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Je réfléchis à toutes ces choses, et j'imagine les mots rebondir sur les murs carrelés de la cuisine. Dans la réalité, le mouvement perpétuel n'existe pas : toute énergie finit par être absorbée, par se transformer, par changer d'état. Mais les mots que je suis sur le point de déverser, eux, ne seront jamais absorbés. La moindre syllabe, le moindre morphème, la moindre sonorité rebondira et résonnera dans cette maison pour toujours.
Afficher en entierAlso, I enjoy watching the women here. They talk with their hands and their bodies and their souls, and they sing.
Afficher en entierAnd no one in this room can do anything about it.
Like I said: the follies of men.
Afficher en entier"I love you, Mommy. I love you so much."
Nine words are all it takes to make my heart skip a beat.
Afficher en entierLes premiers mots que je lis sont écrits en bleu et en gras en haut de la page ;
Je CROIS que l’homme a été créé à l’image de Dieu et que la femme est la gloire de l’homme, que l’homme n’a pas été fait à partir de la femme, mais que la femme a été faite à partir de l’homme.
« Je ne peux pas lire ça. »
Afficher en entierLorenzo a terminé, et l’imprimante derrière Jack crache trois cartes plastifiées. Jack les récupère et les donne à Morgan, ils se serrent la main. Lorsqu’il tend la main à Lorenzo, rien ne se passe.
« Je ne préfère pas, dit Lorenzo. Vous pourriez déteindre sur moi. »
Voilà pourquoi je suis amoureuse de Lorenzo, parmi mille autres raisons. Patrick aurait serré la main de ce gros crétin. Patrick aurait souri et concédé un « Merci » quand Jack lui aurait tendu son badge plastifié. Patrick aurait bouilli à l’intérieur, mais il aurait joué le jeu.
Afficher en entierOfficiellement le sexe avant le mariage et hors mariage était illégal. Il l’a d’ailleurs toujours été dans de nombreux États, vestige des lois anti-sodomie de l’époque pré-moyenâgeuse qui interdisaient à un couple d’avoir des rapports autres que vaginaux. « Immoral » et « non naturel », tels étaient les arguments avancés. Toutefois, les gens étaient rarement poursuivis pour une fellation ou une sodomie, et les aventures hors du lit conjugal étaient considérées comme normales, voire bénéfiques.
Et le contrôle des naissances dans tout ça ? Laissez-moi rire. Les étalages des pharmacies qui proposaient des boîtes de produits Trojan, Durex ou LifeStyles les ont remplacées par des couches et de la nourriture pour bébé. Logique.
Afficher en entier— Rien ne nous oblige à finir trop vite, ai-je répondu, dos à la porte. Même si on peut le faire, rien ne nous y oblige. » J’attrape son foulard. « Ne me dis pas que tu as commencé à te mettre ça sur la tête.
— À ton avis ? »
Je lui réponds qu’il y a autant de chances de la voir avec ça sur la tête que de voir un cochon avec des ailes. On rit toutes les deux.
Puis elle redevient sérieuse. « Il faut qu’on fasse quelque chose, Jean. Quelque chose en parallèle du projet Wernicke.
Afficher en entierComme moi, Lin est neurolinguiste. Mais à l’inverse de moi, elle est aussi médecin, chirurgienne, pour être précise. Il y a une quinzaine d’années, la quarantaine passée, lassée de réparer les cerveaux, elle a décidé de déménager à Boston. Cinq ans plus tard, elle en partait avec un doctorat sous chaque bras, un en sciences cognitives, un en linguistique. S’il y a bien quelqu’un qui peut me donner l’impression d’être le cancre au fond de la classe, c’est Lin.
Et je l’admire pour ça. Elle place la barre haut comme l’Everest.
Lin pénètre dans la pièce et son regard tombe sur mon poignet gauche. « Toi aussi, hein ? » Elle me serre dans ses bras, ce qui est toujours amusant vu sa morphologie. C’est comme faire un câlin à une poupée Barbie.
Afficher en entierCelui que je cherche, c’est le dossier tout en dessous de la pile, celui avec un X rouge inscrit dessus. Patrick est déjà parti au travail, et Morgan est dehors, dans sa Mercedes, à passer des coups de fil, sûrement à jubiler avec le Révérend Carl à propos de l’extraordinaire équipe qu’il a rassemblée, ce qui fait que je suis seule dans cette pièce lambrissée, bercée par le ronronnement du ventilateur, avec, disons, dix millions de tonnes de livres. J’exagère, mais les piles chancelantes d’ouvrages et de journaux forment comme une montagne de savoir au milieu de la salle de jeux.
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