Weavers

On m’avait dit, lis-le jusqu’au bout, tu vas voir, tu t’y attends pas, c’est trop bien, lis-le jusqu’au bout.

Je l’ai lu jusqu’au bout.

Mais j’ai souffert…

Je n’ai absolument pas accroché à ces dessins taillés à la serpe, des traits vifs, sommaires, des cases où l’on peine à reconnaître les décors et surtout les visages…

Je n’ai absolument pas accroché à cette histoire d’araignées qui investissent les gens pour les forcer à faire des trucs mais non mais si et où, au final, les pouvoirs ne servent pas à grand-chose, ça fait plus règlement de compte de gang…

Je n’ai d’ailleurs pas du tout accroché à ce pouvoir consistant à faire sortir des tentacules gluants de sa main dont la vue suffit à effrayer les gens le plus souvent, ce qui évite de s’en servir…

Je n’ai d’ailleurs accroché à aucun pouvoir, entre le type qui ne parle pas et la fille qui fait apparaître des filles nues…

Je n’ai pas plus accroché à l’histoire dont je me suis tapée jusqu’au dénouement, que, en effet, je ne m’y attendais pas, c’est surprenant, mais tout ça pour ça – à croire qu’il y a 150 pages vides pour mener aux 20 intéressantes…

Bref, ce bouquin ne m’a vraiment pas accroché.

Malgré des dessins dynamiques mais grossiers (visages mal définis, silhouettes contorsionnées) rendus peu lisibles par une colorisation privilégiant les aplats de couleurs (surtout rouge), Weavers s'avère à la longue plus que plaisant dans sa construction ludique révélant au compte-gouttes les réelles motivations du héros tout comme les dessous de ce gang de dealers boosté par des araignées mutées qui leur confèrent des pouvoirs terrifiants ainsi qu'un esprit d'équipe dictatorial. Alors que se profile une guerre des gangs, Sid mène tant bien que mal une enquête interne contre la montre en tentant de maintenir le secret sur ses origines tandis que les faux-semblants, les indices contradictoires, les alliés de circonstance et les traîtres densifient une intrigue alléchante.