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D’UN BAS-VENTRE
DOUX ET BLANC
À l’âge où les trois quarts des jeunes Écossais retroussent les jupes des demoiselles, labourent, creusent leurs sillons et répandent leur semence, Mungo Park, lui, exposait ses fesses nues aux yeux du hadj Ali Ibn Fatoudi, émir de Ludamar. On était en l’an 1795. George III [1] bavouillait sur les murs du château de Windsor, les « Notables » au pouvoir en France fichaient tout en l’air, Goya était sourd et De Quincey n’avait pas encore dépassé le stade du préadolescent dépravé. George Bryan, dit le « Beau Brummell », lissait son premier col amidonné ; vingt-quatre ans et le front en mailloche, le jeune Ludwig van Beethoven estomaquait les foules avec son deuxième concerto pour piano ; et Ned Rise se tapait des Strip-Me-Naked [2] en compagnie de Nan Punt et de Sally Sebum à la taverne du Cochon Vérolé, dans Maiden Lane.
Ali était Maure. Assis en tailleur sur un coussin de damas, il inspectait donc un fessier pâle et barré de plis : vous auriez cru voir Épicure en train d’examiner une mouche tombée dans sa julienne. Il avait la voix sablonneuse.
Afficher en entierLa mère de Ned fut une éponge à gin de la deuxième génération. Son père, qui était tanneur, en avalait deux pintes par jour pour se donner la force de racler convenablement ses peaux. il plaça sa fille a 9 ans. A 13 ans, elle faisait le trottoir et à 14 ans était mère. Elle n'avait pas encore 20 ans lorsqu'elle mourut de cirrhose, de fièvre jaune, de consomption et de chlorose mêlées.
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