Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 732
Membres
1 013 560

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Pour rompre la monotonie des heures, quelques distractions, dont je me serais bien passée, nous furent envoyées. Nous prêtâmes longuement l’oreille aux cris d’invisibles pasteurs conduisant plus haut sur la montagne des troupeaux également invisibles à nos yeux. Un bûcheron apparut ; il chantait un air agréable tout en empilant son bois et, certainement, ne se doutait guère de l’effroi que sa présence causait à une pauvre orientaliste étrangère. Très probablement, le feuillage nous dissimulait complètement et la couleur rougeâtre de nos vêtements se fondait dans ses teintes automnales. Mais la crainte d’avoir été vue par cet homme ou par les pasteurs circulant au-dessus de nous me suggérait les idées les plus pessimistes. Je n’étais pas loin de m’imaginer qu’un nouvel échec m’attendait et que j’étais venue jusque-là, en vain, depuis le lointain Turquestan en traversant toute la Chine.

Afficher en entier

Découvrir une cachette n’était pas facile, nous nous trouvions sur le versant roide d’une sorte de redan n’offrant pas un pouce de terrain plat ; tout ce que nous pûmes faire, fut de nous tirer des éboulis et de nous accroupir sous les arbres en sol plus ferme. C’est dans cette situation incommode, osant à peine bouger de crainte de rouler en bas de la pente, que nous passâmes la première journée bénie de notre merveilleux voyage.

Afficher en entier

Dans notre hâte, nous négligeâmes un petit éboulement sur lequel la lumière trop faible ne nous permit pas d’apercevoir le commencement du chemin que nous devions suivre et nous allâmes chercher ce dernier en remontant la vallée. Celle-ci se rétrécissait bientôt jusqu’à n’être plus qu’une gigantesque déchirure de la montagne. Nul sentier ne pouvait escalader ces murailles de rocs à pic, il nous fallait revenir sur nos pas.

Afficher en entier

Brièvement, le jeune homme me fit son rapport. Afin d’éviter la traversée de Londré, il nous fallait remonter la vallée, passer la rivière sur deux baliveaux formant une passerelle primitive, puis redescendre sur la rive opposée, jusqu’à l’endroit d’où nous avions entrevu le pied du Kha-Karpo. Peut-être pourrions-nous nous dispenser de ce long détour en marchant dans le lit même de la rivière, sous les murs de quelques fermes qui ne laissaient aucun passage à pied sec ; mais comme des paysans travaillaient près de cet endroit, mon éclaireur n’avait pu s’en approcher suffisamment pour se rendre compte de la profondeur de l’eau. Quelle que soit, du reste, la route que nous choisirions, nous serions forcés de longer les dernières maisons du village avoisinant le grand pont que nous devions franchir pour trouver le sentier grimpant vers le chemin du pèlerinage. D’où partait exactement ce sentier ? Yongden ne pouvait le dire… Ses lacets, expliquait-il, se discernaient très haut sur la montagne, mais il n’avait pu en apercevoir le commencement. Je dus me contenter de ces vagues renseignements.

Afficher en entier

C’est la cinquième fois que je me mets en route pour la zone fermée du « Pays des Neiges », et bien différents d’aspect ont été ces départs échelonnés au cours de plus de dix années. Certains se sont effectués joyeusement, accompagnés par les rires des domestiques, le carillon bruyant des sonnettes suspendues au cou des mules, parmi cet affairement un peu brutal mais plein de bonne humeur et tout le gai tapage qu’affectionnent les populations de l’Asie centrale. Un autre fut grave, presque solennel : en grand costume Jamaïque, pourpre sombre et brocart d’or, je bénissais les villageois et les dokpas{9} assemblés pour saluer une dernière fois la khandoma{10} étrangère. Je m’éloignai, un jour, au milieu d’une féerie dramatique créée par un ouragan s’élevant soudain, comme je me mettais en route. Dans le ciel, quelques instants plus tôt ensoleillé, surgissaient d’énormes nuages sombres qui s’enroulaient autour des pics géants, comme autant de monstres aux formes fantastiques. Une sinistre teinte plombée se répandit sur les montagnes environnantes, transformant le décor immaculé et plein de majestueuse sérénité des hautes cimes, en une sorte de morne et terrifiant paysage des Enfers. La tourmente de neige m’enveloppait alors et, chancelante, aveuglée, un peu semblable à une épave ballottée par la tempête, je m’en allai...

Afficher en entier

Adieu, mon Père !… Nous partons. Au détour du chemin, je me retourne pour regarder encore une fois l’hôte très bienveillant qui, il y a quelques jours, sans nous connaître le moins du monde, nous a cordialement accueillis, Yongden et moi, lorsque nous avons sollicité son hospitalité. Du portail de la Mission, le Révérend Père N… nous suit des yeux ; une expression d’inquiétude est empreinte dans le sourire qu’il nous adresse. Il n’a pas été dupe des vagues projets que nous lui avons exposés, le but de notre voyage entrepris dans des conditions singulières lui demeure mystérieux. Où irons-nous, seuls, à pied, et sans bagages ?… Il se le demande, sans pouvoir le deviner, pressentant quelque hasardeuse expédition et je suis certaine que les noms des énigmatiques passants qui, durant quelques nuits, ont dormi sous son toit seront prononcés dans ses prières. Puissent s’accomplir les vœux qui lui sont chers ! Qu’il soit béni pour la chaleur réconfortante dont son amitié enveloppe mon départ pour la Rome lamaïste !

Afficher en entier

J’ajouterai un mot au sujet de l’orthographe des mots thibétains. Je les ai simplement transcrits phonétiquement afin de permettre au lecteur de les prononcer à peu près comme le font les Thibétains. Exceptionnellement, j’ai parfois écrit ph pour distinguer l’un des trois p de l’alphabet thibétain, comme dans le mot philing (étranger) qu’il faut prononcer pi line gue. Le son f n’existe pas en thibétain. Le troisième p et le troisième t ont souvent été écrits respectivement b et d selon l’usage généralement adopté par les orientalistes, bien que ces lettres n’aient le son de b et de d que lorsqu’elles sont précédées d’une lettre-préfixe muette. L’orthographe thibétaine, très compliquée, déroute forcément ceux qui ne peuvent lire les mots écrits en caractères thibétains. Comme exemple, j’indiquerai que le mot prononcé naldjor s’écrit rnal byorz ; le nom prononcé deuma s’écrit sgrolma et ainsi de suite.

Afficher en entier

Les faits de ce genre sont une véritable provocation adressée aux voyageurs, je ne pouvais en être témoin avec indifférence. Je résolus – me trouvant aussi murée à Jakyendo que le voyageur danois – de ne pas remonter vers le nord, mais de me frayer un passage à travers le pays interdit, jusqu’au bord de la Salouen et de visiter les vallées chaudes : Tsarong et Tsawarong. Aurais-je été de là à Lhassa ? C’est impossible, mais ce n’est pas certain ; je n’avais rien arrêté de précis à cet égard. Je quittai Jakyendo à la fin de l’hiver accompagnée par un seul domestique. La plupart des cols étaient encore bloqués et notre marche à travers les neiges coudoya le drame. Mon garçon et moi avions heureusement surmonté les obstacles matériels, passé le poste de la frontière sous les fenêtres mêmes du fonctionnaire chargé de sa garde et nous approchions de la Salouen quand nous fûmes arrêtés.

Afficher en entier

Pendant ce temps la maladie s’aggravait. J’expliquai mon cas aux Thibétains, mais bien qu’ils me plaignissent sincèrement, la crainte du « grand homme » ne permettait pas aux fonctionnaires terrorisés de donner cours à leur bonté naturelle, en me laissant continuer mon chemin vers l’hôpital. Il fallait renoncer à m’y rendre ; néanmoins je refusai de retourner sur mes pas, ainsi qu’on voulait m’y forcer, et déclarai que puisqu’on me barrait la route de Bhatang, j’irais à Jakyendo. Jakyendo est une petite ville située sur la route de Lhassa, au-delà de la zone conquise et restée sous le contrôle de la Chine. Je me doutais qu’un tour à travers le territoire nouvellement amené sous l’autorité de Lhassa pourrait être intéressant à plus d’un point de vue.

Afficher en entier

En 1846, les Pères lazariste Huc et Gabet closent la série des voyageurs qui atteignirent Lhassa. Depuis eux, tous les explorateurs furent contraints de rebrousser chemin. Cependant, avant d’être arrêtés dans leur marche, certains d’entre eux s’avancèrent bien près de la capitale, touchant les bords du Nam tso tchimo (le lac Tengri), comme le firent Bonvalot avec le prince Henri d’Orléans et Dutreuil de Rhins avec M. Grenard en 1893. Il est devenu, maintenant, tout à fait impossible à un étranger de voyager ouvertement dans ces parages. Vers 1901, après la répression des Boxers, plusieurs édits furent affichés à Lhassa, par lesquels le gouvernement chinois déclarait le Thibet ouvert aux étrangers et enjoignait aux Thibétains de les accueillir. De fait, à l’heure actuelle, toutes les parties du territoire thibétain demeurées sous le contrôle de la Chine sont accessibles aux voyageurs.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode