Extraits

Je comprends rapidement qu’il se fait souvent bronzer nu. Il n’y a aucune zone blanche sur sa peau.

— Voici l’évêque, annonce-t-il quand il me voit le regarder.

Je lève les yeux vers les siens, et mes lèvres tremblent à cause de l’amusement.

— Tu appelles ton… ton… attirail « l’évêque » ?

— Mais oui ! Si tu avais un tel attirail, ne lui donnerais-tu pas un nom fantastique ?

Je mets fin à mon ricanement.

— Probablement.

— Ça te plaît ? demande-t-il doucement. C’est un perçage Prince Albert.

Il souffle, et la fin de sa respiration est un sifflement.

— J’ai hâte de te faire découvrir la sensation lorsque je serai en toi et te frotterai de l’intérieur. Je veux que tu cries mon nom en jouissant.

Sa voix est un velours rêche me râpant la peau, me touchant à tous les bons endroits.

Quand je la lâche, la séduisante brune embrasse mon cou et ma poitrine en se frottant contre moi, puis elle atteint mon ventre, et je la sens serrer mes testicules à travers mon pantalon. Je grogne et pose la tête contre le mur carrelé froid. Elle détache mon pantalon et y plonge une main.

Quand elle pose la langue sur mon sexe, je grogne. Elle lèche et suce, faisant glisser ses lèvres de la tête à la base, mais cela ne suffit pas. J’ai besoin de… plus. J’ai besoin de me taper quelque chose… Ou quelqu’un… Brutalement. La bouche de la serveuse glisse sur mon membre, faisant disparaître toute la longueur qu’elle peut dans sa gorge. En me guidant au toucher, je baisse la main et glisse les doigts dans ses cheveux pour la guider. De plus en plus fort, de plus en plus rapidement.

Je commets une erreur lorsque je lève la tête pour la regarder. Elle s’arrête pour m’observer, et je ne vois qu’une chose : ce sont les mauvais yeux. La mauvaise bouche. Le mauvais visage.

La mauvaise femme.

Ses lèves se plissent quand elle pose un baiser léger sur son genou. Je suis ensorcelé. Mais c’est lorsque je vois sa langue sortir que je pense pouvoir défoncer la table avec mon érection. Quelque chose en elle est discrètement séduisant. On dirait qu’elle ignore que nous sommes là, comme si elle était perdue dans sa tête. Et bon sang, j’aimerais tellement faire partie de ce qu’elle imagine !

Soudain, une main sur mon bras interrompt la scène. Je suis immédiatement agacé par l’interruption. Je donne un coup pour me libérer, ne prenant même pas la peine de me tourner, avant d’entendre une voix.

C’est mon frère. Et il compte attirer mon attention. Je finis par me retourner, n’essayant même pas de cacher mon regard courroucé.

— Quoi ?

— Peux-tu nous ramener à la maison ? Sloane ne se sent pas bien. C’est peut-être quelque chose qu’elle a mangé.

Il me lance un regard sérieux. Il me faut un moment pour me détacher complètement de la fille qui m’a ensorcelé, mais je finis par le faire (contre mon gré). À ce moment, je me rappelle que Sloane n’a pas bu son verre de tequila. Et la raison me revient. Hemi m’a dit qu’elle était enceinte, mais qu’ils ne l’ont pas encore annoncé à sa famille, si bien qu’il m’a demandé de ne rien dire.

Une fois que nous sommes assis, une jolie brune aux jambes interminables et aux seins qui lui arrivent au menton vient prendre notre commande. Le sourire qu’elle me réserve est très… intéressé. Qu’elle sache ou non qui je suis, je parierais mille dollars que je pourrais la convaincre de m’accompagner aux toilettes. Pour un truc rapide et chaud. Sans importance. Mais ma compagnie actuelle m’empêche de faire quoi que ce soit de la sorte ce soir.

Dommage, me dis-je tout en observant une fois de plus sa silhouette améliorée par la chirurgie esthétique.

— Ouah ! C’est fantastique ! s’exclame Sig Locke quand je mène notre groupe chez Exotique, une des nombreuses boîtes de nuit qui m’appartiennent.

— Es-tu sûr de vouloir faire ça ?

Hemi, mon frère cadet, parle à Sloane, sa copine.

Elle sourit en le regardant.

— Chéri, c’est pour Sig. Je veux que son premier voyage à Chicago soit mémorable. Je te l’ai déjà expliqué. En plus, j’apprendrai peut-être certains pas, affirme-t-elle avant de lui mordiller le menton.

Hemi sourit lentement, et je sais ce qu’il pense. Il l’imagine déjà tournoyer autour d’un poteau lors d’un spectacle privé, juste pour lui.

— Bon sang ! s’exclame Sig en se couvrant les oreilles. Je n’ai pas besoin d’entendre cette merde !

Je ricane en secouant la tête, m’arrêtant momentanément pour regarder aux alentours.

Quand j’entre dans un de mes établissements, je ressens toujours un mélange de fierté et d’excitation. J’ai bâti un empire de boîtes de danse exotique distinguées, très haut de gamme, à travers les États-Unis et dans d’autres pays. Et même si je ne peux pas toutes les visiter plus d’une ou deux fois par an, je ressens toujours une décharge quand j’entre dans l’une d’elles.

Tout est exactement comme lors de ma dernière visite, il y a 13 mois. Le sol en marbre noir rutile, la barre en chrome se trouve sous une série de doux plafonniers, et les magnifiques serveuses portent des robes smoking sans manches munies d’un décolleté presque indécent et dont l’ourlet effleure leurs cuisses. Élégant. Séduisant. À moi.

Je sais que je pourrais m’approcher de l’une d’entre elles et, 10 minutes plus tard, partir en sa compagnie. Je n’aurais même pas besoin de donner mon nom. C’est l’un de mes dons. Ce n’est pas de l’arrogance. C’est un simple fait. J’ai quelque chose qu’elles désirent. Et elles ont quelque chose que je désire. Du moins pour une nuit.

Mais ce n’est pas le moment. Ce soir, je suis ici pour mon petit frère, Hemi. Je lui ai promis que Sloane, sa copine, et lui pouvaient naviguer avec moi sur l’un de mes yachts de luxe jusqu’à Hawaï, où je les laisserais pour des vacances de deux semaines que j’ai préparées pour eux. La présence du frère de Sloane était une surprise, mais… peu importe. C’est le moins que je puisse faire pour Hemi, étant donné qu’il a trouvé et traîné devant la justice le policier corrompu dont les actions ont causé la mort d’Ollie, notre plus jeune frère.

— Venez, dis-je au groupe. Par ici.