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Notre coccinelle s'est posée sur le nez de la sorcière, elle avait une kalachnikov en bandoulière et la mort au bout du doigt
Afficher en entierLes armes, les balles, la violence, tout ça n'est que le décor de la scène qui se joue réellement, l'absence.
Afficher en entierJ'aurais aimé que mon premier livre soit une histoire, et surtout pas la mienne. J'aurais voulu aimer les mots sans les craindre.
Afficher en entier"...Faut pas que toutes ces morts soient inutiles..."
Parce qu'il y a des morts utiles ?
Ça aurait pu être un chauffard qui oublie de freiner, une tumeur un peu plus maligne que les autres ou une bombe nucléaire, la seule chose qui compte, c'est qu'elle ne soit plus là. Les armes, les balles, la violence, tout ça n'est que le décor de la scène qui se joue réellement, l'absence.
Peu de gens comprennent que je passe si vite sur les conditions dans lesquelles Hélène a été tuée. On me demande si j'ai oublié ou pardonné. Je ne pardonne rien, je n'oublie rien, je ne passe sur rien et surtout pas si vite. Lorsque chacun sera retourné à sa vie, nous vivrons toujours avec. Cette histoire, ce sera notre histoire. La refuser serait se renier. Même si son corps osseux a la froideur d'un cadavre, son baiser le goût du sang chaud et ce qu'elle me murmure à l'oreille la beauté glaçante d'une requiem funèbre, je dois l'embrasser. Je dois entrer dans cette histoire.
Bien sûr, avoir un coupable sous la main, quelqu'un sur qui l'on veut reporter sa colère, c'est une porte entrouverte, une occasion d'esquiver sa souffrance. Et plus le crime est odieux, plus le coupable est idéal, plus la haine est légitime. On pense à lui pour ne plus penser à soi, on le déteste lui pour ne pas haïr sa vie, on se réjouit de sa mort pour ne plus sourire à ceux qui restent.
Afficher en entierMelvil me tient la main, il m'arrive à peine à mi-cuisse mais il a l'air si grand. Il s'amuse d'une flaque laissée par la pluie. Ma peur se dilue peu à peu dans l'eau qu'il disperse bruyamment en tapant des pieds. Le jeu est son arme, la prochaine bêtise son horizon, un enfant ne s'encombre pas des choses de grands. Son innocence est notre sursis.
Afficher en entierBien sûr avoir un coupable sous la main, quelqu'un sur qui l'on peut reporter sa colère, c'est une porte entrouverte, une occasion d'esquiver sa souffrance. Et plus le crime est odieux, plus le coupable est idéal, plus la haine est légitime. On pense à lui pour ne plus penser à soi, on le déteste lui pour ne pas haïr sa vie, on se réjouit de sa mort pour ne plus sourire à ceux qui restent.... Mais on ne compte pas les larmes et on ne les sèche pas sur la manche de la colère.
Afficher en entierJe passe ma main sur les tissus dans la penderie. Chaque matière est un souvenir.
Afficher en entierLe sommeil d'un bébé ne s'encombre pas des horreurs du monde.
Afficher en entier16 novembre11 h 00 Je sors à peine de l’institut médico-légal. La voir m’a fait du bien. Ça faisait deux jours qu’elle était seule dans la nuit profonde qu’avaient fait tomber les terroristes sur Paris. La Ville Lumière s’était éteinte en même temps que ses yeux s’étaient fermés. Des yeux immenses pour voir le monde dans son entier. Des yeux immenses qui ne verront plus son fils se lever
Afficher en entierMon "Comme on peut dans ces moments-là" est de ceux-là. Il est cette petite cabane que l'on photographie après la catastrophe, celle qui est encore miraculeusement debout alors que tout est en ruine. C'est pas grand-chose mais ça tient.
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