Extraits

Echange entre Chevie et Riley:

La dame n'était pas tombée dans son piège.

-Je suis innocent, miss.. heu, agente Savano. Il faut me laisser sortir.

Chevie se leva, faisant tourner la chaise sous sa main.

-On en reparlera quand j'aurai vus la vidéo. Dans une heure, je t'apporterai un McDonald, en attendant, reste là, mon petit voyageur du temps.

Riley regarda la porte se refermer en pensant: "Voyageur du temps?"

Et: "Qu'est-ce que c'est qu'une vidéo?"

Et encore: "Pourquoi est-ce qu'elle veut me ramener un Ecossais? A quoi il pourrait me servir?"

Le vieil homme n'ajouta pas un mot car, soudain, la lame d'un poignard s'était enfoncée dans sa poitrine. Riley vit que sa propre main tenait l'arme et, pendant un instant, il eut la nausée en songeant que ses muscles avaient trahi son cœur et accompli l'acte qui lui répugnait, mais il sentit un fourmillement quand les doigts glacés de Garrick lâchèrent son avant-bras. Il comprit alors qu'il lui avait forcé la main.

- Et voilà, dit Garrick, tandis que le sang tiède imprégnait la manche de Riley. Tiens bon et tu sentiras la vie le quitter.

- Ce n'est pas moi qui ai fait ça, dit Riley à l'homme poignardé, ses mots s'échappant lentement de ses lèvres. Ce n'est pas moi.

Le vieil homme, assis dans son lit, était raide comme une planche, la lanière du pendentif frottant contre la lame du poignard.

- Je n'arrive pas à y croire, grogna-t-il. Tous ces gens à mes trousses et je me fais avoir par ces deux clowns.

Riley eut l'impression que les paroles de Garrick pénétraient dans ses oreilles en rampant comme des limaces.

- Je ne peux pas mettre ça à ton crédit, mon garçon. C'est ma main qui a trouvé le creux entre les côtes de ce pigeon, mais les circonstances étaient particulières, je te l'accorde. Je te donnerai donc peut-être une autre chance.

- Je n'arrive pas à y croire, répéta le vieux.

Puis son pendentif émit un signal sonore et l'homme disparut. Littéralement. Se dissolvant dans un nuage d'étincelles orange avalées par le cœur du pendentif.

- De la magie, dit Garrick dans un souffle, d'un ton proche de la révérence. La magie existe vraiment.

L'assassin recula soudain, pour se protéger des conséquences que pourraient avoir cette vaporisation, mais Riley n'eut pas la présence d'esprit de l'imiter. Le poignard toujours à la main, il ne put que regarder le nuage remonter le long de son bras et le dématérialiser en moins de temps qu'il n'en faut à un mendiant pour cracher par terre.

- Je m'en vais, dit-il, et c'était vrai, mais il ne savait pas où il allait.

Extrait premier chapitre:

Il y avait deux taches dans la pénombre, entre l'horlode de grand-mère et les tentures de velours. L'une était située plus haute que l'autre. On aurait dit deux empreintes digitales dans une nuit noire rendue encore plus obscure par la doublure opaque des épaies rideaux et la toile à sac fixée en travers des soupiraux.

La tache du bas était en faite le visage d'un jeune garçon, noirci de suie, qui tremblait légèrement dans cette chambre en sous sol. Il s'agissait du jeune Riley qui devait passer cette nuit-là l'épreuve de son premier meurtre.