… La Goulue rouge venait tout juste de lui chuchoter qu’il était bien le prince de la Nuit ! Grâce à lui, tout le monde aurait une miette des voluptés de Borgia, de Talleyrand. Décidément, qui n’aura pas connu la fin des années 70 n’aura pas connu la douceur de vivre, ce frisson d’escarpolette où l’Histoire balance entre un Ancien Régime et les fracas d’une Révolution

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À l’imbécile qui aurait demandé : « La Nuit, la Mode, combien de divisions ? », Fabrice aurait répondu : « Le caprice et l’élégance, voici mes divisions ! » Il savait que celui qui avait séduit la Nuit en effleurant ses mains gantées de souveraine gagnait l’anneau magique, bienveillant envers ceux qui vivent dans la volupté, mais impitoyable pour les polichinelles osant se réclamer d’une quelconque hiérarchie sociale

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Fabrice avait cette expérience de l’élégance et du bordélique : il était celui qui avait fait « bouger la Nuit à Paris », avait réussi à faire danser ensemble le voyou à la mode, le commissaire-priseur de Drouot et le professeur au Collège de France, à donner du swing à la collision des mondes de l’Argent, de la Mode, du Savoir et même à faire que les plus audacieux des sans-monde puissent épicer le potage du grand monde. Avec cet instinct très sûr du grand parvenu, il avait su reconnaître le premier ce vacillement infime de la société française qui voulait s’électrifier avec d’autres rythmes et flairer d’autres odeurs. Mais tout cela lui semblait encore bien étriqué : il fallait passer du concept de boîte au concept de « grand espace », comme l’avait fait son ami-rival Mike avec le Club 54, en offrant à New York une usine à danser et à suer, gorgée de toute la pétulance des gladiateurs blacks et latinos

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Un dimanche soir de novembre 1979… Personne ne voulait manquer la « soirée Rouge et Or ». Tout ce qui avait compté, comptait ou prétendait encore compter avait promis de venir : brillants universitaires ralliés à la Nuit, anciens et futurs ministres, mondains professionnels, jeunes condottieri de la mode, prédateurs et chasseurs de têtes

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Échangerais cynisme mercantile permanent contre larmes de crocodile d’occasion » : telle est la devise de la yaourtière, car nous savons maintenant, depuis l’affaire Diana, qu’il n’est même plus nécessaire de jouer ou de chanter pour devenir une superstar et qu’il suffit de divorcer et de respirer pour faire pleurnicher deux milliards d’hommes. Pour la Contre-Réforme libérale, il n’y a désormais plus de doute : le XXIe siècle verra le triomphe complet de l’individu. Sans le vouloir, bien sûr, elle nous mène au cœur du futur combat politico-philosophique : tout faire pour que l’homme ordinaire, ce singulier qui n’est jamais produit ni terminé, ne soit plus confondu avec l’Homo éco-communicans des démocraties-marchés

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Une connaissance même sommaire de pays comme l’Allemagne, l’Angleterre ou la France montre pourtant que les périodes les plus brillantes de leur histoire ont toujours résulté d’une capacité à aménager des espaces à l’abri des pressions de la demande sociale immédiate, des hiérarchies en place, et donc aptes à accueillir de nouveaux talents sans distinction de classe, bref à abriter une aristocratie culturelle qui ne soit pas cooptée par la naissance ou l’argent

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