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« Alerte info et point météo : orage loin derrière, les corbeaux volent l’esprit serein...
De retour demain. Comme une envie de me pavaner au bras de ma régulière moi... Oh et ils annoncent aussi des risques de grêle, l’ouragan Welsh menace. Même pas peur. Pas plus que de la tornade surnommée « le frangin ». Qu’est-ce qu’on n’ferait pas pour un rayon de soleil ? »
Je savais pertinemment que mon message l’amuserait. C’est tout ce que j’avais besoin de savoir pour l’heure. La journée m’avait éreinté. Je comprenais le trop plein vécu par Jerry. Sa dose de stress quotidienne était bien supérieure à la nôtre encore. Et en toute logique, on ne supportait pas aussi bien les situations extrêmes qu’à vingt ans. Fallait se débrouiller pour trouver son petit équilibre. Le mien, justement, jugea bon de me désobéir en formulant une réponse qui me parvint peu de temps après l’envoi du message.
« Juste au cas où tu en doutes, je préférais confirmer la réception de ce message. On ne sait jamais, avec les conditions météo désastreuses, il aurait vite fait de se perdre. On devrait songer aux pigeons voyageurs, plus fiables à mon avis. C’est gentil un pigeon. Un corbeau voyageur, voilà qui serait parfait. Plus impressionnant. Et si jamais il aime la compagnie, on pourrait lui trouver une régulière. Paraît que ça se fait par les temps qui courent. Paraît même que j’en suis devenue une. Bref. Soirée de dingue au boulot, gros besoin de décompresser. Pourquoi pas en me pavanant au bras de mon corbeau à moi ? »
Je pouffai comme un con. J’aimais son côté farfelu, Joe n’était jamais là où on l’attendait. Une vraie bourrasque de fraîcheur, en parfaite adéquation avec mon goût pour l’aventure.
Afficher en entier« La vie à Monty Valley avait ce don de retourner les situations sans prévenir, de marquer les existences de chacun à jamais. Malgré tous ces émois, je ne saurais plus m’en passer. Pas plus que de l’Homme que j’y avais rencontré, et dont j’étais tombée éperdument amoureuse. « Tombée ». Voilà un terme qui correspondait parfaitement à ce qu’il m’était arrivé. J’avais un jour mis le pied dans un engrenage nommé Trevor. Les rouages m’avaient entraînée si fort et si loin, que j’avais quitté mon rivage de sûreté pour littéralement chuter dans cette machine endiablée, guidée par mes seuls sentiments. L’écho des siens avait suffi à me faire prendre conscience de la nature si puissante de cet attachement qui était devenu le nôtre. »
Afficher en entierCarole. Dans le podium des choses qui m'exaspéraient le plus en ce monde, il y avait d'abord la guerre, puis l'injustice, et enfin, il y avait Carole.
Afficher en entierLa vie avait suivi son cours, et l'amour avait joue des siennes, allant jusqu'à barricades mon coeur et mon âme pour en livrer la clé à cet homme qui désormais était devenu mon point d'ancrage, en dépit de ce qu'il représentait. Deux options étaient envisageables dés lors :nier la véritable nature qui m'habitait désormais, quitte à passer ma vie bouffée par les remords, ou bien, l'assumer pleinement, et faire le grand saut.
Je n'a jamais eu le vertige.
Afficher en entier"— Toi et moi, on va discuter ! Mais pas ici, bordel !
Il tenait à me parler à l’écart, et moi je rêvais de lui défoncer la tête. Deux points de vue incompatibles."
Afficher en entierElle semblait s'être perdue en chemin, partagée entre deux mondes. Malheureusement, elle ne trouvait sa place dans aucun de ces univers. Le fait est qu'elle s'avérait bien trop rebelle pour supporter l'hypocrisie du premier, mais bien trop vertueuse pour se mêler aux eaux du second.
Il nous faudrait donc en construire un sur mesure.
Rien ne me paraissait impossible lorsque ses yeux de biche se posaient sur moi.
Afficher en entierL'Homme était un fléau pour l'Homme. On ne pouvait pas changer cette nature profonde, attirée par le sang, la vengeance et la guerre. C'était le propre de l'humain de vouloir croire à un avenir meilleur tout en laissant aux autres le soin de poser la première pierre de l'édifice.
Afficher en entier« Elle le savait, aucune promesse ne pouvait être prononcée. On partait à la guerre, et à chaque fois, ce serait le même refrain. J’avais beau comprendre son inquiétude, il n’en restait pas moins que c’était ainsi que l’on vivait avec le club. Aucune sécurité, aucun filet en cas de chute. En tête des risques les plus probables : nos ennemis, la prison, la mort. Alors oui, le temps qu’on passait auprès de nos proches, loin des embrouilles, on mettait des « œillères », pour reprendre les termes du Prez’, parce que c’était le seul moyen de faire abstraction des peurs, des doutes et de la noirceur qui s’installait en nous au fil des années. C’était comme une double vie, et c’est aussi ce qui la rendait si grisante. »
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